(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, dans un cadre économique en constante évolution, l’agence spécialisée prévoit ainsi une croissance du PIB réel de 4,9 % en 2025, chiffre qui se révèle légèrement supérieur aux 4,7 % attendus pour l’année précédente, 2024.
Cette dynamique positive devrait être soutenue grâce à une contribution « généralisée » des secteurs clés tels que l’agriculture, qui joue un rôle vital dans la subsistance et l’économie locale, ainsi que les transports qui relient les différentes régions du pays, le commerce qui stimule les échanges et les interactions économiques et enfin le secteur minier, essentiel pour les exportations et les revenus gouvernementaux.
« L’économie malienne a fait preuve de résilience malgré un contexte politique et sécuritaire difficile », note avec prudence l’agence de notation financière Moody’s dans ses analyses, tout en avertissant que l’intensification des tensions politiques continuera de mettre cette résistance à l’épreuve, posant ainsi des défis considérables pour la stabilité économique à long terme.
Sur le plan budgétaire, Moody’s anticipe un déficit d’environ 3 % du PIB en 2025, qui représente une légère hausse par rapport au déficit prévu de 2,6 % pour 2024, soulignant le besoin d’une gestion rigoureuse des ressources publiques. Parallèlement, le déficit courant devrait rester stable à 4,9 %, une situation qui pourrait refléter des défis persistants dans la balance des paiements, appelant à une attention particulière pour garantir la viabilité de l’économie malienne face à des enjeux internes et externes.
L’agence de notation, qui a récemment évalué la situation économique du pays, a attribué à ce dernier une note souveraine de Caa2 en devises étrangères, un classement très préoccupant qui le place dans une catégorie considérée comme très risquée et proche du défaut, ce qui témoigne des graves défis auxquels le pays doit faire face. Cette note défavorable est justifiée à nouveau par l’agence, qui met en avant un manque significatif de diversification de l’économie nationale, ainsi qu’une faiblesse criante des institutions gouvernementales, deux éléments clefs qui entravent le développement économique.
En particulier, la dissolution des partis politiques a créé un climat d’incertitude et les doutes persistants concernant la possibilité d’un retour au pouvoir des civils dans un proche avenir sont considérés comme des facteurs qui freinent la reprise tant attendue de l’aide internationale, tout en exacerbant les pressions sur la liquidité de l’État. De plus, cette situation devient d’autant plus alarmante étant donné que les dépenses de défense du pays demeurent élevées, et que l’accès à des financements concessionnels, qui pourraient offrir un répit économique, reste extrêmement limité.
L’agence signale également que ces tensions économiques devraient persister dans le temps, et ce, en raison du nombre restreint d’options de financement disponibles pour le pays. Cependant, il convient de noter que malgré ces défis, le pays continue à mobiliser des emprunts sur le marché financier régional de l’UEMOA, ce qui montre une certaine résilience dans un environnement économique difficile.
La notation du Mali pourrait être relevée en cas de progrès tangibles vers un retour à un pouvoir civil, d’une amélioration durable des finances publiques et d’un apaisement des tensions internes, estime Moody’s, une agence de notation réputée qui évalue la santé économique et financière des pays. Ceci indiquerait une tendance positive et un engagement sincère vers la stabilité démocratique, ce qui serait fort apprécié par les investisseurs et les acteurs économiques internationaux.
À l’inverse, elle serait dégradée si la situation sécuritaire ou politique se détériorait fortement, ce qui pourrait entraîner une instabilité sociale ainsi qu’un désordre économique. De plus, si les tensions de trésorerie s’aggravaient, cela pourrait compliquer la gestion des ressources financières du pays. Enfin, il est à noter que si les déséquilibres budgétaires et la dette dépassaient largement les prévisions établies, cela compromettrait non seulement la crédibilité financière du Mali sur la scène internationale, mais également sa capacité à attirer des investissements nécessaires pour son développement et sa relance économique.

