(CROISSANCE AFRIQUE)-La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest a, à travers son récent rapport axé sur la politique monétaire dans l’umoa indiqué que le taux d’inflation se situerait à 2,5%, soit dans l’intervalle de cible de 1,0% à 3,0%, défini pour la mise en œuvre de la politique monétaire de l’Union au premier trimestre 2024. La banque Centrale explique son rapport met en exergue une politique de décélération de l’inflation qui sera essentiellement imprimée par la détente des cours mondiaux des produits alimentaires et pétroliers projetée à cet horizon.
La BCEAO estime que les risques entourant les prévisions de l’inflation sont globalement haussiers. « Ils ont trait notamment à l’extension des zones d’insécurité qui pourraient affecter les capacités de production, avec notamment des déplacements des populations dans les zones concernées, ainsi que des perturbations des circuits de commercialisation des produits alimentaires », a-t- elle renseigné dans son rapport publié en juin 2022.
Pour cela, le rapport estime qu’ils ont également trait à l’aggravation des crises géopolitiques, notamment le conflit russo-ukrainien, qui pourrait entraîner une accélération de la hausse des prix des produits pétroliers et alimentaires importés. Par ailleurs, l’accentuation de l’accroissement des exportations de produits vivriers en direction des autres pays de la CEDEAO, notamment le Nigeria et le Ghana, précise-t- elle contribuerait au renchérissement des denrées alimentaires dans la Zone.
Toutefois, la Banque centrale estime qu’il convient à cet égard de noter que les prix des carburants ont déjà été revus à la hausse en avril 2022 en Côte d’Ivoire (+9,4% pour le super) et en mai 2022 au Burkina (+16,3% pour le super) et au Togo (+5,0% pour le super et +9,1% pour le gasoil). Des relèvements de prix seraient également probables dans les autres pays, en l’absence de marges de manœuvre budgétaire.
« Les contraintes d’offre pourraient également être accentuées par l’aggravation des crises sécuritaires qui perturbent les circuits de distribution, notamment de produits alimentaires. En revanche, la hausse des prix pourrait être atténuée par l’incidence des mesures prises par les Etats. Ainsi, pour le scénario central, le taux d’inflation est projeté à 7,1% au deuxième trimestre 2022, après une réalisation de 6,4% au premier trimestre 2022 », peut-on lire dans le rapport de la BCEAO.
Notons que le taux d’inflation selon la BCEAO devrait rester à un niveau élevé au troisième trimestre (+6,6%), avant de décroître sensiblement au quatrième trimestre (+4,9%) de l’année encoure. Il faut signaler que cette forte décélération attendue au quatrième trimestre 2022 serait liée à des effets de base, l’inflation ayant connu une accélération au quatrième trimestre 2021, conjugués à une hausse attendue de la production de la prochaine campagne agricole 2022/2023.
Zangougna KONE