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Mali: l’OCP obtient un marché d’engrais de 10 milliards de FCFA pour 21543 tonnes 

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, les autorités ont annoncé, lors du conseil des ministres du 16 avril, la libération de 9,8 milliards FCFA hors taxes pour l’acquisition de 21 543 tonnes d’engrais. Cette initiative, dans le cadre du Projet de développement de la productivité et de la diversification agricole, vise à améliorer la productivité agricole dans les zones arides et semi-arides du pays. 

La société OCP-AFRICA, une filiale du groupe marocain Office Chérifien des Phosphates (OCP), un acteur clé dans la production d’engrais en Afrique, a été chargée de cette opération. Selon l’accord, les livraisons seront effectuées à Bamako, la capitale, dans un délai de 45 jours. 

Ce projet répond à des besoins pressants des populations rurales de ces zones vulnérables, souvent confrontées à l’insécurité alimentaire et à des rendements agricoles variables. L’approvisionnement en engrais est crucial pour améliorer les rendements, diversifier les cultures, et assurer des revenus plus stables pour les agriculteurs. 

Ce projet ambitieux ne se limite pas uniquement à la distribution d’engrais ; il s’inscrit dans une vision globale visant à transformer le paysage agricole malien. Avec des milliers de petites exploitations agricoles touchées, cette initiative représente une lueur d’espoir pour de nombreux agriculteurs qui luttent pour subsister dans des conditions difficiles.

 Pour un pays où l’agriculture est le moteur de l’économie et la principale source de revenus pour des millions de personnes, l’accès à des intrants de qualité est fondamental. En outre, cette démarche vise à réduire la vulnérabilité des ménages, tout en promouvant une agriculture durable et résiliente.

 Le plan inclut des formations sur l’utilisation optimale de ces engrais, permettant aux agriculteurs d’adopter des pratiques de culture modernes et durables. Cela pourrait également encourager l’innovation locale, en favorisant les recherches sur des variétés de cultures plus résistantes aux conditions climatiques extrêmes. 

Notons que l’impact positif potentiel sur la sécurité alimentaire nationale pourrait avoir des échos au-delà des frontières maliennes, contribuant ainsi à la stabilité dans l’ensemble de la région du Sahel. 

Abdoulaye KONE 

Mali: le Trésor public mobilise 66 milliards de FCFA sur le marché financier de l’Umoa 

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique a entrepris une opération sur le marché de la dette publique de l’UMOA dans le but de mobiliser 60 milliards FCFA auprès des investisseurs régionaux, le 16 Avril 2025. Finalement, le pays a obtenu 66 milliards FCFA sur le marché financier de l’Umoa.

Cette initiative a consisté en une émission simultanée de Bons et d’Obligations Assimilables du Trésor (BAT/OAT), incluant deux BAT avec des maturités de 182 jours et 364 jours, ainsi que deux OAT d’une durée de 3 et 5 ans. 

La demande a été chaleureusement accueillie, les investisseurs ayant proposé jusqu’à 72,34 milliards FCFA, ce qui a entraîné un taux de couverture de 120,58%. Finalement, le Mali a choisi de lever 66 milliards FCFA (soit environ 100,6 millions d’euros), dépassant de 6 milliards FCFA le montant initialement prévu, pour un taux d’absorption de 91,23%. Dans le cadre de cette opération, le BAT de 182 jours a retenu 12,01 milliards FCFA, avec un taux marginal fixé à 8,75% et un rendement moyen pondéré affichant 8,99%.

 Cette performance illustre non seulement la confiance des investisseurs à court terme dans la stabilité économique du Mali, mais également une volonté de s’engager dans des instruments financiers garantis par l’état. Quant au BAT de 364 jours, il a admis une demande significative de 22,82 milliards FCFA, avec un taux marginal de 8,9% et un rendement moyen pondéré qui s’élève à 9,68%. 

De plus, pour les OAT, la maturité de 3 ans a levé 7,2 milliards FCFA, enregistrant un prix marginal de 9 200 FCFA et un rendement moyen pondéré de 8,35%, tandis que la maturité de 5 ans a vu une collecte de 23,96 milliards FCFA avec un prix marginal de 9 300 FCFA et un rendement moyen pondéré de 8,1%. Ces résultats témoignent d’une dynamique favorable du marché obligataire, signifiant une confiance renforcée dans la capacité du gouvernement malien à gérer sa dette.

Notons qu’il est également à noter que la majorité des offres retenues proviennent du Mali, représentant 49,48 milliards FCFA, soit 74,96% de l’ensemble des fonds levés. Cela démontre une forte implication des investisseurs locaux, renforçant ainsi le sentiment de solidarité nationale et l’importance de soutenir l’économie locale par le biais d’investissements internes, crucial pour le développement durable du pays et de sa résilience aux chocs économiques externes.

 Daouda Bakary KONÉ 

Nigéria: la Grande-Bretagne annonce 13 millions de dollars destinés aux infrastructures 

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Nigeria, la Grande-Bretagne a annoncé un investissement de 13 millions USD dans des infrastructures résilientes face aux changements climatiques, par l’intermédiaire du FSD Africa Investments (FSDAi), la branche d’investissement du gouvernement britannique dédiée au développement financier.

Cet engagement de 10 millions de livres sterling (environ 13,2 millions de dollars) équivaut à 7,66 milliards FCFA et sera alloué au Fonds d’infrastructures pour le climat et la transition d’ARM-Harith. Ce fonds est une collaboration entre ARM, le principal fournisseur de services financiers non bancaires du Nigeria, et Harith General Partners, un gestionnaire de fonds d’infrastructure reconnu basé en Afrique du Sud.

