(CROISSANCE AFRIQUE)-En 2024, l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) a annoncé avoir prévue un taux d’inflation annuel moyen de 3,8 %, légèrement supérieur au taux de 3,7 % enregistré en 2023. Cette hausse résulte de l’augmentation des prix dans tous les secteurs, selon un rapport de l’UEMOA présenté par le président de la Commission de l’union aux députés des huit pays membres.
Ainsi , le document fournit des taux d’inflation projetés pour chaque État, tels que : Bénin (+1,0 %), Burkina Faso (+4,5 %), Côte d’Ivoire (+3,5 %), Guinée-Bissau (+3,6 %), Mali (+3,6 %), Niger (+10,4 %), Sénégal (+1,0 %) et Togo (+3,1 %).Concernant le déficit budgétaire, il est prévu qu’il atteigne 5,3 % du PIB en 2024, contre 5,9 % en 2023. Une fois les dons exclus, le déficit devrait se chiffrer à 6,2 % du PIB, en baisse par rapport à 7,0 % l’année précédente.

Cette amélioration est attribuée à la progression des recettes publiques, qui surpassent celle des dépenses, comme le souligne le rapport de l’UEMOA.Les recettes totales, y compris les dons, devraient augmenter de 9,4 %, s’élevant à 17,4 % du PIB. Cette croissance est principalement due à une hausse de 11,7 % des recettes fiscales, ce qui ferait grimper le taux de pression fiscale à 14,5 %, contre 14,1 % en 2023.
Cette amélioration des recettes fiscales découle de la mise en œuvre de réformes fiscales et d’administration fiscale par les États membres.Le rapport indique également qu’il y aura une levée progressive des mesures fiscales et douanières instaurées pour soutenir les ménages et les entreprises face aux répercussions de la crise sanitaire et du conflit en Ukraine.
Pour 2024, les taux de pression fiscale par pays sont les suivants : Bénin (13,4 %), Burkina Faso (20,1 %), Côte d’Ivoire (14,4 %), Guinée-Bissau (8,5 %), Mali (12,9 %), Niger (7,0 %), Sénégal (17,8 %) et Togo (14,7 %).Les recettes non fiscales devraient croître de 1,6 %, représentant 1,4 % du PIB, après une augmentation de 10,0 % en 2023.
En revanche, les dons connaîtront une diminution de 5 %, atteignant 0,9 % du PIB. Parallèlement, les dépenses totales et les prêts nets sont prévus d’augmenter de 6,3 %, représentant 22,6 % du PIB, principalement en raison de la hausse des dépenses courantes et d’investissement.
Par ailleurs, les dépenses courantes devraient augmenter de 6,4 %, atteignant 14,5 % du PIB, soutenues par une augmentation de 7,6 % des salaires et une hausse de 14,7 % des charges d’intérêts de la dette. Les transferts sous forme de subventions devraient également progresser de 5,5 % en 2024.Il convient de noter que l’accroissement de la masse salariale résulte surtout des revalorisations salariales accordées aux fonctionnaires.
Aissi, les dépenses d’investissement devraient connaître une hausse de 10,7 %, en raison de la poursuite des projets d’infrastructure socioéconomique inscrits dans divers plans de développement.Au total, le déficit budgétaire global est anticipé à 5,3 % du PIB, en baisse par rapport à 5,9 % en 2023, tandis que le déficit hors dons atteindrait 6,2 % du PIB, comparé à 7,0 % l’année précédente.
Notons que pour 2024, le taux d’endettement devrait atteindre 60,3 %, contre 59,7 % en 2023. La dette intérieure continue de croître rapidement dans plusieurs États membres, en raison des interventions sur le marché financier régional.
Daouda Bakary KONÉ