Par croissanceafrique/et wiki.
Le chef de l’opposition malienne vient de succomber à Paris, à l’âge de 70 ans. Il avait le coronavirus et venait d’être évacué dans la capitale française pour y être soigné.
Selon l’un de ses proches, Soumaïla Cissé était à Niamey lorsque son état a nécessité qu’il soit évacué vers Paris. Il est ensuite décédé des suites du Covid-19.
Né le 20 décembre 1949 à Tombouctou au Mali, Soumaila Cissé est un homme politique malien, ministre entre 1993 et 2002 et plusieurs fois candidat à la présidence de la République du Mali. Il fut un militant dès la création de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma-PASJ). Par la suite, il devient en 1992, après l’élection d’Alpha Oumar Konaré à la présidence de la République du Mali, secrétaire général de la présidence de la République.
Major de sa promotion, le désormais ex-président l’Union pour la République et la Démocratie est un ingénieur-informaticien de profession. Ensuite, il étudiera à l’université de Dakar (Sénégal), puis à celle de Montpellier (France) et à l’Institut des sciences de l’ingénieur situé dans la même ville ; il est alors major de sa promotion.
Il est nommé ministre des Finances en 1993, ministre des Finances et du Commerce en 1994, de nouveau ministre des Finances en 1997 et ministre de l’Équipement, de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de l’Urbanisme en 2000.
En janvier 2002, il démissionne du gouvernement pour se consacrer à la préparation de l’élection présidentielle. Il est investi par l’Adéma-PASJ comme candidat pour la succession d’Alpha Oumar Konaré. Arrivé en deuxième position au premier tour, il est battu par Amadou Toumani Touré, au second tour, obtenant 35 % des voix5.
Considérant avoir été trahi par le président Alpha Oumar Konaré, il quitte l’Adéma-PASJ, avec une partie des militants, pour fonder l’Union pour la République et la démocratie (URD) en juin 2003. Soumaïla Cissé est président de la commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) de 2004 à 2011.
Se présentant à l’élection présidentielle de 2013, il arrive deuxième au premier tour et affronte Ibrahim Boubacar Keïta au second tour. Il reconnaît sa défaite avant même la fin du dépouillement des bulletins de vote8. Les résultats finaux le créditent de 22,4 %, contre 77,6 % pour Ibrahim Boubacar Keïta. Soumaïla Cissé le 12 août 2018, lors du second tour de l’élection présidentielle.
Candidat à l’élection présidentielle de 2018, il arrive une nouvelle fois en deuxième position du premier tour, avec 17,8 % des suffrages selon les résultats officiels, le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta arrivant en tête avec 41,7 % des voix. Il ne parvient toutefois pas à rallier le soutien des candidats éliminés12. Il est battu au second tour, obtenant 32,8 % des voix. Il conteste sa défaite, dénonçant des fraudes.
Le 25 mars 2020, durant la campagne pour les élections législatives, le convoi de Soumaïla Cissé est attaqué par des hommes à moto. La piste de djihadistes d’Amadou Koufa, liés à Al-Qaïda, est privilégiée15, mais, dans le contexte sécuritaire et politique du Mali, elle n’est pas confirmée.
Le 9 octobre 2020, six mois après son enlèvement, les islamistes libèrent Soumaïla Cissé, en même temps que l’otage français Sophie Pétronin et deux autres otages italiens, à la suite de la libération de plus de 200 djihadistes et combattants par les autorités qui dirigent le Mali depuis le coup d’État du 18 août précédent. Il vient de perdre son dernier d’opposition face à la maladie à corona virus.
Daouda Bakary Koné