Les financements attireront principalement les fonds de pension nigérians, leur permettant d’investir dans des projets d’infrastructures essentielles et résilientes, notamment dans les secteurs de l’énergie, des transports, de l’eau et de la connectivité numérique. Ce partenariat illustre l’engagement de transformer le paysage du financement des infrastructures en Afrique, en ciblant la réticence historique des fonds de pension à s’engager dans des classes d’actifs souvent perçues comme illiquides et risquées.

De plus, l’engagement de FSDAi dépasse le cadre d’un investissement traditionnel. En effet, 75 % des fonds seront fournis en monnaie locale, une mesure stratégique pour protéger les fonds de pension de la volatilité des taux de change. Ce mécanisme pourrait également débloquer jusqu’à 31 millions de livres sterling supplémentaires en contributions des institutions de retraite.

Anne-Marie Chidzero, directrice des investissements de FSDAi, a déclaré : « Nous sommes ravis de collaborer avec ARM-Harith pour illustrer comment les capitaux à risque d’un investisseur comme FSDAi, expert dans la création de marchés, peuvent être structurés de manière stratégique pour mobiliser des capitaux institutionnels nationaux. Cette approche renforce les marchés financiers africains et facilite l’allocation des capitaux vers une croissance économique durable et verte sur tout le continent. »

Rachel Moré-Oshodi, PDG d’ARM-Harith, considère cette initiative comme un tournant. Elle a ajouté : « Nous sommes fiers d’avoir, avec FSDAi, conçu une solution innovante qui diminue les risques tout en offrant rapidité de liquidité et croissance du capital à long terme. 

Notons qu’il  s’agit d’une première mondiale, une solution révolutionnaire générée par le secteur privé qui pourrait transformer de manière significative le financement des infrastructures, non seulement au Nigeria, mais dans toute l’Afrique. »

 Moussa KONÉ 

En Centrafrique, l’indien Mahasakthi va investir plus de 500 milliards FCFA dans l’agriculture

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Le mardi 15 avril 2025, en présence du Président Faustin Archange Touadéra, le gouvernement centrafricain a signé deux conventions d’investissement avec Mahasakthi, une entreprise spécialisée dans l’agro-industrie et membre du conglomérat multinational Sakthi Group.

 Lors d’une conférence de presse, il a été annoncé que cet investissement s’élève à 1,15 milliard d’euros (environ 984 milliards de FCFA), dédié à deux filières agricoles prioritaires. Ainsi, 175 millions d’euros (114,7 milliards FCFA) seront alloués à la production et à la transformation du manioc, un aliment de base pour la population, tandis qu’1 milliard d’euros (655,9 milliards FCFA) sera destiné à la filière canne à sucre, avec l’objectif de produire du sucre à grande échelle sur le continent. 

Le groupe Mahasakthi prévoit d’intervenir sur toute la chaîne de valeur, depuis la culture jusqu’à la transformation industrielle, en incluant la mécanisation agricole et le transfert de technologie. De plus, l’entreprise prévoit d’utiliser les sous-produits de la canne pour générer 60 mégawatts d’énergie électrique à partir de la bagasse.

Les autorités centrafricaines affirment que ce partenariat s’inscrit dans le cadre du Plan national de développement 2024-2028 (PND-RCA), où l’agriculture est considérée comme l’un des piliers stratégiques. Ce projet, qui s’étalera sur 15 ans, vise non seulement à moderniser l’agriculture en RCA, mais également à favoriser l’insertion professionnelle des jeunes et des femmes. 

D’après les informations fournies par le gouvernement, le projet engendrera également des retombées en matière d’infrastructures, notamment par l’aménagement de routes reliant Bangui aux zones rurales, facilitant ainsi l’accès à ces régions. Du côté indien, T. Rajkumar, président du groupe Mahasakthi, a souligné l’importance stratégique de cet engagement, déclarant : « Nous souhaitons faire de la RCA un acteur majeur de la production de sucre en Afrique. La demande sur le continent est forte, mais l’offre est insuffisante. »

Actif en Inde, en Chine, en Europe et au Moyen-Orient, le groupe Mahasakthi est un acteur expérimenté dans le domaine agribusiness et produit près de 90 000 tonnes de sucre par jour sur le marché indien à travers sa maison-mère, le Sakthi Group. Ce partenariat structurant a été facilité par Afriland First Group, basé au Togo, et par la Société Centrafricaine d’Investissement Stratégique Group (SCISG), située à Bangui. 

Selon les informations reçues, des études techniques sont en cours pour identifier les sites de production et les superficies exploitées seront déterminées dans les semaines à venir. La République Centrafricaine, avec 15 millions d’hectares de terres arables dont moins de 5 % sont actuellement cultivés, détient un potentiel agricole considérable. 

Notons qu’en se concentrant sur le manioc et la canne à sucre, le gouvernement vise à transformer ces ressources en moteurs de croissance économique et de stabilité sociale. Ce projet monumental se veut le plus important investissement étranger jamais réalisé dans le secteur agricole du pays, représentant « près de deux fois le budget annuel de l’État centrafricain », comme l’a souligné Richard Filakota, ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération internationale.

Zangouna KONÉ 

Mali: le Directeur Général et Chef de l’Administration du Groupe de la Banque mondiale en visite à Bamako

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BAMAKO, le 15 avril 2025 – Le Directeur Général et Chef de l’Administration du Groupe de la Banque mondiale, M. Wencai Zhang, entreprend pour la première fois une visite de travail de trois jours au Mali dans le cadre du renforcement du partenariat entre le Mali et la Banque mondiale.  

