(CROISSANCE AFRIQUE)- Selon de récentes données de la Banque mondiale la dette publique extérieure des pays d’Afrique subsaharienne a progressé de 5% en glissement annuel pour s’établir à 790 milliards USD en 2021. Selon le journal Financier Sika Finance, ce stock connaît une progression de plus de 145% traduisant un intérêt prononcé des États de la région pour les emprunts en devise, sil l’on compare ce chiffre à la même période il y’a 10 ans.
Cependant, le ratio des emprunts internationaux aux exportations est passé à 179% pour l’ensemble des pays de la région (contre 79 % 10 ans en arrière). La preuve, la dette totale augmente plus vite que la source essentielle de revenu extérieur de l’économie, ce qui donne à penser que les pays pourraient avoir des difficultés à s’acquitter de leurs obligations futures.
La dette internationale de l’Afrique subsaharienne, les indicateurs estiment que la zone semble moins viable que celle des pays d’Asie du Sud (117%) et de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord, 118 %). Toutefois, la Banque Mondiale note que les intérêts payés ont globalement augmenté pour s’établir à 18 milliards de dollars contre 4 milliards 10 ans plus tôt.
« La hausse des taux d’intérêt et le ralentissement de la croissance mondiale risquent de faire basculer un grand nombre de pays dans la crise de la dette », s’inquiète l’institution. Par ailleurs, le service de la dette pèse lourdement sur les budgets nationaux, qui sont de plus en plus affectés au service de la dette alors que de moins en moins de ressources sont disponibles pour l’investissement public.
Notons que l’Afrique du Sud a consacré 25,6 milliards de dollars au service de la dette, contre 11,2 milliards de dollars pour l’Angola et 3 milliards de dollars pour le Ghana en 2021. Pour rappel, seulement 19% des recettes d’exportation ont été absorbés par le service de la dette à fin 2021 dans la région diluant la vulnérabilité des engagements, et cela, 80,5% de cette dette est due à long terme. Ce chiffre donne le temps de pouvoir organiser le remboursement.
Assêgo Ambassagou