(CROISSANCE AFRIQUE)-En Côte d’Ivoire, le ministère en charge de l’Économie, du Plan et du Développement (MEPD) traverse un moment charnière dans son parcours de transformation numérique, marquant ainsi une avancée significative vers l’intégration des technologies modernes dans son fonctionnement.
En effet, l’institution a organisé une cérémonie de restitution officielle du rapport final de son Schéma directeur du système d’information (SDSI) pour la période 2026–2030, un document stratégique d’une importance capitale, qui est destiné à structurer et orienter, sur les cinq prochaines années, la modernisation numérique de l’administration économique ivoirienne.
Au cœur de cette nouvelle approche stratégique se trouve une feuille de route opérationnelle ambitieuse, qui ne représente rien de moins que l’ossature financière et technique du SDSI. Ce projet ambitieux prévoit la mise en œuvre de six programmes spécifiques, déclinés en quarante-quatre projets minutieusement planifiés, et nécessitera un budget global impressionnant de 10,156 milliards FCFA.
Ainsi, ces investissements seront destinés à des chantiers structurants d’une grande envergure, notamment la modernisation des centres de données, qui joueront un rôle crucial dans l’optimisation des ressources informatiques, le renforcement de la cybersécurité pour protéger les données sensibles, la mise en place d’un cloud souverain qui permettra un accès sécurisé et contrôlé aux informations, ainsi que le développement des compétences numériques au sein du ministère, afin de former des professionnels aguerris capables de naviguer dans ce nouvel environnement technologique.
L’objectif est clair et bien défini : doter chaque entité du ministère des outils et des savoir-faire nécessaires pour répondre efficacement aux défis d’une économie de plus en plus numérisée et concurrentielle. La cérémonie, qui s’est tenue récemment et a été présidée au nom de la ministre Kaba Nialé par son directeur de cabinet, Dr Yéo Nahoua, a rassemblé une soixantaine d’acteurs institutionnels ainsi que des experts techniques, selon la note ministérielle publiée ce 16 décembre dernier.
Cet événement symbolise l’aboutissement d’un processus long et méticuleux, engagé plusieurs mois auparavant, jalonné par un atelier de validation qui s’est tenu en septembre dernier. Ce processus s’inscrit pleinement dans le cadre des priorités définies par le Plan national de développement (PND) pour la période 2026–2030, dont l’un des axes majeurs est la mise en place du numérique comme pierre angulaire de l’amélioration de la performance publique dans divers secteurs.
Au cours de cette réunion, Hien Toto Michel, directeur des Systèmes d’Information et de la Digitalisation au sein du Ministère de l’Économie, des Finances et du Développement (MEPD), a eu la délicate tâche de présenter les résultats d’une étude exhaustive. Il a ainsi dressé un état des lieux précis et lucide des faiblesses actuelles du système, mettant en lumière plusieurs dysfonctionnements préoccupants. Parmi les problèmes majeurs identifiés, on peut souligner la présence d’une multiplicité de plateformes qui ne sont pas interconnectées, ce qui entraîne des complications considérables dans le partage et la gestion des données.
De plus, l’obsolescence des infrastructures techniques actuelle fait peser un risque sur l’efficacité des opérations, tout comme l’insuffisance des dispositifs de sécurité informatique, qui laisse les systèmes vulnérables à des menaces extérieures. Face à ces limites systémiques, le Schéma Directeur des Systèmes d’Information (SDSI) pour la période 2026–2030 propose une refonte en profondeur, articulant des solutions innovantes et adaptées aux défis contemporains du secteur numérique.
Au-delà de la dimension technologique, le Schéma Directeur des Systèmes d’Information (SDSI) 2026–2030 s’inscrit dans une vision plus large de modernisation de l’État, qui intègre des objectifs ambitieux pour améliorer l’efficacité des services publics. Dans ce cadre, le numérique devient non seulement un levier de transparence, de coordination administrative et de performance économique, mais également un élément central pour renforcer la confiance du citoyen envers les institutions.
Avec une programmation claire, des projets identifiés qui répondent aux enjeux contemporains, et un budget sécurisé qui assure la pérennité de ces initiatives, le Ministère de l’Économie, des Finances et de la Planification du Développement (MEPD) se dote ainsi des moyens nécessaires pour réussir sa mutation digitale. Cela lui permettra de mettre en œuvre des solutions innovantes et adaptées, tout en renforçant son rôle stratégique dans la conduite des politiques de développement, visant à améliorer la qualité de vie des citoyens et à favoriser une croissance économique inclusive et durable.
Moussa KONÉ

