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(COVID-19) La partie continentale de la Chine signale 82.692 cas confirmés après que Wuhan a révisé ses chiffres

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Le nombre total de cas confirmés de COVID-19 sur la partie continentale de la Chine a été mis à jour à 82.692, selon un bilan dressé jeudi en fin de journée, après que la ville de Wuhan dans la province centrale chinoise du Hubei a révisé ses chiffres vendredi matin, a annoncé vendredi Mi Feng, de la Commission nationale de la santé.

Le bilan des morts sur la partie continentale jusqu’à jeudi a également été révisé à 4.632, a indiqué M. Mi, lors d’une conférence de presse à Beijing.

Après la révision, le nombre total de cas confirmés de COVID-19 à Wuhan a augmenté de 325 pour atteindre 50.333 en fin de journée du 16 avril, et celui de cas mortels a connu une hausse de 1.290 à 3.869, selon une annonce du centre municipal de prévention et de contrôle de l’épidémie de COVID-19 de Wuhan.

Le centre a expliqué que les révisions avaient été effectuées conformément aux lois et règlements en vigueur, ainsi qu’au principe de responsabilité devant l’histoire, le peuple et les défunts.

Résilience : Deux semaines après son départ, le porte-hélicoptères amphibie Dixmude est arrivé aux Antilles

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Pendant que le porte-hélicoptères amphibie [PHA] Mistral poursuit ses opérations à Mayotte, où sous-groupement tactique a débarqué le 7 avril, son alter-ego, le PHA Dixmude, vient d’arriver dans la région des Antilles, plus précisément à Saint-Martin, après une traversée de l’Atlantique qui lui aura pris deux fois plus de temps qu’à l’ordinaire.

Ayant appareillé de Toulon le 3 avril dernier dans le cadre de l’opération Résilience, le PHA Dixmude transporte 170.000 masques FFP2, un million de masques chirurgicaux et du gel hydroalcoolique afin d’aider le système de santé des îles antillaises à faire face à l’épidémie de Covid-19. En outre, il achemine également 120 tonnes de fret, dont 58 tonnes de produits alimentaires.

Au-delà du matériel médical et du fret, le Dixmude compte égalemnt à son bord un « renfort médical » du Service de santé des armées, ainsi que quatre hélicoptères, dont deux Puma du 3e Régiment d’hélicoptères de combat de l’armée de Terre, un Écureuil de la Gendarmerie et un EC-145 de la Sécurité civile. Si ce navire abrite un hôpital de rôle 3 équivalent à celui d’une ville de 20.000 habitants, il n’aura pas vocation à accueillir des malades atteints de Covid-19.

L’annonce de l’arrivée du PHA Dixmude aux Antilles a donné lieu à une action étonnante de la part du syndicat UGTG, particulièrement influent en Guadeloupe. En effet, ce dernier a demandé aux autorités de faire passer des tests de dépistage à l’ensemble de l’équipage du navire, en prenant prétexte des cas de Covid-19 détectés à bord du porte-avions Charles de Gaulle. Cependant, cette requête n’est pas totalement infondée étant donné que, selon les mesure en vigueur sur l’île depuis le 15 avril, tout nouvel arrivant dout observer une période d’isolement de 14 jours….

Cela étant, si le PHA Dixmude a mis deux fois plus de temps qu’il n’en fait pour rejoindre les Antilles, c’est justement pour permettre à son équipage et au personnel embarqué de respecter une « quatorzaine ». En outre, les quelques militaires qui mettront pied à terre seront obligatoirement testés. Cette précision a été livrée par la ministre des Armées, Florence Parly, lors d’une audition par vidéoconférence organisée par la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale, ce 17 avril.

Après Saint-Martin, le PHA Dixmude se rendra en Guadeloupe, puis en Martinique. À Fort-de-France, il va transférer du fret à bord du Bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer [BSAOM] Dumont d’Urville, lequel se chargera de l’acheminer en Guyane alors que son admission au service actif vient juste d’être prononcée par l’amiral Christophe Prazuck, le chef d’état-major de la Marine nationale.

« Après cette phase logistique, le PHA Dixmude poursuivra sa mission avec des moyens des FAA [Forces armées aux Antilles, ndlr] qui pourront être engagés rapidement sur l’ensemble des îles si la situation venait à se dégrader », a précisé le ministère des Armées.

