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Cameroun : l’espagnol Elecnor décroche le marché de construction d’un poste haute tension dans une banlieue de Yaoundé

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 Selon un avis d’attribution de marché que vient de publier la Société nationale de transport de l’électricité (Sonatrel), l’espagnol Elecnor est adjudicataire d’un marché de 14,9 milliards FCFA pour la conception, la fourniture et le montage du poste haute tension 225/90/15kV de Nyom II, une banlieue de Yaoundé.

Elecnor est sorti vainqueur contre des concurrents comme : Eiffage (France), Sinohydro (Chine), Best Elektrik Taahhüt Ve Ticaret (Turquie), State Grid (Chine), Elsewedy Electric (Egypte), AEE Power Epc (Espagne), Cegelec (Maroc-Cameroun), Nesec/SPTTC (Nigeria), Siemens (branche de France), Gulf Builder (Egypte) et MBH Power Limited (Nigeria). Les offres de ces derniers ont été jugées « non conformes ».

Elecnor a douze mois pour mener à terme sa mission, dans le cadre du projet de remise à niveau des réseaux de transport d’électricité et de réforme du secteur, financé par la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), guichet non concessionnel du groupe de la Banque mondiale.

S.A.

Afrique du Sud : en pleine tourmente financière, la Land Bank sera conseillée par la Rand Merchant Bank

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En Afrique du Sud, la Rand Merchant Bank (RMB), filiale du groupe bancaire FirstRand interviendra en tant que conseiller financier de la Banque chargée du crédit agricole et foncier (Land Bank) qui traverse actuellement une mauvaise passe financière. 

L’organisme public avait annoncé vers la fin du mois d’avril qu’il n’était pas en mesure d’honorer le remboursement de deux programmes d’obligations d’un coût total de 50 milliards de rands (2,6 milliards $).  

D’après les informations recueillies par Bloomberg, la RMB devrait notamment fournir des projections de flux de trésorerie, présenter un plan stratégique pour l’organisation et évaluer sa viabilité. Ce soutien de la RMB intervient dans un contexte où de nombreux établissements ont également exprimé leur volonté de venir en aide à la Land Bank.  

Parmi ceux-ci figurent Futuregrowth Asset Management, la Société de développement industriel (IDC) et plus récemment le groupe de services financiers Liberty Holdings Limited.

Pour rappel, la Land Bank joue un rôle capital dans le financement des entreprises commerciales agricoles et de l’agro-industrie ainsi que celui des nouveaux entrants dans le secteur agricole.  

Lire aussi :

24/04/2020 – Afrique du Sud : la Land Bank bénéficiera de l’aide de ses créanciers pour faire face à ses difficultés financières

29/04/2020 – Le financement du secteur agricole court un sérieux risque en Afrique du Sud

Ghana : la Cocoa Processing Company bénéficie d’un soutien de 3 millions $ de l’exécutif

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Au Ghana, la Cocoa Processing Company (CPC) a reçu récemment un appui financier de 3 millions $ du gouvernement pour étendre ses activités.

D’après Nana Agyenim-Boateng, son directeur général, ce soutien antérieur à la pandémie de coronavirus permettra à la compagnie d’ouvrir une nouvelle installation pour la transformation des fèves en poudre.  

« L’ambition de l’entreprise est de produire localement des produits à base de cacao qui sont actuellement importés depuis l’étranger et d’utiliser des amandes, du souchet ou encore de la noix de cajou pour confectionner des pâtes à tartiner », ajoute M. Agyenim-Boateng.

Basée dans la ville de Tema, la CPC est détenue à hauteur de 60 % par l’État ghanéen. Elle est dotée d’une capacité annuelle de transformation de 65 000 tonnes de fèves et produit en moyenne 2 000 tonnes de chocolat chaque année.

Pour rappel, l’objectif du gouvernement à moyen terme est de traiter environ 40 % de la production de cacao localement contre moins de 15 % actuellement.

Lire aussi :

15/04/2020 – Le Ghana anticipe une chute de 1 milliard $ de ses recettes d’exportation de cacao en 2019/2020

11/07/2019 – Ghana : le gouvernement annonce la construction d’une usine de chocolat avec le soutien de la Chine

04/08/2017 – Ghana : la CPC sollicite un sauvetage financier de 300 millions $ pour mener à bien ses activités

Kenya : des banques placées sous perspectives négatives par Moody’s, en raison des risques émanant du gouvernement

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Moody’s a placé les trois plus grosses banques du Kenya, et dont elle assure la notation sous des perspectives négatives. Dans les trois cas, la principale cause de cette décision est la forte exposition de ces établissements financiers aux titres de dettes émis par le gouvernement kényan. L’agence de notation estime que le coronavirus impactera négativement la mobilisation des ressources pour l’exécution des dépenses prévues au budget.

