(CROISSANCE AFRIQUE), Au Burkina, l’armée a annoncé sur les plateaux de la télévision nationale la libération de 62 femmes le vendredi soir à Ouagadougou. Cette libération intervient au moment ou les attaques jihadistes se multiplient partout dans le pays dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, chef de l’Etat du Faso. Alors, quels sont les dessous de cette libération fulgurante?
Il faut signaler que ces femmes au nombres de 62 personnes ont été enlevées dans le nord du Burkina Faso il y a une semaine. Des sources secrétaires estiment qu’elles ont été libérées vendredi par l’armée, ainsi que leurs quatre bébés. « Mais une série d’attaques jihadistes a fait en parallèle une trentaine de morts », selon nos confrères de Jeune Afrique.
Le Vendredi 20 Janvier 2023 au soir, la Radio-Télévision du Burkina (RTB) a montré des images des femmes, libérées et ramenées à Ouagadougou, évoquant une « opération » des forces armées, sans davantage de détails. Ces femmes et leurs bébés qui avaient été enlevés les 12 et 13 janvier aux alentours d’Arbinda, dans la région du Sahel (nord) alors qu’elles étaient sorties de leur village pour aller chercher de quoi se nourrir sont désormais libres des mains des groupes terroristes.
« Une nouvelle phase de la guerre contre le terrorisme s’ouvre au Burkina
Des recherches, terrestres et aériennes, avaient été lancées pour les retrouver. Selon des responsables sécuritaires, les victimes ont été localisées dans la zone de Tougouri, dans la région voisine du Centre-nord, 200 km plus au sud, avant d’être héliportées vers la capitale burkinabè dans la soirée où elles ont été accueillies par des hauts-gradés. « Leur débriefing permettra d’en savoir plus sur leurs ravisseurs, leur détention et leur convoi », indique une de ces sources.
Aujourd’hui, selon Jeune Afrique, une partie du pays, notamment la région du Sahel où se trouve Arbinda est depuis plusieurs mois sous blocus des groupes jihadistes et les localités sont difficilement ravitaillées en vivres ce qui pousse les habitants à sortir de leurs villages pour trouver de la nourriture.
Rappelons que leeudi, le Burkina Faso a été endeuillé par une série d’attaques dans plusieurs régions du nord et du nord-ouest du pays faisant une trentaine de morts, dont une quinzaine de Volontaires de la défense de la patrie (VDP), des supplétifs de l’armée, selon plusieurs sources sécuritaires, jointes vendredi.
Une première attaque selon Jeune Afrique qui a visé un poste avancé des VDP à Rakoegtenga, une ville située dans la province de Bam (nord), tuant six d’entre eux ainsi qu’une femme, a indiqué un responsable local des VDP. Plus à l’ouest, dans la province de Nayala, une « embuscade » a eu lieu « contre un convoi escorté par des militaires et des VDP sur l’axe Siena-Saran », a ajouté cette même source.
« Une dizaine d’autres VDP et un civil sont tombés dans cette deuxième attaque », a précisé ce responsable et une dizaine de personnes ont été blessées, certains gravement. Dans la province du Sanmatenga (centre-nord) une équipe mixte composée de militaires et de VDP a été « prise à partie » à Zincko, indique une autre source sécuritaire.
« Une dizaine de terroristes ont été neutralisés. Malheureusement, quatre civils ont également péri », précise cette source. Enfin, dans la soirée, plus au sud, des hommes armés ont fait incursion dans la ville de Sanaba, dans la province des Banwa, tuant huit civils.
Notons que cette commune est située à quelques kilomètres de Solenzo, dont l’armée avait annoncé la reconquête fin décembre face aux groupes jihadistes. C’est dans cette dernière ville que le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, avait livré son message de fin d’année.
REDACTION