Ahmadou Abdoulaye TRAORÉ, Immédiat Past-president National : « La cérémonie de récompenses, c’est juste fêter nos succès »

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Titulaire d’une ingénierie financière, Ahmadou Abdoulaye TRAORÉ connu sous le pseudonyme F16 a intégré la Jeune Chambre Internationale en 2014, et gravi rapidement les échelons. Dans une interview qu’il nous a accordée, l’Immédiat Past Président National (ancien Président le plus récent), de la Jeune Chambre Internationale Mali fait le survol du mandat qu’il a dirigé en 2023 avec une équipe déterminée.

Croissanceafrique : Présentez-vous s’il vous plaît.

Ahmadou Abdoulaye TRAORÉ : << A l’état civil, je réponds à l’identité de Ahmadou Abdoulaye TRAORÉ. Je suis financier de formation et je travaille aujourd’hui comme Expert Administratif et Financier pour une Assistance Technique Internationale basée à Madrid en Espagne, qui vient en appui dans la mise en œuvre des Projets / Programmes. Je suis Past-Président National 2023 de la Jeune Chambre Internationale Mali, également Past- Président local 2018 de la Jeune Chambre Internationale Mopti. Je suis marié et père d’une fille.

Croissanceafrique : F-23, non je veux dire F16 (Rires). Votre surnom. Quel regard portez-vous sur la Jeune Chambre Internationale Mali en général ?

Ahmadou Abdoulaye TRAORÉ : << Je pense que la Jeune Chambre Internationale est une organisation très intéressante, surtout pour la couche juvénile. C’est une école où vous avez l’opportunité d’apprendre le leadership, l’opportunité de prendre des responsabilités et de conduire des activités, des projets, des programmes de manière bénévole afin de vous développer personnellement. C’est une école de formation sur le développement personnel, mais aussi sur l’éducation à la citoyenneté .

Croissanceafrique : L’affluence, comment vous l’a trouvée actuellement ?

Ahmadou A. TRAORÉ : << Elle est belle ; nous continuerons d’y travailler. Il y a 28 ans, le mouvement ne compatait que deux Organisations locales avec une trentaine de membres. Aujourd’hui, nous sommes à plus de 2 milles membres actifs, plusieurs anciens membres, dont des hauts cadres du Pays, plus d’une cinquantaine d’organisations locales reparties sur toute l’étendue du territoire national. La JCI Mali est présente dans toutes les régions et grandes villes pratiquement. Je pense que la motivation et l’affluence continuent. Vous avez des hommes et des femmes, qui se battent nout et jour en prévision de l’ascension de cette organisation. Une dizaine de grandes villes sont identifiées et les leaders sont en train de travailler pour que chaque jeune du Mali de 18 à 40 ans, sans distinction de religion ou de race puisse avoir l’opportunité de connaitre la JCI, de se développer et devenir la meilleure version. Cela, chaque jour que Dieu fait.

Croissanceafrique : Parlez-nous de votre mandat, et surtout les principaux acquis.