À noter que, comme pour les opérations menées après l’ouragan Irma, les forcs françaises, britanniques et néerlandaises vont unir leurs efforts, une cellule, située à Fort-de-France, devant coordonner l’action du PHA Dixmude, du Karel Doorman [Pays-Bas] et du RFA Angus [Royal Navy].

Coronavirus: Macky Sall continue de réclamer l’annulation de la dette africaine

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Dans un entretien accordé à RFI et France 24 depuis Dakar, le président sénégalais Macky Sall, revient sur la pandémie de Covid-19, qui gagne le Sénégal et l’Afrique, et défend l’usage de la chloroquine, qui a, selon lui, prouvé son efficacité pour traiter les patients infectés dans le pays. Il salue, par ailleurs, le moratoire sur la dette des pays pauvres, mais estime qu’il ne peut s’agir que d’un premier pas et qu’il faut aller plus loin.

Dans un entretien exclusif accordé à RFI et France 24, le président de la République du Sénégal Macky Sall revient sur la pandémie de Covid-19, qui progresse en Afrique. Il annonce qu’une troisième victime est à déplorer dans son pays et affirme que ce taux très faible de mortalité – au regard des autres pays touchés en Europe, aux États-Unis et en Asie -, ainsi que le taux élevé de guérison de patients atteints du coronavirus dans son pays ne sont pas une sous-estimation, mais le résultat d’une prise en charge hospitalière précoce de tous les cas et de l’utilisation systématique de la chloroquine, habituellement utilisée contre le paludisme.

Le président sénégalais affirme que les polémiques entourant ce traitement et son défenseur, le professeur Didier Raoult, n’ont pas lieu d’être, étant donnés les résultats positifs de son application contre le Covid-19 au Sénégal.

Soulignant sa préoccupation face aux transmissions dites « communautaires », il n’exclut pas d’aller vers un confinement total du pays et, dans un premier temps, d’allonger la durée du couvre-feu nocturne.

Concernant la décision du G20 d’appliquer un moratoire sur le paiement de la dette des pays les plus pauvres cette année, le chef de l’Etat sénégalais salue cet « effort préliminaire du G20 », mais estime qu’il ne peut s’agir que d’un premier pas. Il exige ainsi l’annulation pure et simple de la dette publique africaine, qui s’élève à 365 milliards de dollars.

>> A lire : Emmanuel Macron veut « aider » l’Afrique en « annulant massivement » sa dette

Interrogé sur les soupçons de favoritisme dans la distribution d’aide alimentaire à l’encontre de Mansour Faye, son beau-frère et ministre, Macky Sall s’en insurge et annonce que l’aide étrangère sera supervisée par un comité de pilotage.

Enfin, le chef de l’État sénégalais précise que l’ancien président tchadien Hissène Habré, condamné à la réclusion à perpétuité pour crimes contre l’humanité, et placé en résidence surveillée pendant deux mois par crainte qu’il ne contracte le coronavirus, retournera bien en prison à la fin de la pandémie.    

COVID-19 : la RDC lance une vaste campagne de sensibilisation destinée aux travailleurs du secteur minier

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La République démocratique du Congo va lancer une vaste campagne d’information sur la santé publique, à l’intention de centaines de milliers de travailleurs du secteur minier. L’initiative s’inscrit dans le cadre d’un plan visant à atténuer l’impact de la pandémie de coronavirus sur l’industrie minière, secteur clé de l’économie de la RDC qui est le premier producteur mondial de cobalt et le plus grand producteur africain de cuivre. « Si certaines mesures sont prises et appliquées avec une surveillance adéquate, nous pouvons considérablement minimiser l’impact négatif de cette pandémie sur le secteur minier et, par conséquent, l’impact négatif sur l’économie nationale », a déclaré le ministère congolais des mines, cité par Bloomberg.

Au Nigeria, les forces de l’ordre sont accusées d’avoir tué 18 personnes pour non-respect du confinement

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La Commission nationale des droits de l’Homme du Nigeria accuse les forces de sécurité d’avoir tué 18 personnes qui refusaient de se soumettre aux consignes de confinement. Dans plusieurs Etats du Nigeria, dont Lagos, les ordres de confinement sont très stricts. Les habitants ne peuvent sortir qu’un jour sur deux pour se procurer de la nourriture. Les tensions sociales sont très vives.

