(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Niger, le gouvernement a fait l’annonce importante de la suspension temporaire de toute exportation de pierres précieuses et semi-précieuses, ainsi que de météorites, qui sont des roches provenant de l’espace interplanétaire et qui parviennent naturellement sur Terre, souvent riches en métaux rares et en éléments chimiques peu communs.
Cette décision, selon le communiqué officiel, vise à préserver de manière proactive les ressources naturelles minières du pays et à renforcer la traçabilité de leur exploitation, ce qui devrait contribuer à assurer une gestion durable et transparente.
Aussi, le décret en question a été signé par le président de la transition, le général Abdourahamane Tiani, en date du 10 août, au milieu d’un contexte de vives tensions et de débats intenses provoqués par la vente très controversée d’une météorite martienne nigérienne aux États-Unis, qui a suscité de nombreuses critiques.
Découverte dans la région d’Agadez au sud du pays, cette météorite a été décrite comme ‘’la plus grosse roche martienne jamais trouvée sur Terre » et a été adjugée pour la somme astronomique de près de 5 millions de dollars américains, soit environ 3 milliards de francs CFA, lors d’une vente aux enchères aux États-Unis.
Considérée comme un patrimoine scientifique de très grande valeur, cette pièce unique est désormais au centre d’une enquête approfondie, mandatée dès le mois de juillet dernier, afin d’évaluer les circonstances exactes de cette vente et de clarifier les questions de légitimité et de conformité.
Les autorités de la capitale nigérienne, Niamey, ont formulé de vives suspicions concernant l’existence d’un réseau d’exportations illégales de ressources naturelles présentant une forte valeur ajoutée. Pour élucider cette affaire complexe et s’assurer du respect strict des législations nationales ainsi que des conventions internationales régissant la protection des biens culturels et scientifiques, une collaboration inter-ministérielle a été mise en place. Ce sont précisément les ministères des Mines, de la Sécurité publique, de la Justice et de l’Enseignement supérieur qui ont été mobilisés, chacun apportant son expertise spécifique pour traiter ce dossier délicat.
Un nouveau cadre réglementaire a été institué, exigeant désormais que tout projet d’exportation des produits concernés soit précédée de l’obtention d’un arrêté de dérogation, un document désormais essentiel, délivré uniquement par le ministre en charge des Mines. Ces autorisations, loin d’être automatiques, sont délivrées au cas par cas. Elles doivent impérativement répondre à un critère non négociable, celui de l' »intérêt national » qui doit être clairement défini et justifié.
De plus, les Forces de défense et de sécurité sont mandatées pour intervenir et saisir toute cargaison qui ne disposerait pas de l’autorisation requise. Les individus ou entreprises ne respectant pas ces nouvelles régulations s’exposent à des sanctions rigoureuses conformes à la loi minière. Ces sanctions peuvent inclure des amendes particulièrement lourdes, ainsi que des peines d’emprisonnement. Pour les décideurs à Niamey, cette suspension des exportations n’est pas simplement vue comme une mesure conservatoire ou temporaire.
Notons que cette décision s’inscrit dans une démarche de souveraineté économique visant à protéger les intérêts nationaux à long terme, assurant ainsi que les ressources naturelles du pays bénéficient d’abord et avant tout à sa population, tout en préservant le patrimoine culturel et scientifique du Niger.
Zangouna KONÉ