Par croissanceafrique
« Nous ne ferons plus comme par le passé. On ne laissera pas faire jusqu’à ce que tout se gâte. Nous arrêterons tout simplement de travailler, de produire jusqu’à ce que les mauvaises politiques, les mauvais dirigeants soient écartés », dixit Yacouba Katilé.
La plus grande centrale syndicale du Mali, l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) a déposé le 2 novembre 2020 un préavis de grève qu’elle compte observer sur toute l’étendue du territoire national à partir du 18 novembre 2020. C’est dans ce sens que le secrétaire général de ladite centrale syndicale en l’occurrence Yacouba Katilé a animé un point de presse le mardi 3 novembre 2020 à la bourse du travail pour informer l’opinion nationale et internationale.
C’est après une tournée du bureau exécutif de la centrale, conduit par son secrétaire général lui-même dans toutes les régions, y compris certaines créations administratives et dans quelques Unions Locales, épicentre de crises sociales, on peut alors comprendre la logique de confrontation en gestation aux militants, a déclaré Yacouba Katilé. Cette tournée leur a permis d’identifier les causes.
Il s’agit des travailleurs compressés des unités industrielles qui attendent la liquidation de leurs droits ; des partants volontaires à la retraite par anticipation, privés de leurs droits à pension ; de la situation actuelle de l’Usine Malienne des Produits Pharmaceutiques (UMPP) ; de l’intégration dans la fonction publique de plus de 16 000 enseignants se trouvant dans 4384 écoles communautaires. Il s’agit également de la relecture des Conventions Collectives ; de l’évaluation des contrats miniers ; de l’usine de thé de Farako ; de l’harmonisation des grilles salariales … Cette grève en préparation a ramassé toutes les insatisfactions déclinées tantôt en interrogation de 2014 à 2020, explique le secrétaire général de l’UNTM.
« Après nos tournées, au moment où il fallait se décider à passer à l’action, après des lettres au premier ministre avec ampliation au chef de l’Etat, la pandémie de la COVID-19 a commencé à se répandre dans le pays, un mouvement, le M5-RFP a débuté sa croisade », selon Yacouba Katilé. Mais il soutient qu’ils n’étaient pas sûrs d’être compris.
« Nous ne ferons plus comme par le passé. On ne laissera pas faire jusqu’à ce que tout se gâte. Nous arrêterons tout simplement de travailler, de produire jusqu’à ce que les mauvaises politiques, les mauvais dirigeants soient écartés », affirme le secrétaire général Yacouba Katilé face à la presse.
Pour le secrétaire général, les conditions politiques, juridiques, économiques touchent de près le domaine social, cher au syndicalisme. Voilà pourquoi les mesures politiques intéressent L’UNTM, car elles sont à l’amont des problèmes des travailleurs. « La Transition a échappé aux forces vives et laborieuses du pays.
Président de la Transition, premier ministre de la Transition, gouvernement de Transition sont installés sans que la société civile, l’UNTM et ses démembrements aient leur mot à placer », ajoute-t-il. Par ailleurs, L’UNTM revendique des places au sein du Conseil National de la Transition (CNT).
IB KONE