Accueil Blog Page 93

Côte d’Ivoire : IGH et CDIDES signent un partenariat stratégique visant à soutenir les économies Émergentes

0

(CROISSANCE AFRIQUE)-En Côte d’ivoire, une signature officielle a eu lieu entre International Gestion Holding (IGH) et la Chambre de Diplomatie Économique et Sociale (CDIDES) à Abidjan, en Côte d’Ivoire, le mardi 29 avril 2025. Cet événement a été suivi d’un panel portant sur le financement des économies émergentes, avec un accent particulier sur la Côte d’Ivoire et la République du Tchad. 

La Chambre de Diplomatie Islamique pour le Développement Économique et Social (CDIDES) est une organisation de diplomatie économique accréditée par le Conseil Économique, Social et Culturel (ECOSOCC-UA). Le thème central de cette rencontre était « Le Financement des Économies Émergentes : Cas de la Côte d’Ivoire et du Tchad ». Cette thématique a été choisie en raison de l’importance croissante de ces deux nations dans le panorama économique africain et mondial. 

La Côte d’Ivoire, en particulier, s’est affirmée comme un pôle de croissance dynamique en Afrique de l’Ouest, avec des investissements massifs dans les infrastructures et l’agriculture, et un engagement fort à diversifier son économie. Les réformes économiques et les politiques d’ouverture ont suscité un climat d’investissement favorable, attirant des entreprises multinationales qui cherchent à s’implanter dans cette région à fort potentiel. 

De même, la République du Tchad, bien que confrontée à des défis comme les conflits internes et l’instabilité politique, a vu émerger des secteurs porteurs, notamment les ressources naturelles et l’agriculture, que les investisseurs ont commencé à exploiter. Les spécificités des contextes socio-économiques de ces deux pays exigent non seulement des solutions de financement innovantes et adaptées, mais aussi un engagement des partenaires internationaux pour aligner leurs objectifs sur les besoins locaux.

Aussi,  les intervenants principaux comprenaient le Dr. Sangaré Moussa Mamady, Ambassadeur principal de CDIDES, qui a souligné l’importance d’une coopération plus étroite entre les différents acteurs économiques, et M. Eric Levallois, Président du Conseil d’administration de IGH, dont l’expertise en matière d’investissement stratégique et de gestion des risques a enrichi les discussions. 

Aissi, la présence d’experts en développement durable a également permis d’initier des réflexions sur la durabilité des projets financiarisés, explore comment les investissements peuvent être orientés vers des pratiques responsables qui tiennent compte des impacts environnementaux et sociaux, garantissant ainsi un avenir meilleur pour les générations à venir. 

Ce panel a également permis de mettre en lumière des initiatives innovantes et des solutions de financement qui pourraient soutenir le développement durable et l’intégration économique dans ces deux pays. Les échanges d’idées ont été animés, favorisant un dialogue constructif sur les meilleures pratiques et les défis à relever dans le domaine du financement des économies émergentes.

Cette rencontre a également été marquée par la présence de nombreux acteurs clés du secteur privé et des investisseurs potentiels qui ont manifesté un intérêt croissant pour les opportunités offertes par la Côte d’ Ivoire et le Tchad.  La synergie créée au cours de ce panel a permis d’éclairer des voies novatrices pour la mobilisation de financements, telles que le recours aux nouvelles technologies financières (fintech) et aux partenariats public-privé, stratégies de plus en plus incontournables pour catalyser le développement économique. 

En effet, la digitalisation des services financiers a le potentiel de transformer le paysage économique de ces deux pays en rendant l’accès au financement plus inclusif et en facilitant la croissance des petites et moyennes entreprises (PME), qui restent le moteur de l’économie. De surcroît, le panel a abordé des cas concrets de projets réussis qui ont su allier rentabilité et impact social positif, témoignant de la viabilité des investissements responsables. 

Dans un climat où la finance verte et la responsabilité sociale des entreprises (RSE) gagnent du terrain, il est primordial que les économies émergentes comme celles de la Côte d’ Ivoire et du Tchad adoptent ces principes pour attirer des investisseurs soucieux de l’éthique. 

Notons que le succès de cette rencontre pourrait ainsi ouvrir la voie à de futures collaborations fructueuses et à des initiatives transnationales, visant à renforcer non seulement la solidarité économique, mais aussi à bâtir une Afrique plus résiliente et autonome.

Daouda Bakary KONÉ 

Au Mali, plus de 70% de citoyens sont des analphabètes

0

(CROISSANCE AFRIQUE)-L’information a été donnée, mardi 29 avril 2025, au cours d’une séance de plaidoyer organisée par la Coalition des Organisations de la Société Civile pour l’Education pour tous au Mali (COSC-EPT/Mali) dans le cadre de la Semaine mondiale d’actions pour l’éducation. Célébrés à l’instar de la communauté Internationale, les travaux d’ouverture ont été présidés par Mme Sylla Fatoumata H. Cissé. C’était en présence du représentant de ladite coalition, M. Sadia Mangassouba et une vingtaine de participants.

« Au Mali, plus de 70% de citoyens sont des analphabètes : c’est-à-dire, les gens qui n’ont aucune compétence en lecture, en écriture et en calcul en français (langue du travail », ni dans aucune des langues étrangères, mais aussi dans aucune des langues nationales) », ont rapporté les initiateurs de la séance de plaidoyer.

Selon eux, la majorité de masse critique d’analphabètes sont des femmes et vivent surtout en milieu rural où l’accès aux services sociaux de base (SSB) constitue des droits dont l’accessibilité en terme de jouissance reste à repenser.