« Les perspectives négatives reflètent principalement la détention importante de titres de la dette souveraine par les banques dans une fourchette située entre 1,3 et 2,0 fois leurs fonds propres ; ce qui lie leur solvabilité à celle du gouvernement », ont fait savoir les analystes de cette institution. Dans une autre mesure, la dégradation des perspectives reflète des risques plus élevés sur la qualité des actifs et la rentabilité des banques au cours des 12 à 18 prochains mois dans le contexte du ralentissement économique induit par la pandémie de l’heure.

Au-delà de ces défis qui sont d’ordre conjoncturel, chacune des banques présente quelques facteurs de solidité. Kenya Commercial Bank a réalisé une solide rentabilité en 2019 avec un résultat net représentant 3,4% de l’ensemble des actifs corporels ; une structure de financement stable basée sur les dépôts grâce à une solide franchise nationale et des paramètres de fonds propres à un niveau confortable.

Equity Group pour sa part jouit d’un solide ancrage dans le secteur bancaire kényan, et d’une expansion sous-régionale réussie. Elle a aussi diversifié ses sources de revenus ; ce qui lui permet de toucher un nombre maximum de clients. Le groupe bancaire doit toutefois surveiller un niveau élevé de créances douteuses, dont le taux était de 7,8% à la fin de l’année 2019.

Les facteurs positifs chez Cooperative Bank sont le fait d’une présence forte au niveau national, une utilisation croissante de canaux de distribution alternatifs et l’amélioration de l’efficacité opérationnelle, qui tous ont soutenu sa rentabilité avec un bénéfice net de 3,1% des actifs corporels. La Banque a aussi amélioré la mobilisation de ses ressources en s’appuyant sur une base diversifiée de déposants.

Idriss Linge 

La note souveraine du Cameroun diversement appréciée par les deux plus grandes agences de notation

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 Les deux plus grandes agences de notation au monde ont récemment publié des conclusions de leurs analyses de la note souveraine du Cameroun qui font ressortir une perception globalement commune, mais avec une légère différence.

S&P Global Ratings (ex Standard and Poor’s) a abaissé la note souveraine du pays la classant à « B- », le plus bas niveau dans la catégorie des pays très spéculatifs pour les bailleurs de fonds. Moody’s pour sa part a maintenu la note « B2 » de la première économie de la CEMAC, une position qui se situe dans l’avant-dernier niveau de la catégorie « très spéculative ».

Les deux organisations s’accordent au moins sur deux points qui selon eux, justifient la faible note du Cameroun : la crise anglophone et les incertitudes sur le processus de transition politique. « Les tensions sociopolitiques dans les régions de l’ouest anglophone ont montré peu de signes d’atténuation, malgré le dialogue national qui s’est tenu à fin 2019. La crise continue de peser sur les perspectives économiques du Cameroun. Le complexe agro-industriel Cameroon Development Corporation (CDC), premier employeur du pays après l’administration publique, a dû réduire ses activités dans ces régions », expliquent les analystes de S&P Global Ratings.

Les deux agences estiment aussi que la pandémie de coronavirus qui sévit dans le monde aura des impacts sur l’économie du pays. « La propagation rapide et grandissante de l’épidémie de coronavirus, la détérioration des perspectives économiques mondiales, la chute des prix du pétrole et les turbulences sur les marchés financiers créent un choc économique et financier grave et étendu. Pour le Cameroun, le principal canal de transmission est l’impact de la baisse des prix du pétrole sur les recettes publiques ainsi que le repli des revenus d’exportations et le resserrement des conditions de financement extérieur », a estimé pour sa part Moody’s.

Moody’s semble cependant légèrement plus optimiste sur le Cameroun. Ses analystes estiment par exemple que le fait pour le pays d’avoir une base plus diversifiée des revenus extérieurs est un atout. L’agence de notation estime aussi que les nombreux investissements publics sur les infrastructures dans le domaine agricole et le secteur énergétique sont des points forts. Elle mentionne enfin que l’appartenance à une même communauté économique et monétaire protège son économie d’une rapide dégradation.