Durant son séjour au Mali, du 16 au 19 avril 2025, M. Zhang rencontrera des membres du gouvernement et les partenaires techniques et financiers, pour échanger sur les questions de développement du Mali. Outre le dialogue de haut niveau avec les autorités, le Directeur Général échangera également avec le secteur privé, visitera les sites des projets et s’entretiendra avec les bénéficiaires. Ces diverses réunions permettront de faire l’état des lieux des défis auxquels le pays fait face et de mieux identifier les appuis de la Banque mondiale pour éradiquer la pauvreté dans un monde plus vivable. 

Le Groupe Banque Mondiale reste un partenaire de premier plan dans le soutien au développement du Mali, y compris la réalisation d’infrastructures de soutien à la croissance économique, la réduction de la fragilité, des conflits et de la violence, le développement du capital humain et le changement climatique.  

Son portefeuille dans le pays comprend actuellement 11 projets nationaux et 8 projets régionaux pour un montant total d’un peu plus de 1,8 milliard de dollars des Etats-Unis. Ces projets soutiennent le développement dans des secteurs tels que l’agriculture, le développement urbain, l’accès à l’eau, l’inclusion sociale, l’énergie, les routes, l’assainissement, l’autonomisation des femmes, l’éducation et la santé.

Alliance des Etats du Sahel (AES) : la Force unifiée, bientôt sur le terrain des opérations

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Le Chef d’Etat-major général des Armées du Burkina Faso, le Général de brigade Moussa DIALLO a procédé le mardi 15 avril 2025 à Ouagadougou à la clôture des séances de travaux des Chefs des Etats-Majors des Armées de la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel (AES).

Au terme des travaux des experts militaires et des chefs des Etats-Majors des Armées du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont paraphé un document portant sur les modalités de la mise en place de la Force unifiée de l’Alliance des Etats du Sahel.

Pour le chef d ‘Etat-Major general des Armées du Burkina Faso, le Général de brigade Moussa DIALLO, « cette rencontre troisième du genre s’inscrit dans la continuité des engagements et des ambitions communes et marque une étape décisive dans le cheminement vers une défense commune autonome et souveraine ».

La rencontre de Ouagadougou des premiers responsables des Armées de l’AES a fait le bilan du plan Yéréko. Une opération conjointe conduite par les forces armées du Burkina Faso, du Mali et du Niger qui a entraîné selon le Général Moussa DIALLO la neutralisation de plusieurs groupes terroristes. Aussi, le plan Yéréko a-t-il permis de surmonter les goulots d’étranglement logistiques et de consolider la coordination opérationnelle des Etats de l’Alliance.

Des échanges ont également porté sur les modalités de mise en place de la Force unifiée de l’Alliance des Etats du Sahel. A ce titre, des amendements ont été apportés au protocole additionnel considéré comme le pilier de la force unifiée afin de garantir la sécurité de la Confédération des Etats du Sahel.

Orange Afrique et Moyen-Orient lance “My Customer, My Boss” une mobilisation inédite de 10 000 salariés…

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Orange a déployé pour la première fois, simultanément dans ses 17 filiales en Afrique et au Moyen-Orient, l’initiative “My Customer, My Boss”. Cette opération inédite constitue une première à l’échelle du continent pour une entreprise de cette envergure.

Elle vise à renforcer l’écoute client à tous les niveaux de l’organisation, en mobilisant, le même jour, plus de 10 000 collaborateurs de toutes les fonctions, pour aller directement à la rencontre de 15 000 clients situés dans 120 villes et villages.

L’expérience client est l’affaire de tous, chaque salarié, sans exception, s’engage à répondre aux attentes de nos clients avec excellence

Inspirée d’une initiative lancée avec succès en Sierra Leone, cette démarche marque une nouvelle étape dans la culture managériale d’Orange Afrique et Moyen-Orient : faire de chaque salarié un acteur de la satisfaction client, quel que soit son rôle dans l’entreprise. Dans les grandes villes comme dans les zones plus reculées, les équipes ont échangé avec les clients grand public, les entreprises, les utilisateurs d’Orange Money et les partenaires, afin de mieux comprendre leurs attentes et leurs usages.

Cette initiative, appelée à devenir un rendez-vous annuel, s’inscrit dans une démarche d’amélioration continue de l’expérience client afin d’évaluer leur satisfaction, comprendre leurs attentes et continuer d’améliorer les services qui leurs sont destinés. Les retours recueillis sur le terrain seront analysés en utilisant les technologies les plus récentes de l’intelligence artificielle et transformés en actions concrètes lors de hackathons internes organisés dans chaque pays. Pour faciliter la collecte des données, une application mobile a été développée par Gofiled, une startup issue de l’Orange Digital Center de Tunisie. Cette collaboration illustre la volonté d’Orange de conjuguer innovation locale, impact sociétal et performance business, en mobilisant son écosystème entrepreneurial pour répondre aux besoins du terrain.

Brelotte Ba, Directeur Général Adjoint Orange Afrique et Moyen-Orient, commente : « L’expérience client est l’affaire de tous, chaque salarié, sans exception, s’engage à répondre aux attentes de nos clients avec excellence. Avec My Customer, My Boss, nous démontrons que notre engagement à servir est collectif, concret et tourné vers l’avenir en organisant pour la première fois, à l’échelle du continent, une mobilisation collective de cette ampleur. Je tiens à remercier l’ensemble des collaborateurs qui se sont portés volontaires pour aller à la rencontre de nos clients et partenaires avec professionnalisme, écoute et enthousiasme. »

Mali: le FMI annonce 129 millions de dollars pour répondre aux besoins urgents résultant des inondations

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 (CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé décaissement de 129 millions de dollars (93,3 millions de DTS) au titre de la facilité de crédit rapide (FCR) pour répondre aux besoins urgents résultant des inondations, mercredi 16 Avril 2025.

