Au Mali, la balance des paiements se révèle excédentaire, atteignant une valeur globale de +347,5 milliards FCFA en 2025

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, un exercice majeur de transparence économique s’est tenu dans un contexte régional et international particulièrement tendu, marqué par des fluctuations économiques et des incertitudes politiques qui ont suscité des préoccupations à la fois nationales et mondiales. L’événement était sous la présidence de Abdoulaye Traoré, le Secrétaire général du ministère de l’Économie et des Finances, dont l’engagement vers une plus grande transparence dans la gestion des ressources publiques a été salué.

 Parmi les dignitaires présents, on notait également la présence du Directeur national de la BCEAO à Bamako, Barema Bocoum, ainsi que du Directeur général de l’INSTAT, Arouna Sangaré, qui occupe le poste de président du Comité national de la balance des paiements. La cérémonie a rassemblé un large éventail de participants, incluant des représentants influents d’institutions internationales qui œuvrent pour la stabilité économique, des directeurs des services centraux de l’État, ainsi que des directeurs généraux de sociétés, de banques et d’établissements financiers, tous réunis pour discuter et élaborer des stratégies visant à améliorer la transparence et la responsabilité dans la gestion financière, renforçant ainsi la confiance du public et des investisseurs.

Ainsi, la dix-huitième édition de la Journée de diffusion des comptes extérieurs du Mali s’est déroulée ce 18 décembre dans les locaux modernes et bien aménagés de l’Agence principale de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) à Bamako, attirant un large éventail de participants, allant des représentants du gouvernement aux économistes, en passant par des acteurs de la société civile.

 Au fil des ans, cet exercice important s’est transformé en un moment décisif dans le cadre de la gouvernance macroéconomique du pays, offrant une analyse rigoureuse et approfondie de la situation financière du Mali par rapport au reste du monde. Non seulement cet événement est un passage obligé sur le calendrier économique, mais il revêt également une importance particulière pour les planificateurs économiques et les décideurs, car il permet d’évaluer, chiffres à l’appui, les échanges commerciaux, les flux financiers, l’endettement extérieur ainsi que la capacité de financement de l’économie nationale dans un contexte global instable. 

La publication annuelle des comptes extérieurs ne se résume pas à un simple exercice statistique ou à une formalité administrative. Elle représente en réalité un acte fondamental de gouvernance économique, à la croisée de la transparence publique, de la crédibilité internationale et de l’orientation des politiques publiques, faisant de cet événement une clé de voûte pour établir des bases solides pour le développement économique du pays à travers une meilleure compréhension des interactions financières avec le reste du monde.

Dans un contexte mondial caractérisé par la volatilité financière, les tensions géopolitiques et un environnement régional contraint, ces données offrent une analyse objective des relations du Mali avec l’économie mondiale : ce que le pays produit, importe, exporte, finance et doit. Lors de son intervention avant l’ouverture de la cérémonie par le Secrétaire général du Ministère de l’Économie et des Finances, Barema Bocoum a rappelé l’objectif principal de cet exercice : fournir aux décideurs publics, aux partenaires techniques et financiers ainsi qu’au grand public des données fiables, exhaustives et conformes aux normes internationales.

Les comptes extérieurs, en tant qu’ensemble d’indicateurs, constituent ainsi un outil d’aide à la décision d’une importance capitale, car ils sont essentiels pour apprécier la soutenabilité des équilibres macroéconomiques d’un pays. Ils permettent non seulement d’anticiper les chocs externes pouvant affecter la stabilité économique, mais aussi d’ajuster de manière proactive les politiques monétaires, budgétaires et structurelles en réponse à ces changements. En examinant les résultats de l’exercice 2024, on constate avec satisfaction une amélioration notable de la position extérieure, même si l’on évolue encore dans un environnement économique et financier marqué par des contraintes significatives. 