Le thème central de cette édition est : « l’éducation transformatrice, enjeux et défis pour un développement durable ». Cette séance de plaidoyer fait suite à une conférence de presse tenue, lundi dernier, qui a permis de donner l’occasion aux professionnels de l’information de mieux s’informer sur l’éducation transformatrice, de sa valeur ajoutée.

Inciter les décideurs à promouvoir l’éducation transformatrice dans le système éducatif du Mali. C’est l’un des principaux objectifs de la semaine. Selon le représentant de la Coalition, Sadia Mangassouba, cette séance de plaidoyer vise à cibler de façon primaire les plus hautes autorités de l’éducation en plus des autres décideurs afin qu’ils perçoivent de façon intrinsèque, le concept de l’éducation transformatrice.

En outre, sa valeur ajoutée sur la promotion et la consolidation de la paix, de la cohésion sociale mais surtout pour le façonnement du citoyen plus utile et plus efficace pour lui-même, sa communauté, sa nation et pour le développement.

En effet, elle devrait permettre aux plus hautes autorités du pays de s’engager à repenser le programme éducatif à travers l’intégration de l’éducation transformatrice dans son système.

Par ailleurs, la directrice nationale de l’éducation non formelle et de l’alphabétisation des langues, Mme Sylla Fatoumata H. Cissé a salué l’initiative de la coalition. Elle n’a pas non plus omis d’apprécier l’engagement des acteurs de ce regroupement dans le secteur de l’éducation.

Le rôle de la société civile, dira-t-elle, est de veiller à la réalisation des engagements de l’Etat. Elle a rassuré la disponibilité du département en charge de la question et de réitérer son accompagnement. Saisissant l’occasion, la directrice nationale a annoncé que la loi portant officialisation des langues nationales vient d’être adoptée au Conseil National de Transition (CNT).

La Semaine mondiale d’action pour l’éducation de 2025 (SAME) marquera le moment historique de Dakar, au Sénégal, en 1999, lorsque des mouvements et des organisations de la société civile (OSC) de différents continents ont uni leurs forces pour parler d’une seule voix en faveur de l’éducation pour tous (EPT).

Drissa KEITA

Backbase lance « la Première plateforme bancaire digitale alimentée par l’IA » qui permet aux banques de renouer avec la croissance

0
Backbase annonce aujourd’hui un changement majeur dans le secteur : le lancement de la première plateforme bancaire digitale alimentée par l’IA, après le lancement de son « Intelligence Fabric « en septembre 2024.

La dynamique s’accélère avec la sortie de sa plateforme de nouvelle génération, spécialement conçue pour accélérer la croissance et l’efficacité dans le secteur bancaire en unifiant deux domaines essentiels : le service à la clientèle et les ventes digitaux. Ce lancement marque la nouvelle étape de la vision audacieuse de Backbase : placer les banquiers à l’avant-garde de la révolution de l’IA pour générer une croissance durable et rentable.

