(CROISSANCE AFRIQUE)-En avril 2024, l’inflation au Nigéria a grimpé à 33,69%, marquant un pic inédit depuis 28 ans. Cette hausse significative, par rapport au taux de 33,20% enregistré en mars, met en évidence une accélération de la pression inflationniste dans le pays le plus peuplé d’Afrique.
Ainsi, ce bond alarmant reflète une détérioration considérable du coût de la vie, exacerbée par plusieurs facteurs économiques défavorables. La forte inflation nigériane a été alimentée par plusieurs dynamiques économiques critiques.
Parmi celles-ci, la réduction des subventions gouvernementales sur les carburants et l’électricité, la dévaluation de la monnaie nationale, le naira, et l’escalade des prix alimentaires figurent en tête de liste. Ces éléments conjugués ont engendré une érosion marquée du pouvoir d’achat des ménages nigérians, aggravant la précarité économique déjà existante.
Aussi, l’augmentation galopante de l’inflation a eu un impact profond sur les ménages nigérians, poussant une partie significative de la population vers une crise alimentaire sans précédent. Les prix des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées, ayant augments de 40,53% en avril, sont les principaux vecteurs de cette inflation.
Face à cette situation, de nombreux Nigérians peinent à subvenir à leurs besoins de base, tandis que les salaires réels stagnent, incapables de suivre l’accélération de l’inflation.En réponse à cette situation critique, le gouvernement et la banque centrale du Nigéria ont implementé plusieurs mesures. La banque centrale a notamment augmenté ses taux d’intérêt à deux reprises au cours de l’année, dans le but de stabiliser la monnaie et de contrôler l’inflation.
De son côté, le président Bola Tinubu a annoncé une augmentation des salaires des fonctionnaires jusqu’à 35% et a relancé un programme de transferts monétaires pour atténuer l’impact de l’inflation sur les citoyens les plus vulnérables. Cependant, ces interventions semblent insuffisantes face à l’ampleur de la crise.
Malgré les efforts gouvernementaux, l’inflation continue de peser lourd sur le quotidien des Nigérians, questionnant l’efficacité des mesures actuelles. L’approche adoptée par la banque centrale et le gouvernement nécessite une évaluation minutieuse pour envisager des alternatives plus robustes pouvant endiguer efficacement l’inflation et ses effets dévastateurs.
Notons que le chemin vers la stabilisation économique au Nigéria demeure semé d’embûches, avec une inflation qui reste un défi persistant. La prochaine réunion de la banque centrale, prévue pour réévaluer la situation, est attendue avec impatience.
Pour rappel, il est impératif d’adopter une stratégie économique multidimensionnelle, en intégrant des mesures à long terme pour la création d’emplois, le soutien à la production locale, et une réforme des subventions, afin de redresser l’économie nigériane et de garantir un avenir plus stable pour ses citoyens.
Zangouna KONE