(CROISSANCE AFRIQUE)-Cette décision, qui a été influencée par une polémique sur les frais médicaux en souffrance, entraînera une perte financière significative pour les hôpitaux français. En effet, le gouvernement algérien a décidé qu’aucun patient ne sera plus envoyé en France pour des soins.
À la place, les malades algériens seront orientés vers d’autres destinations, notamment la Belgique, l’Italie et la Turquie, avec lesquelles l’Algérie a établi des accords de soins. Cette annonce a été faite par le président algérien Abdelmadjid Tebboune lors d’une interview accordée au journal L’Opinion le 2 février. Dans ce même entretien, il a rejeté les chiffres récemment publiés par les médias français concernant la dette de l’Algérie envers les hôpitaux français.
Le président a estimé que les arriérés de paiement s’élèvent à 2,5 millions d’euros. Ce chiffre correspond exactement à celui mentionné par le gouvernement français plus tôt cette semaine, en réponse à une nouvelle question sur ce sujet posée à l’Assemblée nationale.
« Sur un total de 150 millions d’euros alloués entre 2007 et 2023 pour les financements algériens, la situation du recouvrement est plutôt satisfaisante. À ce jour, nous avons encore 2,58 millions d’euros à récupérer. Cela concerne le secteur public, où nous avons une bonne transparence », a expliqué Yannick Neuder, le ministre français de la Santé.
Le président algérien a révélé que le chiffre mentionné est en proie à un contentieux. « Nous attendons une réunion avec les hôpitaux de Paris depuis trois ans afin de résoudre ce problème. L’Algérie a toujours honoré ses dettes, mais il est essentiel que l’accueil et la prise en charge des patients soient justifiés avant d’acquitter des factures », a-t-il expliqué.
Notons qu’il a également annoncé une nouvelle politique concernant les soins à l’étranger : « D’ailleurs, nous avons décidé de ne plus envoyer nos patients en France. À partir de maintenant, ils se dirigeront vers d’autres pays européens, tels que l’Italie, la Belgique ou la Turquie. Cette décision est le résultat de toutes les difficultés rencontrées dans nos relations avec les établissements de santé français », a souligné le président algérien.
Abdoulaye KONE