Conçue pour unifier les ventes et les services

Dans le contexte concurrentiel actuel, les banques ne peuvent plus se permettre de s’appuyer sur des canaux digitaux passifs et des flux de travail réactifs. La plateforme bancaire alimentée par l’IA de Backbase permet aux banques :
De transformer l’engagement client grâce à un libre-service alimenté par l’IA et une assistance en temps réel.D’intégrer l’IA dans leurs opérations quotidiennes afin de maximiser la productivité des employés et de prendre des décisions plus intelligentes.De rationaliser et de développer leurs ventes grâce à une activation intelligente et une automatisation de bout en bout.D’augmenter leurs revenus grâce à des parcours de vente incitative et croisée basés sur l’IA qui approfondissent les relations avec les clients.
« Les banques n’ont pas besoin de nouveaux projets pilotes, elles ont besoin de résultats », a déclaré Jouk Pleiter, PDG et fondateur de Backbase. « Avec notre plateforme bancaire alimentée par l’IA, nous misons tout sur l’IA et donnons aux banques les moyens d’augmenter leur productivité, d’automatiser intelligemment et de dynamiser la croissance plus rapidement que jamais. »Pourquoi maintenant ?
Le secteur est à un tournant. Alors que les fintechs progressent à grands pas, de nombreuses banques sont encore prisonnières de technologies obsolètes et de données fragmentées, incapables de saisir pleinement les opportunités offertes par l’IA. La dernière décennie a vu l’émergence des canaux digitaux de base. La prochaine sera dominée par les banques qui maîtriseront l’orchestration de la croissance grâce à l’IA : acquisition, activation, expansion et fidélisation des clients à grande échelle.
Optimisé par l’Intelligence FabricAu cœur de la plateforme se trouve l’Intelligence Fabric, une base de données unifiée qui transforme les signaux comportementaux, les données transactionnelles et les informations opérationnelles en informations exploitables en temps réel.
Une nouveauté révolutionnaire est l’Agentic AI : des agents modulaires et intelligents spécialement conçus pour le secteur bancaire. Fonctionnant en toute sécurité dans un cadre sécurisé, ces agents s’intègrent de manière transparente dans les parcours de service et de vente, automatisant les tâches, guidant les meilleures actions à entreprendre et augmentant la productivité dans les services administratifs et commerciaux.
Conçue pour être fiable et sécuriséeReposant sur une base IA fiable, la plateforme garantit la transparence, la sécurité et l’audit de chaque décision, recommandation et action. Les agents sont développés, déployés et gérés dans un environnement étroitement contrôlé, ce qui permet aux banques d’évoluer en toute confiance tout en respectant les normes les plus strictes en matière de conformité, de risque et d’intégrité opérationnelle.
Combler le déficit de compétences avec l’AI FactoryL’adoption de l’IA exige de nouvelles compétences, que Backbase fournit grâce à l’AI Factory : un modèle de livraison intégré conçu pour combler le déficit de compétences en IA du secteur. En intégrant les experts en IA de Backbase directement dans leurs équipes, les banques peuvent rapidement co-créer des cas d’utilisation à fort impact et transformer l’innovation en action avec rapidité et confiance.
« Il ne s’agit pas d’une preuve de concept de l’IA. Il s’agit d’un modèle opérationnel prêt à l’emploi, qui permet aux banques de passer rapidement de l’expérimentation à la mise en œuvre », a ajouté Jouk Pleiter : « L’IA n’attend pas les banques. Il ne s’agit pas d’attendre de voir, elle est déjà là et elle réécrit les règles du secteur. C’est maintenant qu’il faut agir. »
Disponible dès maintenantLa plateforme bancaire alimentée par l’IA offre déjà une efficacité révolutionnaire et ouvre de nouvelles perspectives de croissance aux premiers utilisateurs. Elle est désormais officiellement disponible dans le monde entier, prête à transformer le fonctionnement des banques à grande échelle.
À propos de Backbase
Backbase s’est donné pour mission de redonner aux banquiers les commandes, en leur fournissant tous les outils nécessaires pour mener la révolution de l’IA et générer une croissance et une efficacité remarquables. Au cœur de cette mission se trouve la première plateforme bancaire au monde alimentée par l’IA, qui unifie tous les parcours de service et de vente dans une suite intégrée. Avec Backbase, les banques modernisent leurs opérations dans tous leurs secteurs d’activité, du commerce de détail et des PME à la banque commerciale, privée et à la gestion de patrimoine.
Reconnue comme leader dans sa catégorie par Forrester, Gartner, Celent et IDC, Backbase soutient la transformation numérique et l’adoption de l’IA de plus de 150 institutions financières à travers le monde. Découvrez quelques-unes de leurs histoires ici.
Fondée en 2003 à Amsterdam, Backbase est une société privée mondiale spécialisée dans les technologies financières, dont le siège social est situé à Atlanta et à Singapour, et qui possède des bureaux à Londres, Sydney, Toronto, Dubaï, Cracovie, Cardiff, Hyderabad et Mexico.

Interview: Moussa Mara décrypte les secteurs vitaux de l’économie Malienne

0

(CROISSANCE AFRIQUE)À seulement 39 ans, Moussa Mara  est devenu le Premier ministre du Mali, établissant ainsi un record en tant que plus jeune cadre à accéder à cette fonction dans l’histoire du Mali. Auteur d’une dizaine d’ouvrages variés portant sur des thèmes tels que la gouvernance, l’économie, la culture, la décentralisation et les questions de jeunesse, l’ancien Premier ministre du Mali nous livre aujourd’hui son analyse sur le secteur stratégique du pays, mettant en lumière ses dynamismes et ses enjeux. (Interview).

Présentez-vous à nos lecteurs ?

Je suis expert-comptable de profession et à ce titre, associé du plus important cabinet de mon pays où je travaille depuis 28 ans maintenant. Mon cabinet travaille dans 15 pays d’Afrique. J’ai été secrétaire général de l’ordre des experts comptables, vice-président du Conseil comptable Ouest africain, membre du jury du diplôme régional d’expertise comptable pendant 15 ans et intervenant de nombreuses universités du Continent.

En tant qu’acteur politique, j’ai été maire et député de Bamako. Ensuite Ministre de l’urbanisme et de la politique de la ville. J’ai été Premier ministre du Mali à l’âge de 39 ans, ce qui a fait de moi le plus jeune de l’histoire de notre pays dans cette fonction.  Je suis auteur d’une dizaine d’ouvrages sur les thématiques très divers (gouvernance, économie, culture, décentralisation, questions de jeunesse…).

Chaque année, les ressources mobilisées par les huit (8) États membres de l’Union ne cessent de croître, et cette année, ils prévoient de lever une bagatelle de 10 000 milliards de FCFA sur le Marché des Titres Publics. Que représentez-vous ces chiffres?

En valeur absolue cela peut paraitre important mais rapporté aux besoins de nos pays, c’est le strict minimum pour nos pays. Il ne faut pas oublier que ces pays subissent depuis une dizaine d’année un recul très net de l’aide public au développement. Ils font face à des besoins croissants du fait de la démographie dynamique et de l’urbanisation sans oublier les impacts des changements climatiques sur nos ressources naturelles. Il y a ensuite pour plusieurs pays faisant face à des défis sécuritaires importants les obligeant à faire des efforts importants. Les besoins financiers issus de ces enjeux dépassent  largement nos possibilités intrinsèques, d’où le recours aux marchés financiers pour levers des ressources additionnelles. Avec malheureusement, la conséquence du coût de plus en plus croissant de l’endettement sur nos finances publiques. Le service de la dette est ainsi équivalent aux salaires des fonctionnaires pour le Mali avec environ 1000 milliards de FCFA soit le tiers des dépenses. Et il s’accroit !

Pensez-vous que les pays de l’UMOA (Union monétaire Ouest Africaine) nécessitent davantage de ressources, surtout en termes de mobilisation financière ? Et quels sont les défis qu’ils doivent relever ?

