Par croissanceafrique
Lors de la conférence organisée le mardi 17 novembre par Huawei Northern Africa sous l’intervention de M. Loise Tamalgo, Vice-président en charge des relations publiques pour l’Afrique Subsaharienne de Huawei de Northern Africa sur le thème du « numérique comme catalyseur du sursaut africain », la contribution du numérique pour la croissance de l’Afrique et la réalisation de ses objectifs sociaux a été mis en lumière. Étant donné le contexte pandémique actuel qui provoque un changement forcé de business model et une réorganisation des échanges, M. Tamalgo a déclaré que la volonté politique doit être forte pour mener une véritable transformation digitale sur le continent. Bien qu’il ait souligné quatre défis principaux (infrastructures, énergie, formation des jeunes et réglementations) qui se dressent sur le continent, il a en contrepartie affirmé que tous ces problèmes sont solvables, si tant est que tous les acteurs s’engagent à coopérer.
Les obstacles structurels à un écosystème digital en Afrique sont bien connus : Tout d’abord, les infrastructures africaines sont jugées insuffisantes ou mal entretenues. Elles nécessiteraient, selon la Banque Mondiale, 130 à 170 milliards de dollars d’investissement afin de fonctionner à un niveau optimal. Puis, qui parle d’infrastructures parle de sources d’énergie stables. L’augmentation de la capacité de production d’électricité pour subvenir aux besoins de tous requiert de la part des pouvoirs publics comme du secteur privé spécialisé dans les énergies de proposer de nouvelles manières d’exploiter les ressources foisonnantes du continent en termes de solaire ou de thermique par exemple. De plus, le désenclavement de l’Afrique est trop lent, trop fastidieux. M. Tamalgo a souligné le paradoxe entre la concentration de 15 % de la population du globe et 22 % de la superficie de la terre sur le continent, et la pauvreté du réseau des route, un postulat qui explique l’incapacité à développer en profondeur les réseaux de la fibre optique.
Vient subséquemment le défi du financement. Malgré l’annonce du Consortium des Infrastructures pour l’Afrique d’une hausse de 24 % des financements engagés pour le développement des infrastructures en Afrique au cours de l’année 2018, dépassant pour la première fois les 100 milliards de dollars, d’énormes efforts restent à fournir pour couvrir l’éducation, la digitalisation des administrations, la structuration de l’écosystème des PME, la recherche technologique… Les PME par exemple emploient en moyenne 80% de la force de travail de chaque pays. Avec la crise sanitaire, elles sont menacées et à cours de liquidités : plus d’un quart ont déclaré avoir fermé entre janvier et mai de cette année – plus de 50% dans certains pays. Selon M. Tamalgo, il est urgent de digitaliser les PME pour réduire leurs coûts et les rendre plus flexibles, des changements que Huawei s’engage à accompagner en tant que conseiller. L’entreprise a notamment développé un Open Lab pour permettre aux PME de tester et de vérifier leurs solutions technologiques, et s’est lancé dans la formation digitale des employés de ces enterprises. Cette digitalisation, bien que largement portée par le secteur privé, doit à tout prix s’accompagner d’un cadre règlementaire rigoureux et flexible afin de permettre aux innovateurs de fleurir.
En réponse aux défis énumérés, Huawei a donc mis en place de politiques de développement digital et social. L’entreprise table notamment sur l’éducation comme solution engageant à la fois le secteur public et privé, bénéficiant aux jeunes entrepreneurs talentueux, aux entreprises qui accèdent à plus de ressources humaines, et donc à l’économie globale du continent. Les chiffres justifient cette politique : 800 millions d’africains ont aujourd’hui moins de 25 ans, et 12 millions de jeunes entrent chaque année sur le marché du travail, se battant pour les 3 millions d’emplois disponibles. Face à cette réalisation, Huawei a fait donc du renforcement de l’employabilité des jeunes son fer de lance. Avec le programme « ICT Academy » dispensé dans plus de 400 universités et collèges dans 17 pays africains, l’entreprise a apporté à 50 000 talents des connaissances de pointe des domaines tels que le Cloud, le Big data, l’informatique ou encore l’IA.
Enfin, M. Tamalgo a conclu en réitérant la nécessité de prendre en compte par États, la technologie dans leurs plans stratégiques, au même titre que les autres secteurs, tels que la santé, l’eau et l’électricité. À ces conditions uniquement pourront-ils libérer le potentiel numérique de leur pays, leur permettant d’accéder au développement socio-économique sur le long terme.
Daouda Bakary Koné