« Le Mali a subi plusieurs chocs sur le plan économique en 2024. Après une vague de chaleur sans précédent en avril, il a subi des inondations extrêmes d’une ampleur égale à une sur cinquante ans au cours du second semestre. L’aggravation des risques sécuritaires, la baisse de la production d’or, les coupures d’électricité fréquentes et un rééquilibrage budgétaire plus prononcé que prévu ont tous pesé sur la croissance. Certain de ces chocs devraient persister en 2025, et les réductions récemment annoncées de l’aide publique au développement devraient créer des pressions supplémentaires », souligne le Okamura, directeur général adjoint et président du Fonds monétaire International (FMI).

La FCR est assortie d’un programme de référence sur 11 mois. Les programmes de référence sont des accords entre les pays membres et les services du FMI en vue d’assurer le suivi du programme économique des pays membres et de rétablir un bilan de mise en œuvre des réformes. Le Mali est confronté à des difficultés considérables à la suite des graves inondations de 2024, qui ont causé des dégâts considérables aux infrastructures, à l’agriculture et aux moyens de subsistance. Ces difficultés viennent s’ajouter aux pressions issues des problèmes de sécurité persistants et de l’insécurité alimentaire généralisée, ce qui pèse encore davantage sur la croissance du PIB.

Le décaissement au titre de la FCR devrait aider les autorités à répondre aux besoins urgents de financement de la balance des paiements résultant des inondations. Il s’agit notamment de financer les importations de produits essentiels et d’infrastructures essentielles.

Dans le cadre du programme de référence, les autorités se sont engagées à renforcer la gouvernance budgétaire, la gestion des finances publiques et la transparence et la responsabilité dans l’utilisation des fonds au titre de la FCR. Les autorités sont également déterminées à protéger les populations les plus vulnérables en renforçant le dispositif de protection sociale et en luttant contre l’insécurité alimentaire.

Le programme de référence prévoit également que la politique budgétaire assure la viabilité dans un contexte de conditions de financement serrées et de coûts d’emprunt élevés. Les réformes consistent notamment à accroître les recettes intérieures en élargissant l’assiette fiscale et en renforçant l’administration des recettes et des douanes. Il demeure essentiel d’améliorer l’efficience des dépenses, par exemple en remédiant à la vulnérabilité des entreprises publiques et en renforçant leur surveillance, en particulier la compagnie d’électricité Énergie du Mali (EDM), tout en préservant l’investissement public et les ménages vulnérables. En outre, il importe que les autorités établissent un plan transparent à moyen terme d’apurement des arriérés intérieurs et extérieurs.

Notons « Le financement d’urgence au titre de la facilité de crédit rapide (FCR) aidera à répondre aux besoins urgents de financement de la balance des paiements engendrés par les inondations. Ce choc exogène a causé des dommages considérables aux infrastructures publiques et détruit les moyens de subsistance, exacerbant l’insécurité alimentaire déjà élevée et les déplacements internes.

« Parallèlement au financement d’urgence au titre de la FCR, un programme de référence de onze mois a été récemment approuvé par la Direction Générale du FMI à la demande des autorités. Il comprend des mesures visant à garantir la transparence et la responsabilisation dans l’utilisation des ressources accordées au titre de la FCR, ainsi que d’autres repères structurels visant à améliorer la gouvernance et la transparence budgétaires. Il est essentiel de poursuivre les réformes de la gouvernance pour garantir une utilisation efficiente des fonds publics, rétablir la crédibilité auprès des partenaires au développement et améliorer le climat des affaires.

« Le risque de surendettement extérieur et global du Mali est jugé modéré, même si les risques de dégradation se sont accrus depuis la précédente analyse de viabilité de la dette réalisée en 2023. Pour garantir la stabilité macroéconomique et stimuler la croissance à moyen terme, il importera d’améliorer la rentabilité et la situation financière des entreprises publiques, d’apurer les arriérés intérieurs et extérieurs, de maintenir un environnement réglementaire fiable et stable, de maintenir la discipline budgétaire et de réduire l’incertitude qui entoure les politiques publiques.

Daouda Bakary KONE

EXERCICE DU POUVOIR PAR LES PARTIS POLITIQUES: Une gestion patriarcale et paternaliste au détriment du peuple

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(CROISSANCE AFRIQUE)-L’instauration de la démocratie multipartite dans notre pays suite à l’insurrection populaire ayant débouché sur le coup d’Etat du 26 mars 1991, a provoqué une floraison tous azimuts de partis politiques.

Celle-ci, sous le couvert du multipartisme intégral homologué par la conférence nationale organisée dans la foulée du renversement du régime militaro-civil de l’UDPM, sera marquée par une gestion patriarcale et paternaliste de la part des dirigeants qui restent collés à leurs postures comme des dinosaures depuis trois dizaines d’années. Leur temps est pourtant bien révolu, non pas seulement en raison de leur durée sur la scène, mais surtout parce qu’ils ont échoué à instaurer une véritable démocratie vertueuse. Et pourtant, beaucoup d’entre eux ne se rendent pas compte, ils osent toujours se glorifier de leur gestion et sont décidés à occuper la scène nationale.

Le Général Yamoussa Camara, ministre malien de la défense pendant la transition de 2012-2013, dans son livre « Présumé coupable, ma part de vérité » affirme que : « L’homme politique malien dévoile sa vraie nature à l’exercice du pouvoir. Vaniteux et tyrannique, il est singulièrement cruel. En dehors des siens, qu’il aime jusqu’à leurs défauts, nul ne trouve grâce à ses yeux. Aveuglé par son désir de puissance et enchaîné dans ses appétits, ses besoins et ses passions, il oublie les principes moraux et la certitude de la mort. Il reste suprêmement indifférent à l’arbitraire et à l’injustice pour tout ce qui ne le touche pas. » .