Absolument, car, pour certains Etats, dû aux contraintes relevées précédemment, les pays renoncent à des investissements significatifs aussi bien en termes d’infrastructures que de besoins sociaux. Mais il faudra des ressources à des conditions plus soutenables que celles des marchés financiers (taux d’intérêt de 6 voir 7 ou 8%). Il est urgent que la communauté financière internationale se penche sur la question des Etats au sud du Sahara de manière générale pour éviter des défauts de paiements dans les 4 ou 5 années à venir.

« L’environnement règlementaire lié à la politique monétaire constitue aussi quelques contraintes qui limitent leurs interventions »

Au titres des reformes structurelles, selon vous,  le Mali a-t-il besoin de reformes visant le secteur bancaires ? Quelle est la capacité de financement des banques Maliennes ?

Les banques maliennes comme leurs homologues de la région disposent de ressources courtes principalement, ce qui explique que la plupart de leurs concours sont à court terme (crédit documentaire, découverts, crédits de campagne, crédits à l’économie mais à échéance inferieure à 5 ans). Cela les rend inaptes à accompagner de grands projets d’investissement. Ensuite elles évoluent dans un environnement où les Etats concurrencent les entreprises pour collecter des ressources, ce qui les amène à céder à la facilité de financement public, les éloignant de l’économie réelle. L’environnement règlementaire lié à la politique monétaire constitue aussi quelques contraintes qui limitent leurs interventions. Nous devons travailler sur ces trois aspects pour amener le secteur à être plus contributif à la richesse. Dans notre zone la couverture du PIB par le financement bancaire  n’atteint pas 25% contre plus de 60% dans les pays avancés.

L’assurance est un secteur d’opportunités et d’engagement pour le monde de demain. Alors expert comptable et ancien premier ministre, quelles sont les pistes de solution préconisez-vous pour le secteur des assurances au Mali ?

Le travail d’explication, de sensibilisation et de persuasion est à faire par les assurances car ce secteur reste très méconnu dans nos pays. Elles doivent s’organiser mieux pour faire connaitre leur métier et amener les acteurs économiques en premier et ensuite les citoyens à percevoir leurs importances et à aller vers eux. Le second effort est à faire par les autorités pour accroitre le champ des assurances obligatoires afin de donner un coup de pouce au secteur. Enfin, il faut que les autorités, les compagnies et les consommateurs travaillent de concert pour accélérer les processus d’indemnisation, ce qui rendra plus attractif le secteur. Je n’oublie pas le secteur des assurances vie et des assurances personnelles qui connaissent un essor plus important que le métier traditionnel des assurances (IARD). Il est plus innovant et plus dynamique mais demeure encore une niche que nous devons soutenir pour l’étendre à la population dans sa diversité (secteur informel, artisans…), ce qui permettra d’ailleurs de mobiliser des ressources intérieures pouvant financer l’économie.

Monsieur le premier, la performance de toutes les économies est basée sur le développement industriel. Alors qu’aujourd’hui le Mali fait face à un manque criard de socle de développement industriel. C’est quoi la vision de Moussa Mara sur cette question ?

Sans industries, il est illusoire de penser résorber le chômage et le sous-emploi de la jeunesse. Et sans résorption de ces fléaux, notre pays ne connaitra jamais la stabilité. Pour vous dire l’importance de l’industrialisation pour un pays comme le Mali. Il faut penser cette question sur trois dimensions : institutionnel, partenarial et pragmatique. Sur le plan industriel, le Ministère en charge de l’industrialisation doit être prioritaire par rapport aux questions de commerce et dans nos discours, dans l’ordre protocolaire, dans les budgets alloués et l’attention accordée. Sur le plan partenarial, l’Etat doit travailler main dans la main avec l’organisation patronale des industries (OPI) et se fixer comme cadre unique de travail le livre blanc que celle-ci a publié il y a plus de dix ans et qui contient tout ce qu’il faut pour redonner à l’industrie malienne ses lettres de noblesse. Sur le plan pragmatique, il s’agit de saisir toutes les opportunités offertes, de les exploiter au maximum avec l’objectif de l’emploi massif pour les jeunes. Dans ce cadre il existe le secteur de l’or, première industrie du pays à ce jour sans oublier le secteur informel lié à l’or.

Il y a également l’agro-industrie et la transformation de nos produits agricoles en mettant en avant les filières porteuses (manque, karité, coton, gomme arabique…). Il y a enfin la dimension protection de nos industries pour leur donner des chances de succès. J’ajoute que l’industrie ne doit plu être comprise dans le sens classique du terme et à ce titre, de nombreux services urbains complémentaires et fonctionnant en chaine forment de véritables industries. En la matière nos villes, combinées avec les technologies, nous offrent de véritables chances pour nos jeunes.

Quelles analyses faites-vous pour remédier le secteur industriel de notre pays ?  Et en un mot, comment relancer l’industrie malienne ? Quelles volontés politiques ?

La volonté politique reste la clé. Et pour cela, il faut avoir la claire conscience que l’emploi des jeunes est le facteur décisif pour la stabilité de notre pays dans les décennies à venir. Même le terrorisme auquel nous faisons face est lié à ce problème au moins à 40%. La volonté politique est également nécessaire pour dépasser les conservatismes et les résistances de certains circuits économiques très puissants et fondés sur les importations. On ne peut pas s’enrichir avec les importations. Cela doit être clairement dit et la grande majorité de nos compatriotes sont à convaincre sur ce cap. Ce ne sera pas facile mais notre avenir économique passera par là.