Des doutes émergent sur l’immunisation de ceux qui ont déjà vaincu le coronavirus

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Selon Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique français : « On se pose la question de savoir si on n’est pas en train de se tromper complètement en disant que séropositif au Covid-19 est égal à être protégé. (…) Nous ne savons pas si le fait d’avoir des anticorps est un élément absolu de protection ». Ce doute renforce une récente déclaration des autorités coréennes qui précise que des malades guéris du Covid-19 « ont été testés positifs quelques jours plus tard ».

La Chine révise à la hausse le nombre de personnes mortes du COVID-19 à Wuhan

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En Chine, les autorités de Wuhan, berceau de la pandémie du nouveau coronavirus, ont annoncé avoir revu à la hausse le nombre de personnes décédées de la maladie dans leur ville. Désormais, on estime que 3 869 personnes y sont mortes du virus, contre une estimation initiale de 2 579 morts. Les autorités expliquent que cette erreur est due à la difficile remontée des informations provenant du terrain, les hôpitaux étant à ce moment là débordés et incapables de tester tous les malades.

Les Etats-Unis franchissent la barre des 30 000 morts du COVID-19, le plus lourd bilan mondial

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Les Etats-Unis ont franchi ce jeudi la barre des 30 000 morts selon un décompte en temps réel réalisé par l’université américaine Johns Hopkins. A ce jour, le pays est le plus endeuillé au monde par la pandémie, devant l’Italie (avec 22 170 morts), l’Espagne (19 315) et la France (17 941).

D’après Moody’s, l’industrie pétrolière et gazière américaine a encore environ 86 milliards de dollars de dettes nominales à payer au cours des quatre prochaines années.

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Shell est une compagnie pétrolière anglo-néerlandaise, l'une des plus importantes sociétés multinationales.

(Ecofin Hebdo) – Les mauvais résultats financiers signalés par les compagnies de la chaine de valeur pétrolière depuis 2014 continuent de fragiliser les performances de l’industrie. En 2019, le secteur a été secoué par des faillites et des dépréciations records qui n’ont épargné personne, pas même les majors. La situation s’est aggravée avec une nouvelle chute des prix du pétrole début 2020. Le problème est devenu tellement alarmant que de nombreux analystes comme Moody’s s’attendent à une nouvelle ère où environ 30% des entreprises pétrolières mettront la clé sous la porte. Explication.

Fin mars 2020, un désaccord entre la Russie et l’Arabie saoudite sur les conditions de reconduite des réductions de la production, en vigueur depuis 2016, a plongé le marché dans une nouvelle spirale de dégringolade des cours mondiaux. Il y a deux semaines, en Amérique du Nord, le brut s’est même échangé à moins de 10 dollars le baril, son plus bas niveau dans la région depuis 31 ans.

Il y a deux semaines, en Amérique du Nord, le brut s’est même échangé à moins de 10 dollars le baril, son plus bas niveau dans la région depuis 31 ans.

Au même moment, il s’échangeait à moins de 25 dollars en Europe. Pour l’ensemble de la chaine de valeur qui ne dégage déjà que très peu de marges lorsque le baril avoisine les 60 dollars, cette situation fragilise les bilans et met en péril les nouveaux investissements.

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 La dette globale du secteur nord-américain s’élève à environ 122 milliards de dollars.

On en mesure les conséquences lorsque la grande majorité desdites entreprises annoncent, dès début avril, des réductions importantes de leurs budgets d’investissements pour l’année.

La plus grande réduction des dépenses se fera dans le bassin émergent du Permien, aux Etats-Unis. En Afrique, l’amont va réduire ses dépenses d’investissements de 33%, selon le cabinet d’analyses sectorielles Wood Mackenzie.

Une dette insoutenable

Selon un bilan des producteurs, la dette globale du secteur nord-américain s’élève à environ 122 milliards de dollars, accumulée depuis 2016, date à laquelle les prix du pétrole ont commencé à baisser. D’après Moody’s, l’industrie pétrolière et gazière américaine a encore environ 86 milliards de dollars de dettes nominales à payer au cours des quatre prochaines années. C’est l’un des niveaux de dettes les plus élevés de tous les secteurs et le crash pétrolier actuel rend le remboursement particulièrement difficile pour ces entreprises.

