(CROISSANCE AFRIQUE)-Le groupe français Orano a récemment annoncé la suspension de sa production d’uranium au Niger, effective à partir du 31 octobre 2024.
Cette décision est le résultat de plusieurs difficultés financières rencontrées par sa filiale locale, Somaïr, qui gère la seule mine d’uranium actuellement opérationnelle dans le pays. Orano a fait face à des défis d’exportation, n’ayant pas expédié de tonne d’uranium depuis le début de l’année en raison de restrictions importantes sur les corridors d’exportation.
Les difficultés économiques persistantes de Somaïr ont contraint Orano à revoir sa stratégie de production. La nécessité de maintenir des opérations rentables, face à l’absence d’exportations, a conduit à cette suspension. L’engagement d’Orano à assurer la viabilité financière de ses opérations se reflète dans cette décision, soulignant l’importance d’un cadre économique stabile pour soutenir l’activité minière.
Les restrictions sur les corridors d’exportation ont radicalement affecté la capacité de production d’Orano. La fermeture de la frontière terrestre avec le Bénin suite au coup d’État de 2023 a aggravé la situation, compliquant même davantage le transport de l’uranium. L’impossibilité de procéder à des exportations terrestres a mis en péril la rentabilité des opérations de la filiale.
Depuis le coup d’État, le paysage politique au Niger a changé, avec des répercussions significatives sur les activités économiques, notamment minières. Les nouvelles autorités ont imposé des restrictions strictes sur le transport de l’uranium, exacerbant la crise pour les producteurs. Cela reflète une instabilité qui pourrait avoir des implications à long terme pour les investissements étrangers dans le secteur.
L’absence de solutions viables pour le transport terrestre et aérien a exacerbé les défis rencontrés par Orano. Les autorités locales refusent actuellement le transport aérien via la Namibie, limitant davantage les options de la société. Ces difficultés montrent que les infrastructures de transport sont essentielles au succès des opérations minières.
Le Niger est le deuxième producteur d’uranium en Afrique et se classe au septième rang mondial. L’uranium représente une part significative, entre 15 et 20 %, des exportations du pays, soulignant son importance économique. Les développements récents concernent non seulement Orano mais aussi l’avenir économique du Niger, qui doit naviguer dans les eaux tumultueuses de la géopolitique mondiale.
Notons que la suspension de la production d’uranium par Orano pourrait avoir des répercussions économiques sérieuses pour le Niger. La perte de revenus d’exportation pourrait affecter la stabilité économique. Le gouvernement local devra adopter des mesures pour atténuer les impacts économiques négatifs de cette crise, en cherchant éventuellement à diversifier les sources de revenus.