Zone CFA: aide de la France au Congo et à l’Afrique centrale

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La France s’est dite prête vendredi à aider le Congo sur-endetté à hauteur de 135 millions d’euros si Brazzaville conclut un programme de relance avec le Fonds monétaire international (FMI) comme d’autres pays d’Afrique centrale (Gabon, Cameroun, Tchad, Centrafrique).

Cette aide s’inscrit dans le milliard d’euros d’aide ou de prêt que la France a prévu pour les pays d’Afrique centrale appartenant à la zone franc CFA et frappés par la chute des prix du pétrole, leur principale ressource (sauf la Centrafrique et le Cameroun dans une moindre mesure).

« La France est prête à apporter une aide de 135 millions d’euros à la République du Congo, sous réserve que le Congo conclut son programme avec le FMI. C’est comme ça qu’on apportera de la visibilité au programme de désendettement », a déclaré à l’AFP le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire.

M. Le Maire a participé vendredi à Brazzaville à la réunion bi-annuelle des ministres des 14 pays de la zone franc CFA (Afrique centrale et Afrique de l’Ouest).

Depuis fin 2016, la France et le FMI portent une attention particulière aux pays de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cémac), qui ont encore connu une croissance nulle en 2017, à comparer au 6% de croissance des pays de l’Union économique et monétaire d’Afrique de l’Ouest (UEMOA, tirés par les 6 à 7% de croissance du Sénégal et de la Côte d’Ivoire).

Le prédécesseur de M. Le Maire, Michel Sapin, avait ainsi annoncé un milliard d’euros de prêt ou d’aide pour ces pays à l’issue d’un sommet à Yaoundé le 23 décembre. Ce sommet avait dissipé les risques d’une dévaluation du CFA d’Afrique centrale moyennant l’ouverture de négociations bilatérales avec le FMI.

Des décaissements semestriels ont eu lieu en faveur des pays qui ont conclu avec le FMI, sous forme de prêt pour le Gabon et le Cameroun, d’aide pour la Centrafrique, ou d’une formule mixte pour le Tchad, précise-t-on dans l’entourage de M. Le Maire.

Les choses sont plus complexes avec le Congo qui négocie toujours avec le FMI (une mission du Fonds se trouve à Brazzaville jusqu’au 17 avril).

Le Congo -4,5 à cinq millions d’habitants- avait masqué une partie de sa dette que le FMI évalue à 117% de son PIB.

Dans leur communiqué final, les ministres de la zone franc de Brazzaville ont d’ailleurs « noté les risques découlant d’importants déficits publics et d’un ré-endettement rapide ».

« La convergence réelle peine à progresser dans la zone franc, témoignant des nombreux obstacles auxquels se heurte l’intégration régionale », ajoute le communiqué final.

Les participants ont aussi « échangé sur les enjeux de la lutte contre le financement du terrorisme »et « l’importance de renforcer la lutte contre les flux financiers illicites et le financement du terrorisme via la coopération fiscale internationale ».

Le communiqué ne fait pas allusion au débat sur le franc CFA, que certains Africains jugent comme un héritage post-colonial (50% des réserves de change sont gérées par le Trésor français, qui verse des intérêts à un taux garanti aux pays africains).

Des économistes avancent aussi que la parité fixe avec une monnaie forte comme l’euro (à environ 1 euro pour 656) pénalise les exportations des pays CFA.

« Le premier atout de cette monnaie c’est la stabilité », a déclaré M. Le Maire.

« Quand je regarde les résultats économiques de ces Etats de la zone franc comparés à d’autres pays qui ont des situations économiques et de production similaires, les Etats membres de la zone franc s’en sortent mieux sans doute parce qu’il y a cette convertibilité avec l’Euro », selon lui.

« Une monnaie a besoin de stabilité, une monnaie a besoin de solidarité, une monnaie a besoin de fluidité, une monnaie a besoin de sécurité. Enfin, elle a besoin de force parce qu’elle soutient l’économie. Vous avez compris que la zone franc recherche tous ces éléments », a déclaré le ministre congolais des Finances, Calixte Ganongo.

Daouda Bakary

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