Pour S&P Global Ratings, malgré les défis qui se posent à lui, le Cameroun affiche de bonnes perspectives de croissance. Elle estime aussi qu’appartenir à la CEMAC, permettra au gouvernement de ce pays de toujours accéder au pool commun des réserves en cas de problèmes. Même si une part importante des populations ne le ressent pas, le Cameroun pris individuellement a une solide position extérieure, avec des réserves de change qui pouvaient couvrir 7,4 mois d’importations, selon des données de l’Institute of International Finance (IFF).

Il existe une inquiétude élevée sur la dette publique du pays parce qu’il a tiré des ressources supplémentaires sur les emprunts effectués auprès des bailleurs de fonds, mais qui n’ont pas encore été décaissés. Il y a aussi une dette contingente qui cumule la part due par des sociétés parapubliques. Cependant, le pays ne risque pas une instabilité de son secteur financier, car le poids du secteur bancaire sur le PIB était estimé à seulement 20% à la fin du mois d’avril 2020.

En plein Coronavirus, la valeur des hôpitaux américains cotés en bourse a pourtant baissé

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Dans un mouvement qui peut paraître surprenant, les sociétés de services hospitaliers cotées sur les marchés financiers américains, ont vu leurs valorisations reculer depuis le début de l’année. Selon des données de Capital IQ, les pertes de valeur s’élèvent à plus de 25 milliards $.

Cette évolution pourrait surprendre car on voit bien le rôle majeur que jouent les centres de santé en première ligne dans la lutte contre le Coronavirus, dont la propagation aura été très violente aux Etats-Unis. Mais les investisseurs ont reçu d’autres informations qui ont échappé aux opinions publiques.

La pandémie a profondément affecté le business très lucratif de la santé aux Etats-Unis. Tout segment compris, c’est un marché qui pèse 3600 milliards $ et qui repose sur des travailleurs solvables, des assurances privées et des services de soins chèrement facturés.

Selon le bureau américain des statistiques, le confinement imposé aux Américains, a poussé à un ajustement des priorités dans les ménages et provoqué un chômage de grande ampleur. Or des gens qui ne travaillent pas ne peuvent pas honorer leurs primes d’assurance, ce qui, par conséquent, entraîne une baisse de la demande en soins de santé.

Or sans ces revenus, et avec un système financier qui repose essentiellement sur la dette, de nombreux hôpitaux privés se sont rapidement trouvés à court de cash, tandis que leurs engagements sont restés intacts. Ainsi, en pleine pandémie, plusieurs de ces hôpitaux ont même dû mettre du personnel en congé technique, pour réduire les charges.

Pour les investisseurs qui réfléchissent toujours en terme de marge et de gains, cela signifie simplement que le gigantesque marché américain ne versera pas de dividendes, ce qui les pousse à céder rapidement leurs actions pour des valeurs plus rentables.

Mais en ces moments difficiles, les placements intéressant se font de plus en plus rares…

Idriss Linge

Secteur de l’audio-visuel: StarTimes ajoute des chaînes de télévision à son catalogue grâce à un accord avec SPI Filmbox

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En Afrique, StarTimes a ajouté les chaînes de télévision Timeless Drama Channel (TDC) et Gametoon à ses bouquets de télévision payante. L’opérateur a réussi à obtenir ses chaînes grâce à un accord avec SPI Filmbox, une compagnie opérant une quarantaine de chaînes dans le monde. 

« Nous sommes ravis de faire découvrir TDC et Gametoon à nos téléspectateurs. Cela démontre notre engagement constant à fournir à nos abonnés l’accès à un contenu de qualité. Ils ont été de grands fans des telenovelas et je suis sûre qu’ils vont adorer les drames turcs de TDC. Et le eSport est en plein essor en Afrique, ce qui fait que Gametoon a un énorme potentiel sur le continent », a assuré Lily Meng, responsable de la division médias de StarTimes.

L’opérateur a énormément étoffé son contenu ces derniers mois et devrait poser plus de problèmes à la concurrence. Deuxième opérateur de télévision payante en termes de parc d’abonnés (7,8 millions selon Digital TV Research), derrière MultiChoice, StarTimes devrait afficher une évolution importante à la fin de l’année.

