(CROISSANCE AFRIQUE)-Au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), un regroupement régional visant à harmoniser les politiques économiques et monétaires de ses pays membres, le taux d’inflation a enregistré une déflation estimée à (-0,9%), une tendance révélée par le dernier rapport détaillé de la BCEAO, qui a été publié le jeudi 4 septembre 2025.
Ce phénomène, qui représente une baisse continue des prix des biens et services dans la région, marque la deuxième occurrence consécutive de taux d’inflation négatif, un niveau qui avait déjà été observé auparavant à (-0,2%) en juin. Cela soulève des questions importantes sur les dynamiques économiques actuelles et pose des défis pour les responsables politiques qui s’efforcent de maintenir la stabilité économique régionale.
La déflation observée dans l’économie s’explique principalement par une baisse significative des prix des produits alimentaires, un facteur majeur car ces produits représentent une part importante du panier de consommation des ménages.
Ce phénomène impacte directement le budget familial ainsi que les secteurs des restaurants et des hôtels, qui dépendent fortement des coûts des denrées de base. Pourtant, malgré cette tendance générale à la baisse, on observe une exception notable dans la catégorie des boissons alcoolisées, des tabacs et des stupéfiants.
En effet, cette catégorie a connu une évolution surprenante avec un taux atteignant 2,9%, marquant le plus haut niveau enregistré depuis le début de l’année, illustrant un mouvement contrastant par rapport à la déflation globale. Par ailleurs, le secteur de l’enseignement n’a pas été en reste, ayant également connu une variation dans l’évolution des prix, ce qui démontre la complexité des dynamiques économiques en jeu dans différents segments du marché.

En juillet, on observe que, globalement, cinq pays au sein de l’Union ont traversé une période de déflation, en comparaison avec seulement trois pays durant le mois précédent. Le Niger s’illustre par la déflation la plus prononcée, atteignant un taux de -9,1 %, ce qui traduit une réduction considérable des prix des produits. Ce phénomène, qui témoigne d’une détérioration continue, mène à l’enregistrement d’un taux négatif pour la troisième fois consécutive, et met en lumière des défis économiques persistants pour le pays.
Parallèlement, le Mali montre une diminution dans son taux d’inflation, passant de 5,3% à 4,8%, bien que cet ajustement ne suffise pas à lui faire perdre sa première place comme détenteur du taux d’inflation le plus élevé parmi les pays de la zone. Cette situation complexe et contrastée entre les différentes nations illustre les enjeux économiques variés auxquels chaque pays doit faire face, fluctuants entre déflation dramatique et pression inflationniste.

Ces chiffres interviennent après que l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) a enregistré, au mois de mai dernier, son plus bas niveau d’inflation depuis plus de deux ans, atteignant un taux exceptionnellement bas de 0,6%.
Aussi, ces taux sont nettement inférieurs à la fourchette cible de 1 à 3% fixée par la Banque Centrale, ce qui témoigne d’une situation économique assez particulière. Cette situation s’expliquerait notamment par un approvisionnement amélioré des marchés locaux, voire régionaux, et une baisse marquée des prix des produits importés, des facteurs déterminants selon les observations de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Par ailleurs, en juin dernier, la Banque a pris la décision stratégique de baisser son principal taux directeur de 25 points de base, le ramenant à un niveau modifié de 3,25%, avec pour objectif de maintenir la stabilité macroéconomique, malgré la persistance des fortes incertitudes économiques à l’échelle mondiale.
Notons qu’elle prévoit que la croissance économique régionale devrait non seulement rester solide, mais aussi atteindre un niveau de 6,4% en 2025, en progression par rapport aux 6,3% attendus pour 2024, ce qui dessine un avenir relativement prometteur pour l’économie de la région selon les projections actuelles.
Moussa KONÉ

