(CROISSANCE AFRIQUE)-La dette publique au Cameroun a franchi un seuil critique, se positionnant à plus de 13.000 milliards de FCFA au premier semestre de l’année 2024.
Cette somme représente environ 43,3% du Produit Intérieur Brut (PIB) du pays, marquant une étape importante dans l’économie camerounaise.
À travers une analyse minutieuse, cet article se propose d’explorer les contours de cette dette, son évolution à travers le temps, la part des emprunts internationaux, et les impacts économiques qui en découlent. Nous examinerons également les stratégies proposées pour une gestion plus efficace de la dette, ainsi que les perspectives futures pour l’économie du Cameroun.
La structure de la dette publique camerounaise révèle une composition complexe où les emprunts internationaux tiennent une place prépondérante. La diversification des sources de financement, bien que stratégique, pose de nombreux défis quant à la gestion et au remboursement des emprunts.
Cette dette se répartit entre les obligations du Trésor, les emprunts bilatéraux et multilatéraux, ainsi que les prêts commerciaux, chaque catégorie ayant ses propres implications en termes de coûts et de conditions de remboursement.
L’histoire de la dette camerounaise est marquée par des phases d’accumulation rapide, souvent motivées par des besoins de financement pour le développement infrastructurel et la mise en œuvre de projets de grande envergure. Depuis les années 2000, la dette du Cameroun a connu une augmentation notable, résultante de politiques économiques ambitieuses et d’un environnement international favorable aux emprunts.
Toutefois, cette croissance de la dette soulève des inquiétudes quant à la capacité du pays à maintenir une trajectoire de remboursement viable tout en assurant une croissance économique soutenue.
Les emprunts internationaux constituent une portion significative de la dette publique camerounaise, avec une diversité d’acteurs incluant des institutions financières internationales, des pays partenaires et des acteurs privés.
Cette orientation vers le marché international a permis au Cameroun d’accéder à des fonds nécessaires pour ses projets de développement, mais elle a aussi exposé l’économie nationale aux fluctuations des marchés financiers et aux exigences parfois strictes des prêteurs.
L’endettement massif a des répercussions considérables sur l’économie camerounaise. Le service de la dette absorbe une part importante des ressources publiques, limitant ainsi la capacité du gouvernement à investir dans des secteurs clés pour le développement durable.
Par ailleurs, la dépendance aux emprunts externes peut rendre le pays vulnérable aux chocs économiques externes, affectant sa stabilité économique à long terme. Néanmoins, une gestion efficace de la dette pourrait permettre de minimiser ces risques et d’orienter le pays vers un sentier de croissance plus soutenable.
Mesures proposées pour gérer la dette
Réforme des politiques de financement public pour privilégier les emprunts à des conditions plus favorables. Renforcement des mécanismes de surveillance et de gestion de la dette afin de prévenir les risques de surendettement. Diversification de l’économie pour réduire la dépendance aux sources de financement externes.
Les experts et économistes s’accordent sur la nécessité d’une action urgente pour remettiver la trajectoire de la dette publique camerounaise. Ils proposent une série de réformes centrées sur une meilleure gestion des finances publiques, la promotion de l’investissement direct étranger, et le développement de secteurs stratégiques non endettés.
Notons que les mesures visent à assurer une croissance économique inclusive, tout en réduisant progressivement le poids de la dette.
La gestion de la dette publique au Cameroun est cruciale pour l’avenir économique du pays.
Pour rappel, une stratégie de désendettement efficace, couplée à une politique économique visionnaire, pourrait orienter le Cameroun vers un développement durable et inclusif. Les défis sont certes nombreux, mais les opportunités de transformation économique et sociale restent à portée de main, à condition d’adopter des mesures pragmatiques et innovantes.
Moussa KONE