D’après Moody’s, l’industrie pétrolière et gazière américaine a encore environ 86 milliards de dollars de dettes nominales à payer au cours des quatre prochaines années.

Par conséquent, l’agence de notation prévoit une nouvelle vague de faillites qui frappera l’industrie à partir des deux prochaines années. Selon une simulation, 9 à 10 compagnies pétrolières et gazières sur 35 feront faillite si les prix de l’énergie restent aussi bas.

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 Les stocks déjà constitués, un boulet pour la pleine reprise du marché.

Bien que la Russie et l’Arabie saoudite aient obtenu, la semaine dernière, un accord historique avec la réduction de près de leur offre de 10 millions de bpj, les stocks déjà constitués pourraient représenter un boulet pour la pleine reprise du marché. Et aux stocks, s’ajoutera la demande mondiale toujours aussi faible en raison des effets du COVID-19 sur l’économie mondiale. Donc sans une plus grande implication de l’ensemble de l’industrie pétrolière globale via davantage de réductions de la production, les prix du pétrole resteront faibles. A cet effet, lundi, le ministre russe de l’énergie, Alexander Novak a déclaré que les concertations se poursuivent afin d’obtenir entre 15 et 20 millions de réduction de l’offre pendant la période mai-juin. L’autre espoir est que les producteurs américains de schiste sont également disposés à une réduction de leur production. Lundi, la Railroad Commission of Texas (un régulateur américain du secteur) a annoncé que la production américaine d’environ 15 millions de barils par jour pourrait être immédiatement réduite de 20%. Ce serait la première fois que les Américains s’imposent une réduction de production depuis les années 1970.

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 Trump avait misé gros sur le pétrole américain.

Aujourd’hui, le panier de treize bruts de l’OPEP est d’environ 22 dollars. Pour rappel, le panier de référence de l’OPEP pour les bruts se compose des éléments suivants : Saharan Blend (Algérie), Girassol (Angola), Djeno (Congo), Zafiro (Guinée équatoriale), Rabi Light (Gabon), Iran Heavy (Iran), Basra Light (Irak), Kuwait Export (Koweït), Es Sider (Libye), Bonny Light (Nigeria), Arabie Saoudite, Murban (EAU) et Merey (Venezuela).

Le WTI américain s’échange actuellement contre 22,05 dollars et le Brent contre 31,66 dollars.

Plus rien ne sera comme avant

Selon le cabinet d’avocats américain Haynes and Boone, 50 entreprises du secteur de l’énergie ont déposé leur bilan l’année dernière. Il s’agit de 33 producteurs de pétrole et de gaz, 15 sociétés de services pétroliers et deux entreprises de taille moyenne. Parallèlement, Chevron, Schlumberger et Shell ont annoncé des dépréciations d’actifs de plusieurs milliards de dollars en invoquant des perspectives macroéconomiques défavorables.

Dans leur instabilité causée par la chute des programmes de forages, les sociétés de l’amont pétro-gazier ont entraîné celles en charge des services. Une étude du cabinet, centrée sur les firmes nord-américaines de services pétroliers qui sont les plus dynamiques du monde, indique qu’elles sont confrontées à une vague d’endettement de 32 milliards de dollars qui arrivera à échéance en 2024.

Une étude du cabinet, centrée sur les firmes nord-américaines de services pétroliers qui sont les plus dynamiques du monde, indique qu’elles sont confrontées à une vague d’endettement de 32 milliards de dollars qui arrivera à échéance en 2024.

La question qui se pose alors avec acuité est celle du règlement de ces dettes avec un prix du baril toujours inférieur à 40 dollars. Les entreprises cotées en bourse représentent 65% des 32 milliards de dollars de dettes du secteur des services. Parmi celles-ci, on retrouve Transocean avec 4,3 milliards de dollars, Valaris (1,8 milliard $), Nabors Industries (1,4 milliard $) et Superior Energy Services (1,3 milliard $), selon des données fournies par Moody’s.