Malheureusement cest ce constat qui se dégage en faisant une rétrospective sur les 30 années de pratique démocratique dans notre pays. Les acteurs du mouvement dit démocratique ont suscité un réel espoir chez les populations. Hélas, cela ne fut que de courte durée car les maliens se sont rendus compte progressivement que les hommes politiques ne pensaient quà eux-mêmes, à leurs familles, à leurs amis et proches. L’exercice du pouvoir est devenu un partage de gâteau entre les politiques ouvrant ainsi la course effrénée à l’enrichissement. La politique est devenue un ascenseur pour se hisser dans la société.

Création tout azimut de partis politiques au gré des situations

Tout a commencé après la chute du régime du Général Moussa Traoré le 26 mars 1991 et avec la naissance des premiers partis politiques comme le PDJ (Parti pour la Démocratie et la Justice), première formation ayant reçu son récépissé en tant que parti politique légalement constitué après les évènements de mars 1991), l’ADEMA-PASJ (Alliance pour la Démocratie au Mali-Parti Africain pour la Solidarité et la Justice), le CNID-Faso Yiriwa Ton (Congrès National d’Initiatives Démocratiques), le PDP (Parti pour la Démocratie et le Progrès), etc.

Chose remarquable et épisode singulier d’un temps, à l’issue délections non contestées, les Maliens confièrent les rênes de l’État et de la République (et aussi de la nouvelle démocratie conquise au prix fort) à un premier président de la République démocratiquement élu au suffrage universel (pour la première fois) en la personne d’Alpha Oumar Konaré (AOK). Ce premier président, auréolé de la nouvelle ère démocratique multipartite, incarnation du nouvel espoir après trente-un ans d’indépendance nationale (08 ans sous lUS-RDA et 23 ans de régime CMLN-UDPM), était le candidat de l’ADEMA-PASJ où se retrouvait, en quelque sorte, la crème combattante pour la démocratie.

Pour mettre en place son gouvernement, AOK proposa à la classe politique un pacte accepté par certains partis politiques comme l’US-RDA (Union Soudanaise-Rassemblement Démocratique Africain), le PDP (Parti pour la Démocratie et le Progrès), le RDP (Rassemblement pour la Démocratie et le Progrès), le RDT (Rassemblement pour la Démocratie et le Travail), etc., d’où l’appellation des « Partis Politiques Signataires du Pacte Républicain » (PSPR). C’est ainsi que des portefeuilles ministériels furent attribués à ces alliés. Au même moment, d’autres partis politiques se rassemblèrent en un Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) pour former une opposition animée par le CNID, l’UDD (Union pour la Démocratie et le Développement), une dissidence de l’US RDA, le BDIA (Bloc Démocratique pour l’Intégration Africaine), le PSP (Parti Progressiste Soudanais), etc.


Les troubles scolaires intempestifs ne tarderont pas à perturber l’évolution de la nouvelle gouvernance ; ils conduisirent AOK à changer fréquemment de gouvernement. Les évènements de février 1994, au cours desquels une partie de L’assemblée nationale, des domiciles de dignitaires de l’ADEMA et de l’US-RDA ont été saccagés par des manifestants élèves et étudiants, obligèrent AOK à ouvrir le gouvernement aux opposants. Le CNID, principale force politique de l’opposition d’alors, fit son entrée dans le gouvernement à travers deux portefeuilles ministériels occupés par Abdoulaye Diop et Me Amidou Diabaté nommés respectivement ministre chargé des mines et ministre en charge de la justice.

Quelques temps après, cette alliance vola en éclats avec des conséquences fâcheuses pour le CNID qui sera fissuré à travers le départ de certains de ses cadres qui créèrent un autre parti politique, le PARENA ( Parti pour la Renaissance Nationale). A la même période, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), nommé Premier ministre, fut élu président de lADEMA-PASJ. Ce qui ne fut pas du goût de certains pères fondateurs comme feu Pr. Mamadou Lamine Traoré, qui assurait jusque-là la vice-présidence dans la Ruche. Avec certains camarades, il démissionna de l’ADEMA-PASJ pour créer le MIRIA (Mouvement pour L’indépendance, la Renaissance et L’intégration Africaine).

Au même moment, des dissidents du PDP porteront sur les fonts baptismaux la Convention Social-Démocrate (CDS). Dans la même veine, des révoltés de l’UDD donneront naissance au MPR (Mouvement Patriotique pour le Renouveau), nouveau parti politique qui afficha d’emblée et sans ambiguïté sa volonté de revendication de l’héritage de la défunte UDPM du Général Moussa Traoré. C’est dans cette situation marquée par des déchirements politiques qu’arriva à terme le premier mandat d’AOK.

L’obtention de son second mandat se fera dans des circonstances douloureuses en 1997. En effet, avant l’élection présidentielle, le pouvoir organisa, avec l’appui d’une Commission Nationale Electorale Indépendante (CENI) dirigée par Me Kassoum Tapo, les élections législatives en avril 1997 qui se soldèrent par un fiasco, le plus grand et le plus retentissant ratage électoral de l’histoire politique du Mali depuis les indépendances africaines. Les résultats, on sen souvient comme si ce n’était qu’hier tout près, ont été rejetés par la majorité de la classe politique. Ce fiasco électoral du 13 avril 1997 ne quitte, d’ailleurs, pas les esprits des Maliens et il est peu probable qu’il s’efface des mémoires sur plusieurs générations : les fameuses législatives ont occasionné rien de moins qu’un gigantesque gouffre financier, et on ne connaîtra peut-être jamais le montant exact du gâchis.