Au premier trimestre de l’année 2025, le trésor du Mali a encaissé environ 1,4 milliards de dollars de recettes minières. Quelle gestion efficace proposez-vous dans une période de vache maigre ? Pour pérenniser cette abondance fiscale, que conseillerez-vous à l’Etat centrale du Mali ?  

En Période difficile, il faut d’abord faire preuve de transparence dans l’utilisation des recettes exceptionnelles. Je conseille à nos autorités de communiquer sur l’encaissement des ressources provenant du secteur minier par le trésor public et ensuite sur les différentes destinations de cette manne. Et si je peux faire une suggestion en la matière c’est de payer les centaines de milliards de FCFA que l’Etat doit à ses fournisseurs alors que ces sommes ne figurent même pas dans l’endettement officiel du pays. Cela donnerait de l’air aux acteurs économiques et à l’ensemble de l’économie.

Pour pérenniser les recettes fiscales et les accroitre, il faut consolider le secteur pour assurer une continuité dans les activités d’exploitation mais également d’exploration. Tant qu’on n’assure pas une production régulière d’or avec une ouverture régulière de nouveaux gisements on ne sera pas à l’abri de chutes significatives de production et donc de recettes dans les années à venir. Enfin, il ne faut pas oublier le secteur de l’orpaillage et d’exploitation informelle et souvent illégale d’or, qui brasse des sommes fabuleuses en dehors de toute contribution au trésor public tout en détruisant l’environnement. Nous avons là de véritables gisements fiscaux pour l’Etat.

Sur le plan commercial, nos commerçants ont des difficultés non seulement au niveau de l’importation, mais dans l’exportation des produits made in Mali. Quelle politique proposerez-vous aux autorités maliennes ? Surtout avec l’Agence pour la promotion de l’exportation (APEX-MALI), une vitrine du commerce extérieur pour le Mali. Quel mécanisme d’innovation proposez-vous à l’Etat du Mali pour que cette agence soit autonome?

L’agence est autonome mais ses moyens sont limités. Il existe également des projets de soutien à l’exportation qu’il faut accompagner. Donc plus de moyens, y compris humains et institutionnels, pour les acteurs du secteur. Mais le déterminant le plus important pour l’exportation reste l’innovation et la compétitivité. Nous devons savoir nous démarquer, être créatif tout en offrant des produits dont le coût tient la comparaison avec les autres. Nous avons quelques handicaps qu’il faut avoir le courage d’identifier et de traiter.

Dans ce domaine comme pour l’industrie, il faut être essentiellement pragmatique, connaitre là où nous avons des opportunités et les soutenir à fond. L’artisanat malien dans ses différentes dimensions, les métiers de la culture et certaines de leurs productions (cuisine, musique, arts décoratoires…) offrent des possibilités d’exportation.

Quant aux  Petites et moyennes entreprises ou industries, elles constituent le socle du développement économique d’une nation. Alors que celles du Mali ne suivent pas les cadences normales. Concrètement, c’est quoi, la solution de Moussa Mara en faveur des jeunes entreprises en herbes ?

Il y a une dimension institutionnelle en matière de soutien aux PME qui est souvent passée sous silence et que je vais développer car c’est stratégique. Exemple : celle des pouvoirs locaux. Pour moi, nous devons donner de la latitude et des moyens à nos régions pour développer et mettre en œuvre leurs stratégies de développement économique. Les PME sont souvent des acteurs économiques régionaux donc éloignés du pouvoir central. Les autorités régionales sont plus près, connaissent mieux et peuvent donc être plus efficaces que le pouvoir central pour soutenir les filières agricoles, aider les artisans, soutenir les PME exportatrices ou encore sensibiliser les populations locales à consommer local. Je crois que même dans la promotion des jeunes entreprises, le soutien aux startups ou aux créateurs innovants, le pouvoir local peut être un facteur décisif dans nos politiques publiques de développement économique. Enfin, cette situation créera une émulation entre les régions qui pourront se tirer vers le haut dans leurs volontés de promouvoir leurs économies respectives.

Encadré

Moussa Mara, expert-comptable de profession et associé du plus grand cabinet d’expertise comptable de son pays, cumule 28 années d’expérience. Son cabinet opère dans 15 pays à travers l’Afrique. En outre, il a occupé des postes éminents tels que secrétaire général de l’ordre des experts-comptables, vice-président du Conseil comptable ouest-africain, membre du jury du diplôme régional d’expertise comptable pendant 15 ans, et enseignant dans de nombreuses universités à travers le Continent. Sur le plan politique, Moussa Mara a été maire et député de Bamako, puis a occupé le poste de Ministre de l’Urbanisme et de la Politique de la Ville.

Réalisée par Daouda Bakary KONE

Afrique subsaharienne: les devraient s’acquitter d’environ 20 milliards USD en intérêts sur leur dette extérieure 

0
World map with all states and their flags,3d render

(CROISSANCE AFRIQUE)-Selon un rapport publié par la Banque mondiale le mercredi 23 avril 2025, les pays d’Afrique subsaharienne devraient s’acquitter d’environ 20 milliards de dollars en intérêts sur leur dette extérieure contractée ou garantie par le secteur public (PPG)

Intitulé « Africa’s Pulse printemps 2025 : améliorer la gouvernance et servir les populations en Afrique », ce rapport souligne que l’évolution de la composition des créanciers externes a entraîné une augmentation des paiements d’intérêts et des remboursements en capital dans la région. Notamment, près de 75 % de ces paiements d’intérêts prévus pour cette année proviennent de détenteurs d’obligations, du gouvernement chinois et de prêteurs privés. 