Cela montre de toute évidence que le spectre actuel de morosité va planer bien plus longtemps sur les finances des entreprises. Car, même avec une reprise du baril au niveau de référence de 60 dollars, les déficits engendrés par la conjoncture ne seront pas comblés. Et avec les défauts de paiement, les mauvais résultats financiers qui se profilent à l’horizon n’augurent rien de bon pour l’ensemble de la chaine.

Le mauvais état des sociétés de services pétroliers se reflète clairement dans l’indice de référence favori du secteur. Il est en baisse de 72 % depuis le début de l’année et nettement inférieur à la chute de 30 % du S&P 500. Par ailleurs, Moody’s estime que les perspectives semblent particulièrement sombres pour les entreprises qui ont un besoin urgent de capitaux et celles dont la notation de crédit est faible, car les programmes de forages en cours à l’échelle mondiale ont diminué de plus de moitié. De nombreuses entreprises devront déclarer faillite ou continuer à tourner à perte jusqu’à l’asphyxie.

Moody’s fait aussi savoir que les plus grandes entreprises du secteur telles que Schlumberger, Halliburton, Baker Hughes ou encore la National Oilwell Varco sont mieux placées pour résister à la tempête qui s’annonce, car elles offrent d’autres services qui peuvent compenser la réduction des activités de forage.

En Afrique, l’hécatombe ?

C’est connu. Les petites entreprises et les Etats africains sont particulièrement vulnérables à la chute des prix du pétrole. Les séquelles du choc de 2014 sont encore présentes dans l’économie des pays producteurs de la zone et dans le cadre de ce nouveau crash, les perspectives sont mauvaises pour la chaine de valeur locale. Selon une étude du cabinet Rystad Energy, la chute des prix du pétrole en dessous de leur seuil de rentabilité fera que de nombreux projets seront retardés en Afrique. Par conséquent, de nombreux pays producteurs devront réduire leurs budgets de finances.

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« Avec la chute des prix nous nous attendons à ce que de nombreux projets soient retardés.»

« La plupart des principaux projets pétroliers et gaziers prévus en Afrique s’attendaient à être affectés dans l’hypothèse d’un prix du pétrole compris entre 55 et 60 dollars le baril. Aujourd’hui, avec la chute des prix nous nous attendons à ce que de nombreux projets soient retardés, ce qui entraînera une baisse de la production de liquides prévue sur le continent pendant la majeure partie de cette décennie et des répercussions importantes sur les budgets des États dépendant de l’énergie », a précisé Siva Prasad, analyste en chef dans l’amont chez Rystad Energy.

Le Nigéria qui envisage de réajuster le budget 2020 travaille déjà sur un scénario catastrophe du baril à 30 dollars. Or, le pays n’a pas fini de se remettre des affres de la chute des prix du pétrole en 2014.

Parallèlement, des données macro-économiques de la CEMAC indiquent que les pertes cumulées des recettes pétrolières dans la zone CEMAC s’élèveront à un peu plus de 992 milliards FCFA. Ce niveau de pertes serait multiplié par trois en cas d’aggravation de la crise du Covid-19 et de la faiblesse de la demande.

Olivier de Souza

olivierdesouza

Le Groupe de la Banque mondiale d’avoir asphyxié le secteur énergétique au Ghana: Pourtant le pays a payé 250 millions de dollars pour du gaz inutilisé.

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(Ecofin Hebdo) – Avant 2010, date du début de l’exploitation des premiers gisements de pétrole et du gaz au Ghana, beaucoup d’espoirs étaient placés dans le développement de ces ressources, tant pour l’amélioration des performances économiques que pour l’augmentation de la qualité de vie. Mais 10 ans plus tard, le gaz est rapidement devenu un boulet fiscal au cœur d’un endettement massif du secteur énergétique. Dans un document publié le 7 avril dernier, l’organisation Bretton Woods Project (BWP), qui agit comme réseauteur et lanceur d’alerte, accuse le Groupe de la Banque mondiale d’avoir asphyxié le secteur énergétique ghanéen avec une dette colossale et des programmes de développement du secteur qui fragilisent l’Etat.

Des clauses de contrat particulièrement dangereuses

Le projet gazier offshore de Sankofa, un partenariat public-privé (PPP) phare soutenu par la Banque mondiale au Ghana, avec une garantie de 1,2 milliard de dollars est la preuve de ce « complot » contre le Ghana, accuse le BWP. Le projet est entré en production en juillet 2018 avec une capacité prévue de 180 millions de pieds cubes de gaz par jour, pendant au moins 15 ans.

