(CROISSANCE AFRIQUE)-Les BRVM Investment Days London, organisés les 8 et 9 avril 2025, ont marqué le grand retour de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) sur la scène financière européenne. Objectif : renforcer les liens entre la zone UEMOA et les investisseurs internationaux, en mettant en lumière les opportunités d’investissement et les réformes économiques en cours dans les huit pays membres de l’Union.
Dès l’ouverture du forum, Edoh Kossi Amenounve, directeur général de la BRVM, a présenté un état des lieux du marché régional. Il a salué les progrès réalisés en matière de capitalisation, de liquidité et de gouvernance, tout en soulignant les défis persistants liés à la volatilité mondiale, à la transparence réglementaire et à l’élargissement de la base d’investisseurs. Le message est clair : l’Afrique de l’Ouest offre des rendements attractifs, mais nécessite un engagement constant pour améliorer la profondeur et la stabilité de ses marchés financiers.
Le premier panel, consacré aux perspectives économiques de l’Afrique et de l’UEMOA, a donné le ton. Les intervenants ont évoqué les marges de croissance soutenues par la jeunesse démographique, la transformation des secteurs agricole et industriel, ainsi que l’investissement dans le capital humain comme levier pour une croissance inclusive et durable. La discussion a aussi abordé les mécanismes permettant d’aligner les politiques publiques avec les attentes des investisseurs institutionnels.
Focus sur le Bénin : réformes et stratégie d’attractivité
Le deuxième panel a mis en lumière le cas du Bénin, souvent cité comme exemple de réformes efficaces au sein de l’Union. Selon les intervenants, le pays bénéficie d’un climat d’investissement en nette amélioration, grâce à une gestion macroéconomique rigoureuse et à une politique d’ouverture sur les secteurs à fort potentiel comme le tourisme, l’agro-industrie et les infrastructures. Le récent rapport du FMI, saluant la résilience du Bénin face aux chocs régionaux, a conforté les investisseurs sur la trajectoire du pays.
Marché financier : cap sur l’approfondissement
Le troisième panel s’est penché sur les perspectives des marchés boursiers ouest-africains. Au cœur des échanges : l’attraction de nouvelles introductions en bourse, la diversification des produits financiers, l’amélioration de la liquidité, mais aussi les leviers de renforcement de la confiance des investisseurs. Les discussions ont mis en avant la nécessité d’un cadre réglementaire plus harmonisé et d’initiatives pour stimuler la culture boursière auprès des entreprises locales.
Le quatrième panel a abordé l’un des sujets les plus sensibles du moment : le recours croissant à la dette souveraine par les États de l’UEMOA. Si les émissions internationales permettent de financer les besoins budgétaires et les infrastructures, elles exposent aussi les pays à la volatilité des marchés. Face à la montée des taux d’intérêt et à l’évolution des appétits pour le risque, les experts ont échangé sur les stratégies de gestion proactive de la dette publique, la transparence dans les emprunts et la crédibilité des politiques budgétaires.
Green finance : cap sur l’investissement durable
Le deuxième jour a débuté par une table ronde fermée consacrée au financement vert dans la région UEMOA. Les débats ont exploré le rôle que peut jouer l’Afrique dans la transition énergétique mondiale, à travers les énergies renouvelables, la protection des forêts tropicales, et l’innovation dans l’agriculture durable. Les participants ont également examiné les synergies possibles entre la BRVM et les institutions financières britanniques pour mobiliser des capitaux verts, notamment via des produits financiers durables adaptés aux réalités locales.