(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Cameroun, le secteur du cacao se prépare à entamer sa nouvelle saison cacaoyère avec des perspectives de prix solides et une performance historique exceptionnelle qui sert de toile de fond à cet événement marquant. Officiellement lancée le 7 août 2025 à Mbankomo, une localité dynamique située dans la région du Centre, la campagne 2025-2026 s’annonce prometteuse.
Elle devrait en effet maintenir des prix producteurs très attractifs, oscillant entre 3 200 et 5 400 FCFA le kilogramme, comme l’a souligné le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, lors de son discours inaugural. Ce niveau de prix encourageant est essentiellement soutenu par la forte demande internationale pour le cacao camerounais, en particulier de la part des grands chocolatiers qui sont particulièrement séduits par les qualités gustatives et aromatiques exceptionnelles de la fève Camerounaise. Celle-ci a été récemment admise par l’Organisation Internationale du Cacao (ICCO) dans le cercle restreint et prestigieux des « cacaos fins », ce qui constitue une reconnaissance mondiale de sa qualité supérieure.
La saison précédente a indéniablement marqué un tournant significatif et historique pour l’agriculture camerounaise : le Cameroun a dépassé pour la toute première fois son ambitieux objectif annuel de 300 000 tonnes, atteignant un impressionnant total de 309 518 tonnes de cacao, soit une augmentation notable et conséquente de 16 % par rapport aux 266 710 tonnes récoltées au cours de la saison 2023-2024. « C’est la première fois que nous franchissons ce seuil symbolique avec autant de succès », a fièrement souligné le ministre lors de son allocution émotive et inspirante, saluant avec chaleur et enthousiasme la résilience, le dévouement exceptionnel et l’engagement sans faille des producteurs locaux qui ont œuvré avec diligence. Ces résultats remarquables ont également été rendus possibles grâce aux réformes stratégiques et innovantes mises en œuvre par les autorités afin d’optimiser non seulement la production mais également la compétitivité du secteur cacaoyer camerounais.
Pour consolider et encourager activement cette dynamique, le gouvernement entend renforcer de manière significative la compétitivité de la fève nationale en misant non seulement sur la qualité, mais aussi sur la durabilité à long terme. Pour ce faire, des primes attractives seront désormais attribuées aux producteurs les plus engagés offrant des fèves premium de haute qualité. En parallèle, l’exécutif met également un fort accent sur la conformité aux nouvelles réglementations européennes, lesquelles interdisent l’importation de cacao issu de zones déboisées de manière illicite. À cet effet, une plateforme de traçabilité avancée, capable de localiser précisément les plantations, sera déployée à grande échelle afin de faciliter le respect rigoureux de ces exigences environnementales cruciales.
Par ailleurs, les chiffres récents de l’Office national du cacao et du café (ONCC) mettent en évidence que près de 80 % des exportations de cacao camerounais, un chiffre impressionnant, sont destinées au marché européen, en forte demande, contre environ seulement 19 % vers l’Asie. Ce contraste est particulièrement visible tandis que le Nigeria, qui connaît actuellement une montée en puissance significative dans ce segment, a récemment porté ses importations à un niveau substantiel de 2 100 tonnes. Du côté des opérateurs économiques, l’entreprise SBET se place en tête et domine le marché avec une part de 18,45 % des volumes échangés, suivie de près par Telcar Cocoa, une coentreprise associée à Cargill.
Notons qu’avec une météo particulièrement défavorable prévue en Côte d’Ivoire, qui est le premier producteur mondial de cacao, les perspectives pour la saison 2025-2026 s’annoncent exceptionnellement propices et prometteuses pour les producteurs camerounais, ouvrant de nouvelles opportunités sur le marché international.