Transition du Mali sous Assimi Goita: la censure de l’information par les médias étrangers « CAUSES, CONSÉQIENCES ET OBJECTIFS »

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(CROISSANCE AFRIQUE)- Depuis le début de la transition dirigée par le Colonel Assimi Goïta, le Mali est au centre d’un débat médiatique intense à l’international.

Alors que les autorités maliennes affirment suivre une voie souveraine visant la restauration de la sécurité, de la stabilité et de l’intégrité territoriale, une partie des médias étrangers propose une lecture souvent critique, voire sélective, des évènements. Cette tendance, perçue par de nombreux Maliens comme une forme de censure ou de manipulation, soulève des questions essentielles sur ses motivations et ses objectifs.

Une transition marquée par un repositionnement stratégique.

Depuis 2020, la transition malienne s’est engagée dans une série de réformes profondes : réorganisation de l’armée, diversification des partenariats internationaux, lutte contre la corruption, renforcement de la souveraineté nationale et affirmation d’une diplomatie plus indépendante.
Ce changement de cap a bousculé des intérêts historiques dans la région. Il n’est donc pas surprenant que la couverture médiatique internationale soit devenue plus tendue, parfois même hostile.

Comprendre les causes de la censure ou du biais médiatique :

  1. Des enjeux géopolitiques majeurs.

Le Mali occupe une place stratégique dans le Sahel, région au cœur des rivalités internationales pour le contrôle des ressources, des corridors sécuritaires et des zones d’influence.
La volonté du Mali de diversifier ses partenariats — en s’émancipant de certaines dépendances historiques — dérange certains acteurs qui voient diminuer leur influence.

  1. Des intérêts économiques sensibles.

L’or, le lithium, le potentiel pétrolier et les richesses du sous-sol malien suscitent l’attention de plusieurs puissances.
Un Mali souverain dans ses choix économiques et contractuels ne favorise pas certains intérêts étrangers. Une couverture médiatique dépréciative peut servir à fragiliser cette autonomie.

  1. Une ligne éditoriale centrée sur le négatif.

Les grands médias occidentaux privilégient souvent les récits de crise : attaques terroristes, difficultés institutionnelles, tensions diplomatiques.

Les progrès réalisés dans les domaines militaire, social ou économique sont rarement mis en lumière, car moins vendeurs pour l’audience internationale.

  1. Un repositionnement diplomatique mal accepté.

L’arrivée de nouveaux partenaires non occidentaux dans la coopération sécuritaire du Mali a accentué les tensions avec certains médias européens. Cela se traduit par une couverture plus critique, parfois caricaturale, visant indirectement les choix stratégiques de la transition.

Des conséquences profondes pour le Mali :

  1. Une image internationale fragilisée.

La répétition de narratifs négatifs contribue à présenter le Mali comme un pays isolé, instable ou mal engagé.
Cette perception affecte : les investisseurs étrangers. les organisations internationales, la diaspora malienne.

  1. Une influence sur les décisions politiques internationales.

Les gouvernements occidentaux basent souvent leur politique étrangère sur l’opinion de leurs citoyens, elle-même influencée par les médias. Un récit biaisé peut encourager : des sanctions. des pressions diplomatiques, des restrictions économiques.

  1. Une détérioration de la relation entre populations et médias étrangers.

À l’intérieur du Mali, ces narratifs alimentent un sentiment croissant de méfiance. Les citoyens y voient : une tentative d’ingérence. une volonté de nuire à la transition, une minimisation des progrès réalisés.
Ce phénomène renforce le patriotisme mais accentue aussi les tensions entre populations et acteurs médiatiques extérieurs.

  1. Une invisibilisation des efforts de la transition.

Les avancées militaires, la reconquête de zones, les actions sociales, la diplomatie active ou les réformes institutionnelles sont rarement relayées. Cela crée un déséquilibre qui empêche la communauté internationale de saisir les réalités du terrain.

Quels objectifs derrière cette censure médiatique ?

  1. Freiner l’autonomisation du Mali.

Présenter le pays comme instable peut servir à justifier certaines pressions extérieures et à affaiblir la légitimité du choix souverain opéré par les autorités de transition.

  1. Maintenir des intérêts géopolitiques historiques.

Les récits médiatiques négatifs peuvent encourager le maintien d’anciennes influences ou ralentir l’émergence de nouveaux partenariats.

  1. Affecter l’opinion publique malienne.

En dépeignant systématiquement la transition sous un angle défavorable, certains médias espèrent créer un sentiment de découragement, semer le doute ou alimenter les divisions internes.

  1. Influencer la communauté internationale.

Une perception déformée du Mali peut conduire à des décisions diplomatiques ou économiques alignées avec certains agendas étrangers.

Conclusion : la bataille de l’information, un enjeu de souveraineté.

La transition dirigée par Assimi Goïta n’est pas seulement un processus politique et sécuritaire. Elle est aussi au cœur d’une bataille médiatique internationale où l’image du Mali devient un outil stratégique.
Dans ce contexte, renforcer la communication nationale, soutenir les médias maliens, développer des plateformes africaines crédibles et former des journalistes capables de porter la voix du pays sur la scène mondiale sont des impératifs.

Par Mamadou Nabombo,
Écrivain, Sociologue et Journaliste cultural malien.

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Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

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