L’occasion a, d’ailleurs, été tout trouvée à l’époque par la classe politique opposée à AOK pour créer un regroupement dit Collectif des Partis Politiques de l’opposition (COPPO) présidé par le doyen des présidents de partis politiques en la personne de feu Almamy Sylla, président du RDP. Le choix de ce dernier d’être dans l’opposition amena certains de ses lieutenants à créer un nouveau parti politique, le RND (Rassemblement National pour la Démocratie).

Le COPPO composé du RDP, du CNID, du MIRIA, du BDIA, du MPR, du PSP, du PUDP (Parti pour l’unité, la Démocratie et le Progrès), du Mouvement politique SADI (Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’indépendance), etc. décida de boycotter toutes les échéances électorales, à commencer par la présidentielle qu’il a disputée avec Feu Mamadou Maribatrou Diaby du PUDP, celui-ci ayant quitté ses camarades du COPPO pour la circonstance. Malgré tout, AOK organisera tous les scrutins, non sans faire arrêter et emprisonner tous les leaders du COPPO, à l’exception notoire de Choguel Kokala Maïga du MPR.

Profitant du bâillonnement des ténors de l’opposition, d’autres partis politiques surgirent des ténèbres et se firent appeler « Opposition Républicaine ». Ces derniers participèrent à tous les scrutins, certains portés par l’ADEMA-PASJ, pour atterrir dans les mairies et dans l’hémicycle. Ils siègeront aussi au gouvernement dans le cadre dune convention signée avec l’ADEMA-PASJ. Ainsi, des cadres du PARENA, de l’UDD, de l’US RDA, de la COPP (Convention Parti du Peuple) et autres entrèrent dans le gouvernement. Pr. Yoro Diakité du PARENA devint même, pendant longtemps, le numéro deux du gouvernement en qualité de ministre d’Etat chargé de l’énergie.

Quant à Me Amidou Diabaté, il revint au département de la justice, cette fois-ci au nom du PARENA. Pr Younouss Hameye Dicko et Aboubacary Coulibaly de l’UDD occupèrent respectivement les départements des enseignements secondaire et supérieur et celui en charge de l’hydraulique. Mme Ascofaré Oulématou Tamboura de la COPP, pour sa part, occupa le ministère de la communication, etc. Ce fut dans une atmosphère de non reconnaissance des institutions par le COPPO qu’AOK fit son second mandat à la tête du Mali ; toutes les tractations possibles n’ont pu changer cette donne.

Vers la fin de son second mandat, à deux ans près, AOK, par une pression constante, oblige IBK à se démettre de ses fonctions de Premier ministre, au prétexte exhibé qu’il doit aller s’occuper du parti pour préparer l’échéance majeure de la présidentielle de 2002. Mais à la tête de l’ADEMA, IBK sera vite décrié, souffrira d’un complot contre lui, et il finit par démissionner pour aller créer, après moults péripéties dont un moment d’exil, son parti, le RPM (Rassemblement pour le Mali). Mais il faut signaler que c’était à la veille des élections de 2002, qu’il sera d’abord créé, avec le soutien dune grande partie de ses adversaires d’hier du COPPO, un mouvement politique dénommé « ESPOIR 2002 ».

Fort de cet appui, il se présenta à l’élection présidentielle en 2002 qui fut remportée par Feu Amadou Toumani Touré (ATT), grâce à l’évidente bénédiction du président sortant, AOK. IBK est néanmoins arrivé troisième, derrière le candidat de l’ADEMA-PASJ, feu Soumaïla Cissé. Ce dernier a considéré, pour des raisons fort plausibles d’ailleurs, que son échec est dû à une trahison de certains camarades de son Parti. Furieux, il décida, en compagnie de beaucoup de ses fidèles, de quitter le navire ADEMA pour créer un nouveau parti politique : l’URD (Union pour la République et la Démocratie).

Partage de gâteau entre tous les partis politiques pendant 10 ans avec ATT

Après une nouvelle alternance à la mode ping pong, Amadou Toumani Touré revient au pouvoir en 2002. Porté à la magistrature suprême par un puissant mouvement citoyen avide dune gouvernance de rupture, ATT se démarquera de ses soutiens originels, une fois aux affaires, en optant pour un mode de gouvernance basé sur le consensus général et mou. Une sorte de « partitocratie » dépourvue de cette boussole programmatique qui donne sens et cohérence à l’action publique.


Durant presque dix ans, de 2002 à 2012, sur le plan politique, le Mali ne connaîtra ni de majorité, ni d’opposition. Toute la classe politique s’est tue comme une carpe, car ATT avait « associé tout le monde à la gestion du pays » à travers le slogan fétiche « Gestion consensuelle du pouvoir ». Ce fut le temps du consensus politique béat, hypnotisant et sclérosant. Les postes sont octroyés aux hommes politiques comme à la hussarde, Soumaïla Cissé lui-même est envoyé à la Commission de l’UEMOA comme président de cette institution; en fait une manière habile et consentie- de l’éloigner un temps du pays. Le peuple est resté spectateur et médusé face à cette sorte de prise en otage par un président revenant, tout-puissant, tel un demi-dieu lâché dans l’arène.

Que faire? La solution, c’est de s’en remettre à Dieu, d’où la montée en puissance des leaders religieux musulmans. De fil en aiguille, ceux-ci, au nom de la morale religieuse dont ils sont pour beaucoup les gardiens sans pour autant incarner un quelconque magistère dans la réalité, s’imposent aux politiciens professionnels et deviendront incontournables dans la prise des décisions majeures concernant la vie de la nation. Les populations se sentent de plus en plus laissées pour compte, surtout sur le plan sécuritaire. La gestion laxiste du problème du Nord sonnera le glas du pouvoir d’ATT. Ainsi, à quelques semaines seulement de la fin de son second mandat, une mutinerie dans le camp de Kati se transforma en coup d’Etat et mit fin à son régime.