Cette situation, qui survient alors que de nombreux pays africains luttent encore contre les conséquences économiques de la pandémie de COVID-19, met davantage de pression sur leurs budgets déjà serrés. Les taux d’intérêt en hausse et la nécessité de rembourser des dettes peuvent limiter la capacité des gouvernements à investir dans des secteurs critiques tels que la santé, l’éducation et les infrastructures. 

De plus, la dépendance croissante envers des créanciers variés, y compris des entités non publiques telles que les investisseurs étrangers, suscite des inquiétudes quant à la durabilité de cette dette à long terme. Alors que de nombreux pays africains cherchent à réformer leurs politiques économiques pour favoriser une croissance durable, la complexité du paysage d’endettement pourrait nécessiter des stratégies innovantes pour négocier des conditions favorables et éviter une crise de la dette.

 Dans ce contexte alarmant, il est crucial de se pencher sur l’impact direct de cette situation sur les vies des citoyens africains. La hausse des intérêts pourrait conduire à des coupes budgétaires dans les services sociaux essentiels, entraînant une augmentation de la pauvreté et des inégalités. 

Les jeunes, en particulier, pourraient voir leurs espoirs d’éducation et d’emploi compromise par le manque d’investissement dans les infrastructures. En outre, la pression croissante pour rembourser la dette pourrait faire obstacle aux efforts en matière de développement durable, notamment dans la lutte contre le changement climatique ou la promotion des énergies renouvelables. Le rapport attire également l’attention sur les conséquences géopolitiques potentielles, alors que les pays africains deviennent de plus en plus dépendants des financements chinois et des investisseurs étrangers. 

Noton que Cela pourrait affaiblir leur capacité à prendre des décisions souveraines, compromettant ainsi leur autonomie économique. Il est donc impératif que les gouvernements africains collaborent étroitement avec les organismes internationaux pour élaborer des solutions innovantes et durables, visant à équilibrer leurs obligations financières avec les besoins fondamentaux de leurs populations. 

À ce titre, la recherche d’une gouvernance efficace et d’une transparence accrue dans la gestion des finances publiques devient non seulement une priorité, mais une nécessité absolue pour naviguer dans cet environnement économique mondial en constante évolution. 

Korotoumou Sylla 

Mali: le déficit budgétaire ressorti à 581 milliards de FCFA, soit une baisse de 14,92% en 2025

1

(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, la Loi de finances prévoit une réduction du déficit budgétaire, estimé à environ 581 milliards FCFA pour l’année 2025, soit une baisse de 14,92% par rapport aux prévisions de 2024.

Ainsi, cela témoigne de l’engagement du gouvernement malien à redresser la situation, malgré les défis persistants. Selon les prévisions du gouvernement malien, ce déficit devrait se stabiliser à 3,6% du PIB.

En 2024, le Mali a enregistré un déficit budgétaire de 740 millions de dollars, soit environ 428,33 milliards FCFA, à la fin de l’année, contre 386,29 milliards FCFA en 2023.

Ce chiffre provient du rapport d’exécution budgétaire publié par la Direction générale du Budget. Au cours de l’exercice, le pays a révisé son budget à deux reprises, en juillet et en septembre, en réponse à des défis économiques imprévus.

Bien que les recettes soient restées stables, les dépenses ont augmenté, passant de 5,3 milliards à 5,4 milliards de dollars, correspondant à une hausse des dépenses engagées de 3070,74 milliards FCFA à 3138,64 milliards FCFA, avec un taux d’exécution de 91,93%. Cette détérioration du solde budgétaire s’inscrit dans un contexte économique complexe, marqué par une crise sécuritaire et humanitaire persistante.

Le pays, qui fait face à des défis multiples liés à l’instabilité politique et à l’insécurité croissante, a vu ses infrastructures et ses services publics gravement affectés. Le Fonds monétaire international (FMI) souligne que ces difficultés ont été exacerbées par des restrictions financières, rendant la gestion budgétaire encore plus ardue.

Cette situation budgétaire précaire est d’autant plus préoccupante dans une région du Sahel où les besoins humanitaires s’accroissent et où la population malienne s’efforce de subsister face à des conditions de vie de plus en plus difficiles. En conséquence, des millions de citoyens vivent dans l’insécurité alimentaire et ont un accès limité aux soins de santé et à l’éducation.

Notons qu’en matière de croissance, la Banque mondiale anticipe une moyenne de 4,7% pour la période 2025-2026, soutenue principalement par l’exploitation de l’or, le démarrage imminent de la production de lithium, ainsi que par des secteurs comme l’agriculture et les télécommunications, qui présentent des potentiels inexploités.

Toutefois, les résultats de ces prévisions dépendront de la capacité du pays à surmonter ses problèmes de sécurité et à instaurer un climat d’investissement favorable qui soutiendra son développement économique.

Daouda Bakary KONÉ

Ghana: un accord significatif scellé avec neuf grandes sociétés pour acquérir 20 % de leur production aurifère 

0

(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Ghana,  l’État a annoncé avoir  conclu un accord significatif avec neuf grandes sociétés minières pour acquérir 20 % de leur production d’or destinée à l’exportation.

 Cette initiative, orchestrée par le Ghana Gold Board (GoldBod), une nouvelle entité publique chargée de réguler le secteur aurifère, représente une étape majeure dans la politique économique du pays. L’objectif est d’accroître les retombées économiques locales issues de l’exploitation minière, un secteur clé de l’économie ghanéenne.