Servan Ahougnon

Secteur de l’audio-visuel au Mali: la chaîne de télévision privée Malienne « RENOUVEAU TV monte sur le bouquet canal+

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Par croissanceafrique

Il s’agit de la montée de la « Renouveau télévision » sur les bouquet de canal +. Selon notre confrère du « MALI TRIBUNE » « le groupe Renouveau TV vient de marquer un tournant décisif dans sa vie de jeune entreprise. Il s’agit de sa luisante montée sur Canal + prévue aujourd’hui mardi 12 mai 2020. Une étape jugée très importante par les responsables de l’entreprise et qui, selon eux, est l’aboutissement d’un long processus. Captez désormais Renouveau TV sur Canal +, c’est très simple, il suffit de taper le 234« , annoncé dans sa parution de la semaine dernière à Bamako.

Renouveau TV est désormais au cœur des grands événements avec ce beau partenariat noué avec  Canal +. L’information a été donnée lors d’une d’une conférence de presse tenue à Bamako. C’était au siège du groupe Renouveau sis à Missabougou en présence du directeur général de Renouveau TV, Diakaridia Fomba, et Oumar Barrou Sidibé, journaliste.

A l’en croire, nos confrères du journal Mali TRIBUNE affirment que « Renouveau TV sur Canal + a toujours été un souhait exprimé par les nombreux téléspectateurs qui n’ont jamais cessé de le réclamer. Chose faite, et selon le directeur Fomba,  cette annonce mettra fin à plusieurs interrogations« . il faut préciser que la Renouveau télévision est l’une des chaines de TV la plus regarder au Mali. Une vedette du secteur de l’audio-visuel

Pour se faire, un programme a été conçu à cet effet,  et qui  va prendre en compte les aspirations des téléspectateurs et annonceurs. Des émissions d’informations, de divertissement, de sport notamment la diffusion en direct des matchs de basketball, des émissions  religieuses, des émissions économiques, culturelles, le monde rural, des films africains, des émissions éducatives.

Avant de conclure son allocution M. Fomba a sollicité l’accompagnement des hommes de médias  pour la bonne réussite de cette nouvelle mission de Renouveau TV. Et d’ajouter que « Tout est mis en place par la direction de Renouveau TV pour satisfaire ses  téléspectateurs, a-t-il précise. 

Notons que les responsables du groupe renouveau concluront que des émissions ont été mentionnées, et que la Renouveau TV se fera également le devoir de faire  vivre  en direct les grands événements à travers des plateaux spéciaux avec des invités issus de toutes les tendances. Elle est managée par le tout puissant président de la presse du Mali, le journaliste Dramane Aliou KONE, l’un des plus puissant patrons de la presse Malienne. C’est une chaîne généraliste et commerciale.

Daouda Bakary KONE

Zimbabwe : Netflix rachète le film local Cook Off pour sa plateforme

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Netflix vient de racheter les droits pour diffuser sur sa plateforme le film zimbabwéen « Cook Off » qui entrera donc dans l’histoire comme la première production locale du Zimbabwe à être diffusée sur la plateforme de streaming. L’information a été communiquée par les producteurs du film.

Le film raconte l’histoire d’une mère célibataire qui entre dans une émission de télé-réalité culinaire, sans aucune expérience professionnelle préalable, et affronte les plus grands chefs de son pays, alors que toutes les chances sont contre elle. Le film produit par Joe Njagu a été réalisé et écrit par Tomas Brickhill.

La comédie met en scène des talents locaux bien connus tels qu’Eddie Sandifolo, Tendainashe Chitima, Chirikure Chirikure, Jessesi Mungoshi et le populaire rappeur Tendai Nguni, également connu sous le nom de Tehn Diamond. Inconnus sur le plan international, ces derniers vont profiter des millions d’abonnés de Netflix pour faire valoir les mérites de la production zimbabwéenne dans le monde.

Servan Ahougnon

Covid 19 : quand l’Afrique réalise l’importance d’un accès universel à Internet

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(Ecofin Hebdo) – Il aura fallu le coronavirus pour que la transformation numérique engagée par les Etats d’Afrique révèle ses failles saillantes. Le continent a montré son incapacité à garantir à tous la continuité d’accès à divers services essentiels tels que l’éducation, le commerce, la santé ou l’administration publique. Les nombreux ratés enregistrés témoignent à suffisance du danger latent auquel s’expose le continent s’il n’aborde pas la 4ème révolution industrielle de manière plus globalisante et inclusive. Sans un accès universel, le numérique, actuellement vanté comme futur moteur de la croissance, pourrait au contraire accentuer les clivages sociaux et nuire aux ambitions de développement socioéconomique du continent.

