(CROISSANCE AFRIQUE)-Aux Etats unis, le Federal Deposit Insurance Corporation, l’organisme qui gère le mécanisme de garanties accordées par le gouvernement américain aux dépôts bancaires a estimé que la valeur totale des pertes potentielles dans le bilan des banques actives sur ce marché a atteint 620,4 milliards USD à la fin de l’année 2022.
Ainsi, cette information a récemment été mise en avant par de grands médias financiers américains, à la suite de la faillite de plusieurs banques américaines de taille moyenne, consécutives à celle de la Silicon Valley Bank.
Cette fois-ci, il n’est pas exclu que l’objectif de cette couverture médiatique ait été de démontrer que la banque californienne n’avait pas été la victime de mauvais choix de la part de sa direction, mais plutôt d’une conjoncture qui a fragilisé les banques plus petites.
Parce que la chute de la SVB est largement expliquée dans certains médias : un dommage collatéral des décisions de la réserve fédérale américaine (la banque centrale). Cette dernière est critiquée pour avoir constamment soutenu, dans un premier temps, que l’inflation serait passagère et qu’il n’y avait pas besoin d’augmenter son taux directeur.
Cette position incitait les entreprises et le gouvernement à continuer d’emprunter car les taux d’intérêt étaient bas, et encourageait les banques à prêter davantage pour réaliser des marges. Les pertes potentielles dont il est question ont deux formes : celles qui portent sur des instruments financiers, détenus à long terme (340 milliards de dollars) et celles liées aux produits enregistrés comme disponibles à la vente, et qui peuvent donc se réaliser à tout moment (280 milliards USD).
Surtout avec des taux qui restent élevés et qui pourraient le demeurer pour contenir l’inflation ainsi qu’un dollar élevé, ces pertes potentielles risquent de se réaliser rapidement si les banques subissent une pression de liquidités et doivent céder leurs titres de créances disponibles à la vente.
Pour les titres qui seront gardés à maturité, elles afficheront quand même une perte d’opportunité. Même si les débiteurs remboursent le montant investi, celui-ci affichera une décote en raison du niveau d’inflation.
Notons que la situation actuelle ne semble pas avoir une issue favorable. C’est parce que l’économie américaine ne générait plus d’inflation que la banque centrale avait mis en place un dispositif d’argent facile. Mais l’inflation ayant dépassé ses objectifs, elle a décidé de remonter ses taux directeurs.
Korotoumou Sylla