1Production commences on the OCTP Sankofa Oil and Gas Project in Ghana Vitol

Sankofa : l’Etat ghanéen est contraint de racheter 90% de la production du site, qu’il soit capable de l’utiliser ou non.

En vertu d’une clause basée sur le mécanisme du Take or Pay, signée sous l’égide de la Banque mondiale, entre Accra et l’ensemble des parties prenantes, l’Etat ghanéen est contraint de racheter 90% de la production du site, qu’il soit capable de l’utiliser ou non. Mais entre la date du début de l’exploitation du site et fin 2019, la production a fait face à une faible demande interne et à un retard dans la réalisation des infrastructures associées, nécessaires à l’extraction du combustible. Par conséquent, au terme de l’année dernière, le Ghana a payé 250 millions de dollars pour du gaz inutilisé. Et vu le contexte actuel, le pays devrait à nouveau verser la même somme aux producteurs du site, car les installations d’extraction du gaz ne sont toujours pas livrées.

Au terme de l’année dernière, le Ghana a payé 250 millions de dollars pour du gaz inutilisé. Et vu le contexte actuel, le pays devrait à nouveau verser la même somme aux producteurs du site, car les installations d’extraction du gaz ne sont toujours pas livrées.

Déjà, en 2015, les termes du contrat de Sankofa avaient été critiqués par les organisations de la société civile ghanéenne. Elles jugeaient les clauses du contrat défavorables et avaient mené, pendant plusieurs mois, des campagnes à l’endroit de l’Etat afin que des avenants y soient apportés. Mais rien n’y fit. Selon un communiqué datant de l’époque, les responsables de la société civile déclaraient : « Nous exprimons notre inquiétude quant aux risques que la Banque mondiale promeuve les PPP dans les pays en développement ».

Selon un communiqué datant de l’époque, les responsables de la société civile déclaraient : « nous exprimons notre inquiétude quant aux risques que la Banque mondiale promeuve les PPP dans les pays en développement ».

La charge fiscale du gaz au Ghana ne se limite pas aux conditions défavorables du contrat de Sankofa, poursuit le lanceur d’alerte. Grâce à une stratégie élaborée avec l’appui de la Banque, le gouvernement ghanéen a signé des accords d’achat d’électricité à long terme avec des producteurs privés d’électricité en 2015, pour un total de 2300 MW. Selon les termes de cet accord, cette capacité sera achetée, même si la demande ne suit pas. Conclusion ? Le Trésor s’est retrouvé avec une facture annuelle d’environ 500 millions de dollars pour l’électricité non utilisée.

Conclusion ? Le Trésor s’est retrouvé avec une facture annuelle d’environ 500 millions de dollars pour l’électricité non utilisée.

Dans un document de la Banque mondiale obtenu par le BWP, on lit que : « le Groupe de la Banque mondiale a environ 2 milliards de dollars d’exposition dans le secteur énergétique du Ghana. Une dette presque exclusivement liée à l’infrastructure pétrolière et gazière du pays ». A côté de ça, le pays doit verser près de 750 millions de dollars pour du gaz et de l’électricité qu’il ne consomme pas. Ceci, sans compter les frais liés au traitement de la dette contractée par la société publique du pétrole (GNPC) pour assurer sa part d’investissements sur le projet.  

Une omniprésence de la Banque mondiale dans le gaz ghanéen

Outre la garantie de 1,2 milliard de dollars de la Banque en amont sur Sankofa, il faut citer une autre garantie de 200 millions de dollars de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), filiale de la Banque mondiale sur le même projet. L’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA), la branche de la Banque mondiale chargée des assurances, a par ailleurs fourni aux banques commerciales qui ont aidé à financer Sankofa à hauteur de 217 millions de dollars, des garanties contre les risques politiques.

2Anadarko Jubiliee FPSO

La Société financière internationale (SFI), une autre filiale de la Banque a injecté 265 millions de dollars dans le développement du gisement pétrolier Jubilee.