Ahmadou Abdoulaye TRAORÉ : << C’était suer sous la pluie si je peux me permettre l’expression (Rires). C’était un mandat de relance. Nous avons coïncidé avec la fin d’un plan stratégique de la JCI et le départ d’une nouvelle planification stratégique ainsi qu’une nouvelle direction. Notre mandat a donc constitué à travailler sur les fondamentaux, notamment les bases de la relance de notre mouvement. Nous avons établi énormément de choses. Il y a eu quatre nouveaux axes stratégiques. Le premier est axé sur la notoriété et la visibilité de la marque JCI. Vous avez constaté que nous avons beaucoup communiqué. Comme on le dit assez souvent, les gens ne vous jugent pas par ce que vous faites, mais ce qu’ils pensent de ce que vous faites. Il était important pour nous de travailler en étroite collaboration avec les hommes de médias pour permettre aux gens de comprendre ce que nous faisions, ce que nous réalisions.
Sur cet axe, nous avons beaucoup contribué à travailler sur la visibilité et la notoriété de notre organisation ainsi que sur le pays. Des conférences de presse, des manifestations nationales et grands projets furent organisés, des supports visuels développés et diffusés, des vidéos mensuelles du Président national réalisées et partagées sur toutes les plateformes, l’animation et la mise à jour des plateformes (Facebook-X-Instagram-Linkedn et Watsapp…), la promotion de la JCI Mali à toutes les rencontres internationales de la JCI, des plateaux TV et des passages à des émissions radios. La JCI Mali est championne du Monde de la JCI en Art Oratoire, Vice-Championne d’Afrique et du Moyen Orient sur le Programme CYE (Creative Young Entrepreneurs).
Le deuxième axe était relatif au développement des compétences en leadership. Cet axe consistait à développer les compétences, nous avons beaucoup travaillé à orienter nos membres vers des formations permettant leur insertion dans la vie active. Nous ne sommes pas restés sur les formations typiques (Jeune Chambre). Nous sommes allés vers la formation de la vie active. Comment chercher un emploi ? Comment faire un CV, comment préparer et comment réussir un entretien, comment créer son entreprise et la développer, des Master Class sur le leadership, sur la créativité de l’entrepreneuriat. Plusieurs opportunités de renforcement des capacités sur toute l’étendue du territoire national avec 505 cours organisés, dont 438 cours libres, 37 recommandés et 30 cours officiels, près de 5 900 personnes, dont 2 343 leaders touchés. Le renforcement des compétences étant la quintessence de notre organisation, des efforts seront consentis davantage.
Le troisième axé portait sur la structure ouverte, efficace et durable. Nous avons été une organisation des jeunes qui a été au centre des débats et des actions sur le leadership jeune. Nous avons renforcé notre positionnement auprès des partenaires techniques et financiers et aussi auprès des institutions. En 2023, Je pense que la Jeune Chambre Internationale a été l’organisation des jeunes qui a été la plus sollicitée par les autorités administratives et politiques et aussi par les partenaires techniques et financiers. Concernant la question du siège qui persistait depuis plusieurs années, nous l’avons résolue avec une inauguration officielle le 08 juillet 2023 sous la présidence du Ministre de la Jeunesse et des Sports, Chargé de l’Instruction Civique et de la Construction Citoyenne, Sénateur Abdoul Kassim Ibrahima FOMBA. Un Secrétaire Permanent est recruté et a pris fonction le 1er mai 2023. Une parcelle est acquise à Diatoula au nom de la JCI Mali. Nous avons également travaillé à la refondation du Conseil National de la Jeunesse (CNJ) qui est la faîtière de notre organisation. Nous avons été un acteur majeur au sujet des Etats généraux de la jeunesse. Nous avons énormément travaillé avec les ministres, les institutions… Ce qui d’ailleurs nous a valu d’être l’organisation/association de jeunes la plus remarquable du Mali à travers le baromètre 2023. Attestation de reconnaissance reçue des mains de Mme le Ministre de l’Entreprenariat National, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle. La JCI Mali est aujourd’hui la première organisation nationale de l’Afrique du Moyen-Orient en termes d’effectifs. Nous avons également créé trois nouvelles organisations à Niono, Diré et Kabala.

Le quatrième axé était basé sur l’innovation guidée par les données. Toutes les actions réalisées sont répertoriées et une base de données est mise en place.

Croissanceafrique : Justement sous votre mandature, des grandes réformes ont été effectives, notamment l’augmentation du nombre de vice-présidents nationaux. Bref, expliquez-nous comment se fera la répartition des tâches ?

Ahmadou Abdoulaye. TRAORÉ : Vous savez lorsque vous vous préparez à devenir président national, vous occupiez déjà un poste que l’on appelle Deputy-président national. Cela vous permettra de faire la planification de votre mandat et ça vous permet d’avoir un champ de vision plus élargi. Et nous avons constaté que cela faisait plus de 10 ans qu’il y a des réformes sur la structure organisationnelle de notre organisation, mais qui sont toujours bloquées pour des raisons multi diverses. Nous avons fait des consultations. Je rappelle que j’ai été vice-président national, assigné à la Zone 1(Régions de Kayes et Koulikoro); j’avais 19 organisations locales à superviser. De ce fait, nous avons tiré parmi les conclusions de notre mandat que c’était compliqué de gérer toutes ces organisations de manière efficace. On s’est rendu compte que le nombre de vice-président national que nous avons n’était plus suffisant. Il fallait donc procéder à l’élargissement et donner plus d’opportunités à nos leaders de prendre des responsabilités et se développer davantage. Quand vous prenez même le système de la jeune chambre, on vous dit une personne supervise cinq autres personnes. Donc, une personne doit superviser au maximum cinq organisations locales. Avec la réforme, on a désormais huit VPN assignés aux quatre zones, et pour chaque zone, on a deux VPN assignés, les organisations locales sont reparties entre les deux avec le même nombre d’organisations locales. Voilà comment la réparation est faite en partie .