C’était l’occasion inouïe de procéder à un changement générationnel. Hélas, les faucons politiques referont encore surface en donneurs de leçons de démocratie. Ils n’ont pas hésité à demander à la communauté internationale de prendre des sanctions économiques contre leur propre pays. Quelle leçon de patriotisme! Les jeunes militaires, à l’origine du renversement du pouvoir de consensus d’ATT, n’ont pas pu résister à leurs manouvres. Finalement, ils céderont le pouvoir à ces « démocrates insincères ». Et voilà que les compteurs sont remis à zéro ! C’est ainsi qu’IBK, grâce au concours précieux des jeunes militaires à la base de la chute d’ATT, accédera à la magistrature suprême.

Un président loin de son peuple à cause de son goût immodéré des dépenses

À peine élu, le président IBK s’est acheté un nouvel aéronef. D’après une étude commanditée par ses services, l’avion de commandement utilisé par ses prédécesseurs ATT et Dioncounda Traoré ne serait plus sûr techniquement. Il ny aura jamais, cependant, une contre-expertise pour corroborer les conclusions de cette étude. L’achat d’un avion était-il une priorité pour le Mali qui venait à peine de sortir dune occupation ? De nombreux Maliens ont été déçus par cette décision d’un président sur lequel ils fondaient beaucoup d’espoir. Ce n’est pas tout. IBK avait aussi engagé de coûteux travaux d’embellissement de l’annexe du palais occupée auparavant par son prédécesseur, le président de la Transition, à cause de la destruction partielle du bâtiment principal lors du coup d’État contre ATT.

Cette annexe ne répondait pas trop au goût du nouveau locataire. Par exemple, le carrelage était jugé sommaire, il fallait donc du marbre de haute qualité ! Des milliards engloutis pour donner, aujourd’hui, ce qui est sans doute, l’un des plus luxueux bureaux de chef d’Etat au monde. Son goût immodéré des dépenses a été une grande faille dans sa gouvernance.


Par ailleurs, bien que largement élu à l’issue du second tour (77,6 % des suffrages), IBK sera incapable de donner un cap à son gouvernement. Même parmi ses collaborateurs, on admet que le plus important pour lui n’était pas de diriger, mais de trôner. Il laisse faire son entourage, composé en grande partie de sa famille. Très vite, les scandales financiers se multiplient de même que les gouvernements : IBK a changé quatre fois de premier ministre en l’espace de quatre ans.


Mal réélu lors de son second mandat, IBK change de casting ministériel, mais pas de méthodes. La situation sécuritaire empire dans le centre, où les massacres se multiplient. Elle stagne au nord. Et à Bamako, les scandales politico-financiers n’en finissent pas de faire les unes des journaux. Incapable de sen sortir, il mise sur Soumeylou Boubèye Maïga comme Premier ministre. Celui-ci est contraint à la démission en avril 2019 après plusieurs manifestations populaires.

Il est remplacé par Boubou Cissé qui décida d’ouvrir le gouvernement qui a été accueilli favorablement par des opposants qui en avaient marre de se voir laissés pour compte par IBK. C’est ainsi que des hommes politiques comme Tiebilé Dramé, Oumar Hamadoun Dicko entreront dans l’équipe gouvernementale. Malgré tout, les contestations populaires organisées par le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), une coalition hétéroclite de partis politiques, d’organisations de la société civile, finiront par affaiblir IBK, permettant ainsi, le 18 août 2020, à un quarteron de jeunes colonels de l’armée de prendre le pouvoir. C’est ce spectacle politique dune trentaine d’années que les acteurs du mouvement démocratique a présenté au peuple malien./.

                    Par Sidi Modibo Coulibaly

Spécialiste en communication et gestion des connaissances
Tel: +223 63 36 81 31

Mali: les politiciens ne s’intéressent qu’à la politique et l’avenir du pays peut attendre

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Depuis l’annonce par le gouvernement de la tenue de consultations avec les Forces vives de la Nation et les Maliens établis à l’étranger dans le cadre de la relecture de la Charte des partis politiques, les partis, jusque-là absents des grands débats sur l’avenir du pays, sont soudainement sortis de leur silence. Réunions officielles, conciliabules secrets et conférence de presse. Ils ont exprimé leur rejet du processus et sont même allés jusqu’à menacer les autorités de la Transition.


« Gouverner sans consulter, c’est naviguer sans boussole », dit-on. Fidèles à ce principe, les autorités de la Transition, depuis la « rectification » du processus conduite par le Général d’Armée Assimi GOÏTA, en mai 2021, ont fait du dialogue inclusif une priorité. Plusieurs rencontres majeures ont été organisées, impliquant l’ensemble des composantes de la société malienne, y compris la diaspora. On peut citer, entre autres, les Assises nationales de la Refondation (ANR) du 15 au 21 novembre 2021, ou encore le Dialogue inter-malien pour la paix et la réconciliation, mené à la fois dans les régions, les ambassades et lors de sa phase nationale lan dernier.


Loin de traduire une quelconque incapacité à décider, ces consultations démontrent plutôt la volonté des autorités de rassembler les Maliens autour dun projet commun : bâtir un avenir meilleur pour le pays. En effet, malgré un contexte sociopolitique et sécuritaire tendu, l’histoire du Mali nous enseigne que le dialogue fait partie intégrante de notre patrimoine. Le pays puise ses racines dans une civilisation ancienne, riche de mécanismes de médiation et de concertation : la Charte du Manden, les dialogues intercommunautaires, la Conférence nationale de 1991, ou encore les concertations régionales et locales en sont autant de témoignages.