Le Groupe est également l’un des principaux investisseurs dans les centrales électriques Takoradi 2 et 3 de 550 MW. L’installation qui traite le gaz de Sankofa a également reçu un financement de 140 millions de dollars de la Société financière internationale (SFI), une autre filiale de la Banque. Celle-ci (la SFI, Ndlr) a, faut-il le rappeler, injecté 265 millions de dollars dans le développement du gisement pétrolier Jubilee. La société publique du pétrole (GNPC) est l’un des bénéficiaires de cet investissement. 

Il apparait indubitablement que le Ghana ne peut honorer toutes ces dettes dans les délais impartis, vu les difficultés auxquelles fait face le marché du gaz depuis plusieurs semaines.

L’IDA a, quant à elle, fourni précédemment une garantie partielle de risque de 50 millions de dollars pour le gazoduc ouest-africain qui achemine le gaz nigérian au Ghana. Et BWP ajoute que le Private Infrastructure Development Group (PIDG), basé à Londres, qui compte la SFI parmi ses principaux donateurs, a fourni un certain nombre de prêts et de garanties pour soutenir la construction de la nouvelle génération de centrales à gaz au Ghana. Il s’agit de 45 millions de dollars de prêts pour Takoradi 2 & 3, 126 millions de dollars de garanties pour la centrale à gaz de 400 MW de Bridge Power à Tema en 2016 et 2017, et 33 millions de dollars de prêts pour la centrale de Kpone en 2005 et 2014.

Il apparait indubitablement que le Ghana ne peut honorer toutes ces dettes dans les délais impartis, vu les difficultés auxquelles fait face le marché du gaz depuis plusieurs semaines. Or, les perspectives à court terme s’annoncent catastrophiques.

Le cauchemar de la dette énergétique

« La dette du Ghana a atteint plus de 60 % du PIB en 2019 […] Le surendettement du pays est passé de moyen à élevé », a déclaré en janvier dernier la Banque, dans l’un de ses rapports sur le pays.

3Gana nal gas cie

 D’un atout majeur, le gaz est devenu le boulet de l’économie ghanéenne.

L’analyse du FMI sur la viabilité de la dette du Ghana a clairement identifié le secteur du gaz comme un risque fiscal, notant que « l’accord d’enlèvement du gaz sur le champ Sankofa exige du Ghana qu’il effectue des paiements équivalant à 0,7 pour cent de son PIB annuel ».

L’analyse du FMI sur la viabilité de la dette du Ghana a clairement identifié le secteur du gaz comme un risque fiscal, notant que « l’accord d’enlèvement du gaz sur le champ Sankofa exige du Ghana qu’il effectue des paiements équivalant à 0,7 pour cent de son PIB annuel ».

Pour aggraver les choses, la pandémie de coronavirus (Covid-19) devrait provoquer un déficit budgétaire au Ghana, cette année, en raison d’une diminution des recettes provenant des exportations de pétrole et du tourisme, selon une déclaration du ministre des Finances du Ghana, à la mi-mars. Face à cette situation et à la faible marge de manœuvre dont il dispose, le gouvernement ghanéen a, en 2016, baissé à 19,4%, les allocations gouvernementales pour les dépenses sociales. La part de ces allocations était de 28% en 2015, avant le début des difficultés liées au gaz.

Face à cette situation et à la faible marge de manœuvre dont il dispose, le gouvernement ghanéen a, en 2016, baissé à 19,4%, les allocations gouvernementales pour les dépenses sociales. La part de ces allocations était de 28% en 2015, avant le début des difficultés liées au gaz.

Dans un document de travail publié en janvier, la CSO Jubilee Debt Campaign, un autre lanceur d’alerte basé au Royaume-Uni, a constaté que le Ghana fait partie des pays lourdement endettés qui ont réduit leurs dépenses publiques réelles entre 2016 et 2019 par rapport à 2015. « Compte tenu de l’exposition généralisée de la Banque au verrouillage de l’infrastructure gazière du Ghana, il n’est guère surprenant que le programme d’assistance technique de 2018 se soit largement préoccupé des questions liées au secteur du gaz, notamment d’une stratégie visant à équilibrer l’offre et la demande de gaz », a regretté l’association. Et de poursuivre : les efforts déployés pour soutenir les énergies renouvelables se sont limités à une étude de faisabilité.

Olivier de Souza

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