Congo Brazza : l’engagement à rembourser la dette nationale devrait s’élever à 316 milliards de FCFA

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(CROISSANCE AFRIQUE)-À Brazzaville, en date du 11 août 2025, le chef du gouvernement congolais, Anatole Collinet Makosso, a tenu une session importante au sein des deux chambres du Parlement pour présenter les prévisions budgétaires du pays concernant la période 2026-2028. 

Ainsi, ces projections, méticuleusement détaillées dans le document officiel connu sous le nom de Cadre budgétaire à moyen terme (CBMT), offrent non seulement un regard approfondi sur la manière dont les ressources nationales seront distribuées, mais mettent également en lumière les diverses contraintes potentielles qui pourraient influencer la politique budgétaire du pays au cours des prochaines années.

 Sur les 7 810,9 milliards de francs CFA que le Congo espère pouvoir mobiliser durant ce laps de trois ans — répartis en 2 479,4 milliards de FCFA espérés en 2026, suivis de 2 599,1 milliards de FCFA en 2027, et enfin 2 732,4 milliards de FCFA en 2028 — deux postes budgétaires majeurs devraient absorber à eux seuls une fraction considérable de ces ressources financières. 

Plus précisément, il s’agit des dépenses liées aux rémunérations de la fonction publique et du service de la dette nationale. Selon les prévisions, les salaires destinés aux agents publics sont estimés à atteindre 437,3 milliards de FCFA, tandis que l’engagement à rembourser la dette nationale devrait s’élever à un montant de 316 milliards de FCFA. Pris ensemble, ces deux postes budgétaires représenteraient 30,4 % des recettes envisagées, limitant ainsi les opportunités pour le gouvernement d’accroître ses ambitions.

Le Comité de Budgétisation à Moyen Terme (CBMT) a confirmé que les secteurs sociaux continueront à être la priorité dans l’allocation des ressources, avec un impressionnant 33,6 % des allocations stratégiques dédiées à ce domaine crucial. Cela signifie qu’une attention soutenue et des ressources considérables seront dirigées vers des initiatives et des programmes visant à améliorer le bien-être social et économique des citoyens. 

La gouvernance administrative suit cette priorité avec 21,6 %, reflet de l’importance accordée à l’efficacité de la gestion publique, tandis que la défense obtient 15,8 % pour assurer la sécurité et la stabilité nationale. Pour l’année 2026, les projections de dépenses globales indiquent un montant total impressionnant de 2 374 milliards de FCFA, avec une part significative de 26 % de ce budget qui sera allouée aux politiques sociales, soulignant leur rôle central dans le développement national. 

En outre, les budgets annexes sont prévus à hauteur de 9,7 milliards de FCFA, et les comptes spéciaux du Trésor devraient atteindre 143,6 milliards de FCFA en 2026. Il est également à noter que les dépenses en biens et services sont annoncées à la hausse, ce qui pourrait signaler une expansion dans la prestation de services publics et la modernisation des infrastructures. Cependant, les investissements devraient montrer une légère baisse, ce qui pourrait être le reflet de réallocations stratégiques ou de priorités changeantes pour s’adapter à des besoins émergents.

Les recettes fiscales, qui sont projetées pour atteindre le chiffre impressionnant de 1 111,2 milliards de FCFA en 2026, devraient connaître une progression continue avec un taux de croissance moyen estimé à 3,9 % chaque année. Ainsi, elles atteindraient 1 154,2 milliards de FCFA en 2027, et continueraient sur cette lancée pour atteindre la somme de 1 199,8 milliards de FCFA en 2028.

 En parallèle, les cotisations sociales sont également prévues de croître à un rythme moyen annuel de 4,4 %. Elles passeraient ainsi de 95,007 milliards de FCFA en 2026, pour monter à 99,9 milliards de FCFA en 2027, et poursuivraient cette tendance ascendante pour culminer à 104,4 milliards de FCFA en 2028, montrant une dynamique positive significative dans le domaine social.

En revanche, les dons, legs, et fonds de concours afficheraient une tendance inverse, avec une baisse moyenne de 7,0 % observée, partant de 79,5 milliards de FCFA en 2026 et progressant, de manière assez paradoxale, à 87,0 milliards de FCFA en 2027 avant de chuter à 70,3 milliards de FCFA en 2028. Pendant ce temps, le niveau des autres recettes se maintiendrait de façon stable aux alentours de 1 180,7 milliards de FCFA, ce qui constituerait néanmoins une diminution de 122,6 milliards de FCFA en comparaison avec la période précédente, soulignant une variabilité dans les différents types de recettes.

Les prévisions budgétaires établies pour les années à venir reposent également sur une progression significative et continue de la production pétrolière. En effet, il est prévu que la production atteindra 101,5 millions de barils en 2026, puis augmentera à 106,6 millions de barils en 2027, et continuera sur cette lancée pour atteindre 111,9 millions de barils en 2028. 

Malgré cette hausse anticipée de la production, qui devrait théoriquement renforcer les recettes nationales et soutenir l’économie, le gouvernement reconnaît devoir faire face à un besoin de financement particulièrement important, justifiant ainsi la nécessité d’un engagement renouvelé avec les partenaires techniques et financiers internationaux. 

Notons que ces partenaires jouent un rôle crucial dans la stabilisation économique, offrant à la fois une assistance technique et un soutien financier pour combler les déficits budgétaires et assurer le succès des projets économiques à long terme.

Daouda Bakary KONÉ 

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