Croissanceafrique : Au cours de votre mandat, quelles ont été les grandes difficultés que vous avez rencontrées au départ ? Lesquelles ont pu etre résolues ?

Ahmadou A. TRAORÉ : Comme toute œuvre humaine, on rencontre des difficultés, surtout quand on veut bien faire. L’une des difficultés comme vous savez autant que moi, cher ami Badri, il est très difficile de changer les habitudes des gens. Cela n’a jamais été une chose facile, or la JCI venait de prendre une nouvelle direction. Il nous fallait donc changer les habitudes et orienter l’organisation sur les nouvelles directives. L’appropriation de la réorientation de l’organisation a été une difficulté, mais elle a été une opportunité, c’est d’ailleurs ce qui fait notre particularité : voir toutes difficultés comme des opportunités et des défis à relever.

Croissanceafrique : Quelles sont les nouvelles orientations de l’organisation ?

Ahmadou Abdoulaye TRAORÉ : Oui, je pense qu’au niveau de la Jeune Chambre Internationale comme vous l’avez vous-même constaté, il y a quelques années nous étions orientés sur la citoyenneté active et à partir de la pandémie de Covid 19, nous avons trouvé une nouvelle façon de nous réinventer à travers l’initiative JCI RISE visant à soutenir, puis à revitaliser les économies suite à la Covid-19, par le biais de trois volets ( reprise économique, la motivation de la population active et la santé mentale, et son rôle dans la population active). Les membres de la JCI pourront s’appuyer sur ces trois volets pour lancer leurs propres projets innovants et idées originales. En intégrant les objectifs de développement durable des Nations unies aux différentes actions, le cas échéant, les membres de la JCI disposeront également d’une bonne base pour structurer leurs efforts. A partir de 2023, nous avons pris une nouvelle direction, notamment une nouvelle orientation qui consiste aujourd’hui à développer des initiatives des activités permettant de faire en sorte que les bénéficiaires de nos actions puissent développer des initiatives qui leur permettront de subvenir à leur propre besoin, mais aussi de pouvoir générer des ressources, voire s’insérer dans la vie active, que nos organisations locales ne soient plus des organisations qui courent derrière des partenaires, mais qui puissent elles-mêmes développer des initiatives leur permettant une certaine autonomie financière .

Croissanceafrique : Vous vous glorifiez beaucoup d’un projet, notamment CYE. C’est quoi ce projet ?

Ahmadou A. TRAORÉ : Comme vous l’avez dit, nous avons un projet que l’on appelle Creative Young Entrepreneurs. CYE-MALI est un programme qui offre aux jeunes de 18 à 40 ans résidant au Mali ayant une idée d’entreprise innovante ou une entreprise depuis plus de trois mois de soumettre leur projet, de recevoir des conseils à travers des experts et d’avoir la chance de gagner des subventions afin de développer leur entreprise. Il permet de faire en sorte que nous puissions voir avec la nouvelle orientation, des jeunes qui sont dans notre organisation, et qui ont des idées innovatrices, créatrices d’entreprises de pouvoir les mettre en compétition, les accompagner, mettre les lauréats en contact avec des partenaires techniques et financiers. Ce programme a regroupé plusieurs jeunes (membres ou non) de la Jeune Internationale. Il a permis d’outiller des jeunes entreprenants sur divers aspects du développement de leurs business afin de renforcer leurs capacités et productivités tout en les incitant à plus de services dans les communautés en tant qu’acteurs du changement positif. Je pense que c’est un projet qui a été une réussite avec trois lauréats qui ont réussi à avoir des financements pour leurs projets. Ce projet nous a permis aussi d’avoir le deuxième meilleur trophée en Afrique et Moyen Orient.