Ces dernières années, le secteur des TIC en Afrique a continué de croître. Dans son rapport «Capturing the fourth industrial revolution a regional and national agenda», publié en janvier 2020, Brookings Institution estime que les technologies de l’information et les services mobiles ont généré 1,7 million d’emplois directs (formels et informels) au cours des dernières années et contribué à hauteur de 144 milliards de dollars US de valeur économique (8,5% du PIB de l’Afrique subsaharienne), en plus de générer un revenu fiscal de 15,6 milliards de dollars dans les caisses publiques.

Cette croissance devrait se poursuivre comme l’estime McKinsey dans son rapport « Lions go digital: The Internet’s transformative potential in Africa». Le cabinet conseil évalue à 300 milliards de dollars US la potentielle contribution de l’Internet et des TIC au produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique d’ici 2025. Cependant, cette croissance économique portée par la révolution numérique ne concerne essentiellement que les grandes villes. La cause, le faible développement des réseaux télécoms à haut débit à travers les pays, le faible investissement dans les services numériques, l’indisponibilité de l’énergie électrique.

En clair, c’est 926 800 000 individus d’une population à majorité jeune ; en quête d’un avenir meilleur; qui n’accèdent toujours pas à Internet et aux opportunités du numérique, cruciaux dans des segments essentiels tels que l’éducation, la santé, l’emploi et même de la participation citoyenne.

Si les zones urbaines bénéficient actuellement, tant bien que mal, de meilleures conditions d’accès aux trésors du numérique, il n’en est pas de même pour tous. We are Social et Hootsuite, dans leur Digital Report 2020, révèlent à suffisance que le taux de pénétration de l’Internet sur le continent n’est encore que de 34%. Soit seulement 453,2 millions de personnes sur un total de 1,38 milliard d’individus. En clair, c’est 926 800 000 individus d’une population à majorité jeune ; en quête d’un avenir meilleur; qui n’accèdent toujours pas à Internet et aux opportunités du numérique, cruciaux dans des segments essentiels tels que l’éducation, la santé, l’emploi et même de la participation citoyenne. Pourtant, le continent ; où l’accès au mobile est de plus en plus abordable ; est actuellement connecté à une multitude de câbles sous-marins de fibre optique qui représentent une vaste diversité de potentialités.

Education

Dans la majorité des études sur la transformation numérique, il n’est envisagé que son impact bénéfique sur l’éducation à travers un meilleur accès à une plus grande connaissance, permettant aux apprenants d’échanger avec des expert du monde entier, de confronter leurs savoirs, d’acquérir de nouvelles idées. L’Agence française de développement (AFD), l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), Orange et l’Unesco, dans leur étude commune intitulée « Digital services for education in Africa », montrent que les TIC dans l’éducation en général, et l’apprentissage mobile en particulier, offrent un énorme potentiel pour atteindre les exclus du système éducatif. Mais il faut toutefois préciser que la transformation numérique pourrait également porter des fruits amers car les zones rurales, abritant encore la majorité de la population africaine, demeurent largement confrontées aux problèmes d’accès à l’électricité et au réseau télécoms. Selon Unesco, en septembre 2018, 31,2% jeunes du niveau primaire, secondaire inférieur et secondaire supérieur étaient encore non scolarisés en Afrique sub-saharienne. Soit 97,5 millions de personnes.

Selon Unesco, en septembre 2018, 31,2% jeunes du niveau primaire, secondaire inférieur et secondaire supérieur étaient encore non scolarisés en Afrique sub-saharienne. Soit 97,5 millions de personnes.

Parmi eux, des millions de jeunes qui peinent à suivre un cursus scolaire normal, sont mis en marge des opportunités qu’offre le monde 2.0 du fait de l’enclavement de leurs zones de vie qui rebute bon nombre d’enseignants.

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L’accès à Internet multiplie les opportunités de développement. 

Le coronavirus l’a d’ailleurs mis bien mis en exergue lorsqu’il a fallu basculer vers l’école en ligne à travers le continent. De nombreux pays n’ont finalement pas pu suivre le mouvement, contraints de retourner à l’école à la télé et à la radio. Une solution utilisée dans les années 60 par plusieurs pays comme la Côte d’Ivoire, le Niger ou encore le Sénégal.