En effet, le solde global de la balance des paiements se révèle excédentaire, atteignant la somme impressionnante de +347,5 milliards FCFA, ce qui représente un retournement significatif par rapport aux déficits observés au cours des deux années précédentes, respectivement de –555,3 milliards FCFA en 2023 et de –459,2 milliards FCFA en 2022. Cette évolution positive témoigne des efforts déployés pour renforcer la santé économique nationale dans un contexte global incertain.

Par ailleurs, le déficit du compte courant, un indicateur crucial de la santé économique d’un pays, s’est heureusement réduit à 4,3 % du produit intérieur brut (PIB), une amélioration notable qui peut être attribuée à plusieurs facteurs importants : d’une part, la baisse des cours internationaux des matières premières, notamment ceux de l’énergie et des produits alimentaires, qui a allégé la pression sur les importations, et d’autre part, la hausse significative du prix de l’or, qui constitue la principale exportation du pays et contribue donc de manière substantielle à l’amélioration de la balance commerciale. 

Dans le cadre de ces ajustements économiques, les transactions courantes et en capital ont nécessité un besoin de financement évalué à 571 milliards FCFA, un chiffre qui a été intégralement couvert par des entrées de capitaux qui s’élèvent à 907,5 milliards FCFA. Ces entrées proviennent principalement de divers secteurs, y compris les investissements directs étrangers, les émissions de titres publics qui permettent de lever des fonds sur le marché, et les crédits alloués au secteur privé qui sont essentiels pour stimuler la croissance économique.

Cependant, il convient de noter que la mobilisation des ressources extérieures par l’administration publique est restée préoccupante, affichant un endettement net négatif de –75,7 milliards FCFA. Cette situation défavorable est la conséquence directe de tirages limités sur les financements extérieurs et de remboursements élevés qui pèsent sur les capacités budgétaires. 

Dans un panorama plus large, les actifs extérieurs nets du système monétaire ont toutefois progressé de 339,2 milliards FCFA, ce qui témoigne d’une certaine résilience dans le contexte économique mondial. Néanmoins, la position extérieure globale nette du Mali a connu une détérioration de 568,3 milliards FCFA, révélant ainsi des fragilités structurelles persistantes qui pourraient entraver la stabilité et la croissance futures du pays, soulignant l’importance d’une attention continue à ces défis économiques.

Aussi, ces résultats constituent selon les autorités un signal positif en ce sens qu’ils témoignent d’une certaine dynamique dans l’économie nationale, sans toutefois masquer les défis de fond qui persistent et qui nécessitent une attention particulière. Représentant le ministre de l’Économie et des Finances, Alousseni Sanou, Abdoulaye Traoré a souligné lors d’une réunion importante que l’amélioration observée contribue de manière significative au renforcement des réserves de change et de la stabilité externe tant recherchée, mais ne saurait en aucun cas dispenser l’économie nationale de réformes structurelles indispensables pour un développement durable.

 Les priorités demeurent clairement identifiées : renforcer la compétitivité de l’économie, un enjeu crucial pour s’imposer sur le marché international ; diversifier les exportations au-delà des produits primaires, permettant ainsi une économie moins vulnérable ; réduire la dépendance aux importations, qui pèse lourdement sur les finances publiques ; et s’appuyer sur des statistiques économiques robustes pour orienter l’action publique vers des décisions éclairées et efficaces.

Au-delà des chiffres, qui peuvent parfois sembler abstraits, les comptes extérieurs posent une question centrale et fondamentale qui est celle de la souveraineté économique d’un pays. Ces indicateurs mesurent la capacité du pays à résister aux chocs externes, qu’ils soient économiques ou politiques, à financer son développement à long terme, et à préserver sa stabilité macroéconomique, un objectif essentiel pour le bien-être des citoyens. 

Notons que la structure des échanges, la concentration des exportations sur quelques produits, ainsi que la nature des flux financiers en direction et en provenance du pays, illustrent les défis ambitieux qui demeurent à relever pour construire une économie solide et résiliente face aux incertitudes mondiales.

Moussa KONÉ

croissanceafrik
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Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

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