(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Cameroun, la Banque africaine de développement (BAD) a récemment validé l’attribution des marchés relatifs à la reconstruction de la route nationale N1, qui joue un rôle crucial en reliant les villes stratégiques de Ngaoundéré et Garoua, à cinq entreprises d’origine chinoise, selon les informations fournies par une source bien informée et proche des activités du ministère des Travaux publics.
Cette source, préférant rester anonyme, a révélé que « le processus de sélection n’a donné lieu à aucune controverse notable, car les offres techniques présentées par les entreprises ont été globalement convaincantes et se sont distinguées par leur qualité et leur précision ».
En ce qui concerne les détails spécifiques de l’attribution des différents lots, le premier lot, qui s’étend de Ngaoundéré jusqu’au bas de la falaise de Mbe, couvrant une distance de 50 kilomètres, a été confié à l’entreprise CGCOC Group. Ce contrat représente un investissement de 38,6 milliards de FCFA, et sa réalisation est prévue sur une période de 36 mois. Quant au second lot, qui s’étend du bas de la falaise de Mbe jusqu’au pont de Keroua, sur 39 kilomètres, il a été attribué à la société China Harbour Engineering Company (CHEC). Ce volet du projet est évalué à 29,2 milliards de FCFA et devra être achevé en l’espace de 24 mois.
Les lots 3 et 4, qui couvrent les segments allant du Pont de Keroua au Pont de Salah sur une distance de 77 kilomètres, et du Pont de Salah à l’Entrée Ouro André sur 56 kilomètres, ont été attribués à une entreprise renommée dans le secteur de la construction, la China First Highway Engineering Company, pour un montant total de 58,7 milliards de FCFA, marquant ainsi une étape clé dans le développement de l’infrastructure régionale. Par ailleurs, le lot 5, s’étendant de l’Entrée Ouro André jusqu’au Pont de la Bénoué sur 56 kilomètres, est sous la responsabilité de China International Water & Electric Corp (CWE), qui est une filiale de CFHEC, avec un budget de 26 milliards de FCFA sur une période de 24 mois.
Ce vaste projet de construction de route, s’étalant sur 278 kilomètres, est principalement financé par la Banque Africaine de Développement, qui a accordé la somme considérable de 221,6 milliards de FCFA pour soutenir cette initiative ambitieuse. En complément, 8 milliards proviennent du Fonds africain de développement et 4,8 milliards sont investis par l’État camerounais, soulignant l’engagement important du pays pour désenclaver les régions du Nord et de l’Adamaoua.
L’objectif principal est de stimuler le développement économique de ces zones, en améliorant leur accessibilité et en favorisant la croissance locale. Selon les informations recueillies, les travaux devraient débuter « dans les prochains jours, conformément au chronogramme du projet », marquant ainsi le début d’une nouvelle ère de prospérité pour ces régions grâce à l’amélioration cruciale de leurs infrastructures routières.
Inscrit dans le Programme d’appui au secteur des transports (PAST) de la Banque Africaine de Développement (BAD), ce tronçon s’intègre également dans le corridor de développement économique reliant Douala à N’Djamena, desservant ainsi efficacement le Tchad voisin. Cette route, autrefois vitale pour la région, est devenue très dégradée au fil des années, représentant un obstacle majeur qui ralentit fortement l’activité économique en multipliant par deux ou trois la durée habituelle des trajets, ce qui a un impact significatif sur le coût et l’efficacité des transports.
Notons que sa réhabilitation est donc attendue avec impatience, car elle devrait non seulement offrir une véritable bouffée d’oxygène aux populations locales, mais aussi considérablement fluidifier les échanges commerciaux dans la région, permettant ainsi une accélération du développement économique tant espérée.
Moussa KONÉ