Les sociétés impliquées dans cet accord comprennent : Golden Team Mining Company Limited, Akroma Gold Limited, Adamus Resources Limited, Cardinal Namdini Mining Limited, Goldstone Akrokeri Limited, Earl International Group (GH) Limited, Xtra Gold Mining Limited, Prestea Sankofa Gold Limited, et Gan He Mining Resource Development Limited, comme l’indique un communiqué de GoldBod publié le 30 avril. 

Selon les modalités de l’accord, ces entreprises doivent livrer leur or destiné à l’exportation sous forme de lingots à un point de collecte officiel : le laboratoire d’analyse de GoldBod, situé à l’aéroport international de Kotoka à Accra. Le paiement, effectué en cédis ghanéens dans un délai de deux jours ouvrables, sera calculé sur la base du prix au comptant du marché mondial, avec une remise de 1 %.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une stratégie gouvernementale plus vaste visant à renforcer les réserves nationales d’or et de devises étrangères. Il convient de noter qu’il y a deux semaines, un décret a été émis pour désigner GoldBod comme l’unique acheteur de l’or artisanal, une mesure effective depuis le 30 avril.

En redirigeant une part substantielle de la production aurifère vers le marché domestique, le Ghana cherche à se protéger des fluctuations des taux de change et à accroître ses réserves stratégiques. Le choix d’effectuer les transactions en monnaie locale, en se fondant sur le taux de change interbancaire publié par la Banque du Ghana (BoG), souligne la volonté d’ancrer la valeur de l’or dans l’économie nationale.

Cet accord marque une avancée significative dans la quête d’une meilleure redistribution des richesses générées par l’exploitation minière au bénéfice du pays. Si ce modèle s’avère efficace, il pourrait servir de modèle pour d’autres nations africaines riches en ressources, désireuses de s’éloigner du schéma d’exportation brute en faveur d’une gestion plus autonome et stratégique.

 Moussa KONÉ 

Cameroun : Castel revendique 128 milliards de FCFA d’investissements dans les PME

0

(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Cameroun, Castel a affirmé avoir injecté 128 milliards FCFA dans les PME camerounaises grâce à sa filiale Boissons qui a généré ce montant en chiffre d’affaires, en 2014. 

Selon le brasseur, plus de 55% de ses achats, tous secteurs confondus, ont été réalisés auprès de partenaires nationaux. « Nous avons fait du contenu local un axe stratégique majeur », a déclaré Stéphane Descazeaud, directeur général de Boissons du Cameroun, dans une interview accordée à Ecomatin.

 Cette stratégie s’est illustrée par le renforcement des relations avec des fournisseurs locaux historiques, tels que la Compagnie Fermière du Cameroun (CFC) pour le maïs, Wega Food et Sosucam pour le sucre, ainsi que Pack Industry, Safca, Metropolitan et Multiprint dans le domaine du packaging.

Cependant, la dynamique ne se limite pas à la préservation de partenariats traditionnels. Castel a également pour objectif de faire émerger de nouveaux acteurs au sein de l’écosystème entrepreneurial camerounais afin de consolider davantage l’orientation locale de ses achats. Cette volonté de diversification se manifeste dans la chaîne d’approvisionnement en sorgho développée dans l’Extrême-Nord, grâce à des collaborations avec des fournisseurs comme Sogdiprocam et Cropsec. Ce partenariat a permis, en 2024, de récolter 7 900 tonnes de sorgho entièrement sourcées localement.

Pour la direction de Boissons du Cameroun, ces initiatives vont au-delà des impératifs de rentabilité industrielle; elles contribuent également à la stabilité sociale des agriculteurs, au dynamisme des PME locales et à la stimulation de l’économie nationale. En 2025, le groupe français prévoit d’intensifier cette stratégie en combinant l’extension industrielle, la relance de filières agricoles et un ancrage durable dans l’économie locale. Il envisage d’augmenter ses capacités de production pour répondre à la demande croissante et prévenir les pénuries.

À Douala-Ndokoti, deux nouvelles chaînes de conditionnement devraient être opérationnelles au premier semestre. L’une d’entre elles, déjà en fonction depuis mars, a augmenté de 35% la capacité de remplissage des bouteilles. À Garoua, un nouveau bâtiment industriel, en cours d’achèvement, accueillera une chaîne qui doublera les performances actuelles de production de bouteilles en verre.

Dans cette dynamique d’intégration industrielle, la Société Camerounaise de Verrerie (Socaver), également sous le contrôle de Castel, prévoit d’investir plus de deux milliards FCFA pour l’installation d’une nouvelle ligne de production de capsules métalliques, mettant en valeur le savoir-faire de prestataires locaux comme BWB Sarl, Install Industry, Dolog Company et Enpecam.

Pour ce qui est des matières premières agricoles, les ambitions de Boissons du Cameroun sont tout aussi notables. D’ici 2025, la société prévoit de s’approvisionner à hauteur de 13 000 tonnes de sorgho local.

 Abdoulaye Koné 

Banques: le bénéfice net de Coris Bank International affiche 48 milliards de FCFA en 2024

0

(CROISSANCE AFRIQUE)-Coris Bank  International SA a annoncé avoir  enregistré un bénéfice notable de 48 milliards FCFA en 2024, ce qui témoigne de la robustesse de ses opérations malgré un environnement économique difficile. 

