Jeunesse malienne : «Bonjour Cheick Oumar BALLO, pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours professionnel ? »
Cheick Oumar BALLO : Bonjour, je suis Cheick Oumar BALLO, fils de feu Bakoni et de Sira SOW, j’ai 31 ans et suis détenteur d’une maitrise en gestion comptabilité obtenue à l’université A.MIRA de Bejaia (Algérie) et d’un master en contrôle de gestion et système d’information obtenu à l’institut d’administration des entreprises (IAE) de Caen en France .
Je suis depuis 2015 chef du service Reporting tableau de bord et statistique chez EDM sa , mais avant j’ai travaillé chez ACTED ( agence d’aide à la coopération technique et au développement) comme chargé des finances, au groupe AZALAI HOTELS et à Ben & Co Holding comme contrôleur de gestion
JM : Nous venons de boucler les élections présidentielles de juillet 2018, quelle analyse faites-vous de ce processus électoral et le comportement des maliens ?
COB : Vous savez, monsieur TRAORE par moment nous sommes tentés de croire à ceux qui disent que le mali porte la baraka car il y’a peu, entre la situation sécuritaire au centre, les poches de conflits communautaires et les tensions politiques à Bamako auxquelles il faut ajouter l’énorme difficulté à mettre en application l’accord d’Alger censé ramener la paix , les maliens dans leur majorité ont en un moment douté de la tenue de l’élection selon le calendrier défini par le gouvernement et y être parvenu est une fierté pour tous les démocrates et le mérite revient en premier au peuple malien qui a fait honneur à sa légendaire civilisation, mais aussi et surtout au chef du gouvernement Soumeylou Boubèye MAIGA qui pour le coup mérite bien son sobriquet « le tigre ».
En effet il a su aller vite , sept petits mois ont séparé sa nomination à la date du 1er tour de la présidentielle, vite mais pas sourd à l’environnement politique national et international avec notamment l’audit du fichier électoral dans le but de renforcer la confiance des acteurs dans le processus électoral sous la supervision des experts de l’organisation internationale de la francophonie (O I F) , les multiples rencontres avec l’opposition notamment celle tenue lorsque cette dernière a évoqué l’existence d’un fichier électoral parallèle ou encore l’accord donné aux observateurs internationaux d’être présents sur tout le processus du vote.
Ces actions ont aujourd’hui valu à notre pays une bonne appréciation de notre élection par nos partenaires africains et européens.
Pour ce qui est du comportement de nos compatriotes lors du vote, je le vois plutôt comme des messages à la classe politique et le premier est sans doute le faible taux de participation, les maliens sont peu sortis plus de 60% d’abstention.
Les maliens par ce faible taux expriment le manque de confiance, qu’ils ont pour l’ensemble de la classe politique, quant à leur capacité à changer positivement nos vies.
Le deuxième message est celui du besoin de renouveau politique car le bon score réalisé par le candidat Cheick Modibo DIARRA surtout à Bamako est sans doute l’expression d’une soif d’alternance.
Enfin, le dernier message envoyé par les maliens est clairement adressé aux leaders religieux et d’opinion et à ceux-ci nos compatriotes disent le vote est personnel qu’on ne peut instruire aux grés des intérêts.
JM : «après 5 ans de népotisme, 5 ans de mauvaise gestion, pensez-vous qu’Ibrahim Boubacar KEITA peut aider cette nation malienne à se développer ? »
COB : (rire) Vous savez un président est juste un homme, j’allais dire n’est qu’un homme et personne seule ne peut aider toute une nation à aller de l’avant.
Pour ce qui est de son bilan du quinquennat dernier, il est évident que d’important défis n’ont pas été relevés notamment celui de la paix dans le pays qui était le plus fort engagement de la campagne de 2013, ou encore l’autorité et l’apaisement dans nos écoles et universités qui malheureusement continuent d’être des centres de violence, empêchant à nos jeunes frères et sœurs de bénéficier d’enseignement de qualité.
Toutefois, des progrès notoires ont été réalisés dans les domaines de l’agriculture, des infrastructures de transport , de l’habitat avec la livraison prochaine de la 1ère tranche des 12 000 logements sociaux ou encore les augmentations de salaire obtenues par les travailleurs sont à son actif.
JM : le mot de la fin
COB : je voudrais juste rappeler que le Mali est un vieux pays qui a une riche histoire qui nous enseigne que nos belles victoires d’indépendance vis-à-vis du colonisateur , de démocratie face à la sombre dictature n’ont pas été acquises divisées, que l’âme de cette nation est l’unité sincère entre tous les fils et toutes filles de la nation.
Source: Crpissanceafrique.com