(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Ghana, la conclusion d’une mission de dix jours vient de se terminer dans la capitale animée et vibrante d’Accra. Cette mission cruciale, entreprise par le Fonds Monétaire International (FMI), a vu ses représentants rencontrer les autorités ghanéennes pour des discussions approfondies et constructives qui ont permis de trouver un terrain d’entente sur la cinquième revue du programme triennal soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC).
L’objectif principal de ces discussions était de s’assurer que la mise en œuvre du programme se déroule conformément aux attentes et d’identifier les défis restants à surmonter pour garantir le succès du programme dans le futur. À la fin de ces travaux intenses, le FMI, sous la direction experte de Ruben Atoyan, chef de mission du FMI, a conclu des accords dont l’approbation finale dépend encore du Conseil d’administration du Fonds.
Une fois cette approbation obtenue, elle permettra non seulement de débloquer un nouveau décaissement de 267,5 millions de DTS, équivalant à environ 385 millions de dollars, mais elle marquera également une étape significative dans l’engagement du FMI envers le Ghana. Ce nouveau décaissement portera le total des financements reçus par le Ghana à près de 2,8 milliards de dollars depuis le début ambitieux du programme en mai 2023.
Ce programme, dont le montant total s’élève à 3,2 milliards de dollars US, est conçu pour jouer un rôle pivot en rétablissant la stabilité macroéconomique du pays et en soutenant les réformes économiques essentielles qui visent à revitaliser l’économie ghanéenne dans un contexte international incertain et en constants changements à fin de soutenir les réformes structurelles du pays.
Les performances économiques du Ghana ont surpassé les attentes initiales, marquant une période de croissance remarquable et inattendue. Selon le Fonds monétaire international (FMI), la croissance économique du Ghana au cours du premier semestre 2025 s’est non seulement accélérée, mais elle a également été fortement dynamisée par le secteur des services, qui a démontré une impressionnante vitalité, ainsi que par une agriculture qui a su maintenir une excellente performance.
En parallèle, les exportations d’or, une richesse minière historique pour le pays, et de cacao, dont le Ghana est l’un des principaux producteurs mondiaux, ont significativement contribué à la création d’un excédent du compte courant qui dépasse largement les prévisions initiales. Cet excédent a été accompagné par une appréciation notable de la monnaie nationale, le cedi, au cours des six premiers mois de l’année.
En projetant vers 2026, les anticipations économiques restent optimistes. La croissance est attendue pour atteindre un taux de 4,8 %, une marque de résilience et de continuité de la dynamique actuelle, tandis que l’inflation devrait parvenir à se stabiliser dans la fourchette cible de la Banque du Ghana, soit 8 % avec une marge de plus ou moins 2 %, ce qui faciliterait un assouplissement progressif et mesuré de la politique monétaire en vigueur. Sur le front budgétaire, le Ghana enregistre déjà des progrès significatifs, illustrant une gestion financière rigoureuse.
En effet, durant les huit premiers mois de 2025, le pays a réussi à dégager un excédent primaire correspondant à 1,1 % du produit intérieur brut (PIB), lequel est très proche de l’objectif annuel fixé à 1,5 %. Le gouvernement ghanéen a exprimé sa volonté ferme de maintenir cette discipline budgétaire stricte en 2026, en conformité avec le nouveau cadre de responsabilité budgétaire mis en place pour assurer la stabilité économique et financière à long terme.
Des réformes structurelles ambitieuses et stratégiques sont également en cours dans le pays pour non seulement renforcer de manière significative la collecte des recettes fiscales, mais aussi pour améliorer de façon substantielle la gestion des finances publiques et ainsi consolider davantage la crédibilité budgétaire de la nation. Le Fonds Monétaire International (FMI) loue et salue les multiples efforts entrepris avec détermination pour résoudre les problèmes persistants et chroniques du secteur énergétique qui entravent le développement.
Dans cette optique, le gouvernement a pris l’initiative de renégocier avec perspicacité les contrats d’achat d’électricité avec les producteurs indépendants, introduit des ajustements tarifaires trimestriels pour une meilleure transparence des coûts énergétiques, et a renforcé les paiements à travers le mécanisme appelé « Cash Waterfall » afin d’assurer une plus grande fluidité et efficacité dans les transactions financières.
Sur le plan complexe et délicat de la dette publique, la ville d’Accra affiche également des progrès notables. Après la signature réussie d’un protocole d’accord crucial avec le Comité des créanciers officiels dans le cadre du Cadre commun du G20, des accords bilatéraux importants ont été établis avec cinq nations, démontrant la volonté de coopération mutuelle.
Les discussions constructives et exigeantes se poursuivent de manière intensive avec les créanciers privés dans le but d’achever la restructuration globale de la dette. Selon le Fonds Monétaire International, la trajectoire de la dette du pays s’est « sensiblement améliorée », ce qui constitue un signe encourageant d’un retour progressif vers la viabilité financière à long terme.
Par ailleurs , la Banque du Ghana, dans un contexte de diminution notable de l’inflation, a pris la décision de diminuer son taux directeur de façon significative, précisément de 650 points de base, pour le porter à 21,5 %. Cette action marque le début d’une nouvelle phase d’assouplissement monétaire, une stratégie visant à stimuler l’économie nationale en facilitant l’accès au crédit et en énergie du financement des projets. Dans le même temps, et en collaboration étroite avec le Fonds monétaire international (FMI), elle a mis en place un nouveau cadre de gestion des opérations de change, dont l’objectif est de mieux réguler les flux de devises sur le marché.
Notons que cette initiative vise à stabiliser le marché financier, en assurant une meilleure prévisibilité et un environnement plus sécurisé pour les investisseurs et les acteurs économiques. Ce cadre est conçu pour offrir une transparence accrue et une efficacité améliorée, soutenant ainsi les efforts du pays pour maintenir une croissance économique stable et durable.
Abdoulaye KONÉ