Dans un contexte régional marqué par des tensions macroéconomiques persistantes, caractérisées par une volatilité accrue des marchés financiers et des pressions inflationnistes, la Banque a su faire preuve d’une résilience admirable au titre de l’exercice 2024. Le résultat net s’est établi à 47,93 milliards FCFA, affichant un recul de 25,39 % par rapport à 2023.

 Bien que cette diminution soit significative, elle trouve ses origines dans des facteurs exogènes, tels qu’un environnement monétaire de plus en plus restrictif et un ralentissement de l’activité économique dans des secteurs clés, plutôt que dans une dégradation intrinsèque de la rentabilité de l’établissement. Il est important de noter que cette performance est d’autant plus impressionnante compte tenu des défis globaux, allant des crises géopolitiques aux fluctuations du prix des matières premières, qui ont impacté de nombreuses institutions financières de la région. 

Un clin d’œil également aux initiatives de Coris Bank dans le renforcement de son capital, avec une surveillance proactive de l’évolution de ses ratios de solvabilité afin d’assurer une résilience continue face aux incertitudes économiques. La banque a également engagé des efforts pour améliorer l’expérience client, ce qui pourrait contribuer à son attractivité sur le marché.

 Dans cette optique, les dirigeants ont mis en place des programmes de formation continue pour le personnel, afin de s’assurer qu’ils possèdent les compétences nécessaires pour répondre aux attentes croissantes des clients dans un environnement dynamique. De plus, des innovations technologiques ont été introduites pour faciliter les transactions et améliorer la digitalisation des services bancaires, répondant ainsi à une demande croissante pour des solutions financières accessibles et efficaces. 

Notons que ces initiatives, associées à une approche focalisée sur le développement durable, suggèrent que Coris Bank est bien positionnée pour naviguer à travers les éventuels défis futurs tout en continuant à offrir de la valeur à ses clients. – Voir aussi : Coris Invest Group : Boucle avec succès une levée de 20 milliards FCFA sur le marché financier régional de l’UEMOA.

Daouda Bakary KONÉ 

Umoa-titres : la Guinée-Bissau lève 12,5 milliards de FCFA sur le marché financier régional 

0

(CROISSANCE AFRIQUE)-En Guinée-Bissau, la direction générale du trésor et de la comptabilité Publique a réussi à emprunter 12,5 milliards FCFA (environ 19 millions d’euros) lors de son intervention sur le marché de la dette souveraine, qui s’est tenue le 28 avril 2025.

Cette opération s’inscrit dans le cadre des émissions de titres publics de l’UMOA et comprend deux Bons assimilables du Trésor (BAT) de maturités respectives de 187 et 364 jours, ainsi qu’une Obligation assimilable du Trésor (OAT) de 3 ans. 

La réussite de cette opération n’est pas seulement une simple annonce financière; elle représente un moment crucial pour la Guinée-Bissau, un pays qui, ces dernières années, a traversé des défis économiques considérables. L’accès à ces fonds permettra non seulement de financer des projets d’infrastructure vitaux mais aussi de stabiliser l’économie dans un contexte où les besoins de financement sont de plus en plus pressants.  

Le montant total des offres déposées par les investisseurs a atteint 18,6 milliards FCFA, ce qui équivaut à un taux de couverture de 148,86%, illustrant ainsi un fort intérêt du marché. Cette confiance des investisseurs pourrait être interprétée comme un signe positif, témoignant d’une volonté croissante de soutenir les initiatives économiques de la nation. 

Toutefois, pour cette émission, la Guinée-Bissau a décidé de ne lever que 12,5 milliards FCFA, entraînant un taux d’absorption de 67,18%, un chiffre qui pourrait soulever des interrogations quant à la stratégie de gestion de la dette du pays. En optant pour un montant inférieur à la demande reçue, le Trésor public bissau-guinéen montre qu’il privilégie la prudence contre l’endettement excessif, une démarche qui pourrait renforcer sa crédibilité sur le long terme.   

Le Trésor public bissau-guinéen a finalement retenu seulement 66,26 milliards FCFA (soit 101 millions d’euros), ce qui représente un écart de 3,74 milliards FCFA par rapport au montant initialement recherché. En détail, les montants retenus pour les BAT de maturités respectives de 197 et 364 jours s’élèvent à 6,58 milliards et 2,06 milliards FCFA, affichant des taux marginaux de 9,24% et 9,25%, avec des rendements moyens pondérés de 9,42% et 10,09%.

 L’OAT a reçu une validation de 3,85 milliards FCFA à un prix marginal de 9 020 FCFA, pour un rendement moyen pondéré de 10,22%. Ces chiffres révèlent les nuances du marché obligataire bissau-guinéen, où la tension entre l’offre et la demande peut influencer les taux d’intérêt de manière significative. 

Notons que les offres retenues proviennent uniquement de quatre des huit Etats membres de l’Union, à savoir : le Burkina Faso (4,74 milliards FCFA), la Côte d’Ivoire (4,04 milliards FCFA), le Sénégal (2,81 milliards FCFA) et le Bénin (1,37 milliard FCFA). Cette participation sélective pourrait être perçue à la fois comme une opportunité et un défi, soulignant la nécessité d’une plus grande collaboration entre les États membres pour favoriser une intégration économique régionale plus cohérente.

 Alors que ces pays s’engagent à investir dans la Guinée-Bissau, il devient impératif de renforcer les relations commerciales et financières afin de créer un environnement propice à la croissance mutuelle et à la stabilité économique régionale.

 Zangouna KONÉ