De nombreux pays n’ont finalement pas pu suivre le mouvement, contraints de retourner à l’école à la télé et à la radio. Une solution utilisée dans les années 60.

Il s’est en fait avéré que la majorité des apprenants ne pouvait pas accéder à Internet, au-delà des ratés enregistrés par les solutions éducatives mises en urgence par les gouvernements. Avec une population africaine en croissance rapide, le nombre d’exclus du système éducatif classique que pourrait réduire les TIC va plutôt croissant, accentuant inexorablement la pression sur le segment de l’emploi.

Emploi

Brookings estime que d’ici 2030, la main-d’œuvre potentielle de l’Afrique sera parmi les plus importantes au monde. Elle devra toutefois répondre aux nouvelles exigences des entreprises africaines en termes de qualifications et d’automatisation. Il y a de forte chances que n’y soient éligibles qu’une grande partie des jeunes des zones urbaines.

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Des enfants au Zimbabwe découvrent le monde digital.

Même l’auto-entreprenariat que dynamisent les TIC pourrait aussi être entravé. Ce sont par exemples de nombreux jeunes et femmes de zones rurales, qui passeraient à côté d’opportunités de croissance qu’offrent la technologie dans des activités de base telles que l’agriculture ou encore le commerce. Un meilleur accès aux informations sur les prix compétitifs, les cultures, les conseils de prévention des maladies et le soutien à l’atténuation des catastrophes a le potentiel de transformer le secteur agricole pour améliorer les revenus, la production et l’offre sur tout le continent. L’arrière-pays qui abrite la majorité de la population africaine pourrait rater sa chance de devenir un véritable bassin de production et de croissance, atténuant la pression de l’exode rurale sur les villes.

« L’atteinte de l’objectif de l’Union africaine d’une couverture Internet universelle et abordable augmentera la croissance du PIB en Afrique de 2 points de pourcentage par an.»

Selon Hafez Ghanem, le vice-président de la région Afrique à la Banque Mondiale, « l’atteinte de l’objectif de l’Union africaine d’une couverture Internet universelle et abordable augmentera la croissance du PIB en Afrique de 2 points de pourcentage par an. De plus, la probabilité d’emploi, quel que soit le niveau d’éducation, augmente de 6,9 ​​à 13,2% lorsque l’internet rapide devient disponible, car elle facilite la création d’entreprises et stimule la productivité et les exportations. En tant que telles, les technologies numériques offrent aux pays africains une occasion unique de transformer considérablement divers secteurs de leurs économies. Cependant, ce potentiel ne peut être exploité que si l’Afrique résout ses importants déficits en infrastructures », notamment numérique.

Santé et administration publique

Dans le domaine de la santé, le numérique a le pouvoir de réduire les distances et d’améliorer l’accès des populations aux soins médicaux spécialisés. Aujourd’hui, l’Afrique ne compte que près de 1,1 médecin et 2,7 infirmières pour 1000 habitants selon Mc Kinsey qui estime que les avantages liés à la technologie dans les soins de santé pourraient varier de 84 à 188 milliards de dollars d’ici 2025. Mais bien que les solutions médicales intelligentes se développent rapidement, du fait d’une numérisation accélérée, une grande partie de la population ne peut  toujours pas y accéder. Idem pour l’administration publique.

4Internet Access in Africa

Paul Kagame, avocat de l’accès universel à Internet.

Alors que l’e-gouvernement se développe à travers diverses solutions qui ont le pouvoir d’améliorer la transparence, de rationaliser la prestation de services, d’améliorer la participation citoyenne aux affaires de l’Etat et d’automatiser la collecte des revenus, permettant des gains de productivité de 10 à 25 milliards de dollars US d’ici les cinq prochaines années, l’investissement dans l’extension des réseaux télécoms, socle du développement numérique- à l’heure de l’énergie solaire qui peut palier la faible extension du réseau électrique national- demeure bas. Hafez Ghanem souligne qu’alors que les pays africains consacrent environ 1,1% du PIB aux investissements numériques, entretenant des conditions de développement approximatives, les économies avancées elles dépensent en moyenne 3,2%. Pour lui, le statu quo n’est plus une option, car « il continuera à creuser la fracture numérique et à accroître non seulement la marginalisation de l’Afrique », mais également celle entre les peuples du continent.

Muriel Edjo