Croissanceafrique : Récemment, vous avez mis en garde une organisation qui a voulu s’accaparer d’un projet qui serait la propriété de la Jeune Chambre Internationale. Comment se fait-il Ahmadou A. TRAORÉ : << Ce projet, c’est ce qu’on appelle le programme TOYP. C’est un programme de la Jeune Chambre Internationale, et je pense que le Mali a déjà eu la chance d’avoir un lauréat en 2007. Il s’agit des 10 personnes ou des dix jeunes gens qui font que le monde bouge. Vous vous rappelez, notre compatriote Malamine KONE, CEO de AIRNESS, a été consacré en 2007 au congrès mondial JCI à ANTALYA en TURQUIE. Alors, la JCI-Mali dans ses ambitions conformément au Plan Stratégique 2023-2027 de la JCI a décidé de nationaliser désormais ce programme JCI afin de mieux s’organiser à présenter des candidats au Programme au niveau International. Puisque cela faisait des années que le programme n’est pas réalisé au niveau la Jeune Chambre, nous avons dans le cadre des réformes en 2023 mis en place une commission spéciale, qui devait mettre en place le programme. C’est au moment de la mise en place dudit programme que l’on s’est rendus compte que le projet a été détourné par un ancien de la Jeune Chambre Internationale. Par conséquent, il était de notre devoir d’interpeller cet ancien, et surtout de le mettre en garde parce que c’est une propriété intellectuelle internationale. Voilà donc ça a été une erreur et on a demandé que cela soit corrigée, et nous allons y éveiller dans les années à venir. J’insiste, c’est une propriété intellectuelle de la Jeune Chambre Internationale.

Croissanceafrique : M. le Président, pendant votre mandat, vous avez beaucoup travaillé également avec les professionnels de l’information. Cela était bien nécessaire ?

Ahmadou Abdoulaye TRAORÉ : Je me dis quel que soit les efforts que nous aurions à fournir, si les hommes de médias ne sont pas associés, ça serait un travail inachevé. Généralement, les gens ne nous jugent pas par ce que nous faisons réellement sur le terrain, mais par l’appréhension qu’ils ont sur ce que nous faisions. Il était alors important pour nous d’ouvrir les portes de notre organisation pour montrer aux jeunes qu’il y a des opportunités à la Jeune chambre Internationale. La presse constitue un véritable moyen pour nous de transmettre ces opportunités de la Jeune Chambre aux citoyens. C’est la raison pour laquelle nous avons associé les hommes de médias dans la réalisation de nos activités. Cette collaboration a été une réussite, car beaucoup de nos actions ont été visibles grâce à l’accompagnement de la presse. Je pense que ce sont des initiatives sur lesquelles notre organisation devrait continuer, notamment à travailler en faisant en sorte que les hommes de médias soient associés. Ce sont eux qui constituent le trait-union entre nous et le grand public ..

Croissanceafrique : Pour la rare fois, une cérémonie de récompense nationale a été organisée sans grande communication autour. Pourquoi et comment l’avez-vous organisée ?

Ahmadou Abdoulaye TRAORÉ : C’était un choix. C’était un choix. On s’est posé la question de savoir si pour célébrer nos réussites, on a besoin de dépenser. La cérémonie de récompenses, c’est fêter nos succès, et quoi d’autre. Le succès, c’est reconnaître les gens qui ont fourni des efforts exceptionnels. Et donc, la décision a été de minimiser les dépenses et faire en sorte que le bureau entrant puisse trouver suffisamment de ressources pour pouvoir bien lancer le mandat. Cela va faciliter un peu la tâche à l’actuel président national, car on aura beaucoup de charges, et le début du mandat est trop lourd : La Réunion des présidents nationaux Afrique et Moyen Orient, la Rentrée solennelle nationale entre autres. Voici les raison.

Croissanceafrique : Souhaiteriez-vous ajouter autre chose pour conclure ?

Ahmadou A. TRAORÉ. C’est vous remercier et remercier l’ensemble des hommes des médias, qui ont vraiment été à nos côtés du premier jour jusqu’au dernier jour de du mandat. Vous êtes nos partenaires. Vous nous appuyez. Ce sont des mots de remerciements, de reconnaissance et aussi pour vous dire de continuer à appuyer cette organisation. C’est vous qui pouvez juger plus facilement la perception de la population, donc aider l’organisation à pouvoir s’implanter davantage et à atteindre sa vision. C’est une belle école de formation, qui est ouverte à tout le monde. Nous invitons tous les jeunes de 18 à 40 ans à s’y intéresser .

Croissanceafrique : M. TRAORÉ, Merci.

Ahmadou Abdoulaye TRAORÉ : Merci également à vous pour votre intérêt .

Réalisée par Drissa KEITA

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Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

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