Dans cette dynamique, le Conseil des ministres, réuni en session ordinaire le mercredi 9 avril 2025 au Palais de Koulouba sous la présidence du Général dArmée Assimi GOÏTA, a été informé par le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Réformes politiques et du Soutien au processus électoral, du lancement officiel de la consultation des Forces vives de la Nation et des Maliens établis à l’étranger. Cette initiative s’inscrit dans la mise en uvre des recommandations issues des Assises nationales de la Refondation, dans le cadre de la relecture de la Charte des partis politiques.


Selon le ministre, cette consultation se déroulera en deux phases. La phase régionale des concertations se tiendront les 16 et 17 avril 2025 dans les 19 régions, le district de Bamako, ainsi que dans 49 ambassades et consulats à l’étranger. La phase nationale, prévue les 28 et 29 avril 2025 à Bamako, regroupera les délégués des régions, du District de Bamako et de la diaspora malienne.


Lobjectif est de débattre des propositions émanant des partis politiques et de la société civile, afin de formuler des recommandations concrètes pour la mise en uvre des orientations issues des ANR.
Pourtant, à peine cette annonce rendue publique, des partis politiques, invisibles depuis des mois, sont montés au créneau. Ils appellent leurs militants à la mobilisation mais contre quoi exactement ? Pourquoi rejeter une concertation ouverte à tous ? De quoi ont-ils peur ?
Cette sortie survient peu après l’incident diplomatique lié à l’abattage d’un drone de l’armée malienne par l’Algérie à Tinzaoutène.

Plutôt que de s’unir pour défendre les intérêts nationaux et répondre à cet affront, nos hommes politiques préfèrent cibler les autorités de la Transition, qui ne font pourtant qu’appeler au dialogue. Lors dune conférence de presse tenue le mardi 15 avril 2025 à la Maison de la presse, ils ont d’ailleurs élargi leur critique à d’autres sujets sans lien direct avec la relecture de la Charte des partis politiques. Me Mountaga Tall, dans une déclaration, a affirmé : « Il se murmure, de sources bien connues, que ce processus viserait à dissoudre ou du moins suspendre les partis politiques, comme cela a été fait au Burkina Faso et au Niger. »


Faut-il donc se fier à des rumeurs pour remettre en cause une initiative nationale ? Depuis son investiture, le Président Assimi GOÏTA, bien qu’ayant une large légitimité, n’a jamais imposé de décisions unilatérales. Il est resté ouvert au dialogue, tout en maintenant fermement les trois principes fondamentaux qui guident la Transition. Il sagit du respect de la souveraineté du Mali, du respect des choix stratégiques et de partenaires opérés par le Mali et de la défense des intérêts vitaux du peuple malien.


En revanche, il est peu honorable de rejeter une concertation en posant des conditions au gouvernement. Ailleurs, de telles initiatives sont accueillies favorablement. Elles permettent aux partis dévaluer leur poids auprès de la population, de faire valoir leur vision et de renforcer leur légitimité. Mais visiblement, nos hommes politiques, doutant d’eux-mêmes, cherchent à bloquer ces rencontres pour mieux se poser en victimes… auprès du même peuple auquel ils veulent interdire la parole.


Mais au fond, que redoutent vraiment ces partis politiques ?


Peut-être que la réponse se trouve ailleurs. Car il est tout de même curieux de voir que ceux qui dénoncent aujourd’hui un supposé « complot » contre les partis sont, pour la plupart, eux-mêmes impliqués dans des affaires de détournement de fonds publics, encore enfouies ou en cours de traitement. Ce sont ces mêmes figures qui, pendant plus de trois décennies, ont bénéficié de milliards de francs CFA issus du Trésor public, officiellement destinés à la formation du peuple à la démocratie, aux valeurs républicaines, et à la compréhension du rôle des partis politiques dans la gouvernance.


Or, les voilà aujourdhui à affirmer que les Forces vives de la Nation, ce même peuple qu’ils étaient censés éduquer, ne seraient pas « assez outillées » pour discuter de la Charte des partis politiques. Quelle ironie ! N’est-ce pas là un aveu d’échec de leur propre mission ? Ou bien, pire encore : ont-ils simplement détourné ces fonds à d’autres fins, sans jamais réellement former la population ?


La question mérite d’être posée : ont-ils peur du peuple qu’ils ont soi-disant formé ? Redoutent-ils que ce dernier, désormais plus conscient, leur demande des comptes sur l’usage de ces financements ? Il serait peut-être temps, pour ces acteurs politiques, d’expliquer concrètement ce qu’ils ont fait de l’argent public qui leur a été confié pendant toutes ces années. Tant qu’ils ne le feront pas, leur opposition à toute initiative populaire ou concertation ouverte semblera davantage motivée par la crainte d’être rattrapés par leurs propres contradictions que par un réel souci de démocratie.


Pourquoi s’unir à nos voisins ennemis ?


Selon des sources bien informées, après plusieurs revers, tant sur le plan national qu’international, certains acteurs politiques seraient désormais déterminés à déstabiliser le pays. Un pays déjà confronté à la lutte contre le terrorisme, à la criminalité organisée, et à des pressions régionales, notamment de la part de l’Algérie et d’autres pays qui souhaitent voir le Mali redevenir un État faible.

« Après la conférence de presse de mardi dernier, certains opposants sont attendus à Alger. Pour quoi faire ? On l’ignore. Mais tout laisse à penser qu’il s’agit d’une démarche allant à l’encontre des intérêts du Mali et de ses Forces armées », nous confie une source proche du dossier.

Rédaction