(CROISSANCE AFRIQUE)-Selon un rapport publié par la Banque mondiale le mercredi 23 avril 2025, les pays d’Afrique subsaharienne devraient s’acquitter d’environ 20 milliards de dollars en intérêts sur leur dette extérieure contractée ou garantie par le secteur public (PPG).
Intitulé « Africa’s Pulse printemps 2025 : améliorer la gouvernance et servir les populations en Afrique », ce rapport souligne que l’évolution de la composition des créanciers externes a entraîné une augmentation des paiements d’intérêts et des remboursements en capital dans la région. Notamment, près de 75 % de ces paiements d’intérêts prévus pour cette année proviennent de détenteurs d’obligations, du gouvernement chinois et de prêteurs privés.
Cette situation, qui survient alors que de nombreux pays africains luttent encore contre les conséquences économiques de la pandémie de COVID-19, met davantage de pression sur leurs budgets déjà serrés. Les taux d’intérêt en hausse et la nécessité de rembourser des dettes peuvent limiter la capacité des gouvernements à investir dans des secteurs critiques tels que la santé, l’éducation et les infrastructures.
De plus, la dépendance croissante envers des créanciers variés, y compris des entités non publiques telles que les investisseurs étrangers, suscite des inquiétudes quant à la durabilité de cette dette à long terme. Alors que de nombreux pays africains cherchent à réformer leurs politiques économiques pour favoriser une croissance durable, la complexité du paysage d’endettement pourrait nécessiter des stratégies innovantes pour négocier des conditions favorables et éviter une crise de la dette.
Dans ce contexte alarmant, il est crucial de se pencher sur l’impact direct de cette situation sur les vies des citoyens africains. La hausse des intérêts pourrait conduire à des coupes budgétaires dans les services sociaux essentiels, entraînant une augmentation de la pauvreté et des inégalités.
Les jeunes, en particulier, pourraient voir leurs espoirs d’éducation et d’emploi compromise par le manque d’investissement dans les infrastructures. En outre, la pression croissante pour rembourser la dette pourrait faire obstacle aux efforts en matière de développement durable, notamment dans la lutte contre le changement climatique ou la promotion des énergies renouvelables. Le rapport attire également l’attention sur les conséquences géopolitiques potentielles, alors que les pays africains deviennent de plus en plus dépendants des financements chinois et des investisseurs étrangers.
Noton que Cela pourrait affaiblir leur capacité à prendre des décisions souveraines, compromettant ainsi leur autonomie économique. Il est donc impératif que les gouvernements africains collaborent étroitement avec les organismes internationaux pour élaborer des solutions innovantes et durables, visant à équilibrer leurs obligations financières avec les besoins fondamentaux de leurs populations.
À ce titre, la recherche d’une gouvernance efficace et d’une transparence accrue dans la gestion des finances publiques devient non seulement une priorité, mais une nécessité absolue pour naviguer dans cet environnement économique mondial en constante évolution.
Korotoumou Sylla