(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, le secteur bancaire du pays a été bouleversé par le placement en mandat de dépôt de plusieurs responsables d’Ecobank-Mali par le Pôle économique et financier de Bamako. Cette décision fait suite à une enquête sur l’émission de messages Swift liés à des garanties bancaires, suscitant une controverse judiciaire et syndicale.
De nombreuses questions émergent : quelle est la fonction d’un switch ? Que signifie son authentification ? À quel niveau la direction générale d’Ecobank est-elle impliquée ?Le vendredi 7 mars 2025, plusieurs hauts responsables d’Ecobank Mali ont été arrêtés et conduits à la Maison Centrale d’Arrêt (MCA).
Cette mesure fait suite aux interpellations antérieures de chefs de projets et de cadres de la banque, ainsi que de promoteurs d’entreprises indiens, pour des faits présumés de faux, d’usage de faux, de blanchiment de capitaux et de complicité.
En réponse à cette situation, le Syndicat National des Banques, Assurances, Établissements Financiers et Commerces du Mali (SYNABEF) a tenu une réunion extraordinaire le 8 mars 2025, à l’issue de laquelle un communiqué a été publié. Celui-ci affirme que l’émission des messages Swift en question respecte les réglementations bancaires et les procédures internes d’Ecobank.
De plus, le syndicat, en accord avec l’APBEF (Association Professionnelle des Banques et Établissements Financiers du Mali), confirme la régularité des opérations concernées. Considérant la situation comme injuste, le SYNABEF a annoncé un sit-in le 10 mars de 08h à 10h devant les agences bancaires au Mali et à l’étranger.
Le syndicat a également décidé de suspendre tout transfert de garanties liées à EDM-SA et à d’autres entités publiques et parapubliques jusqu’à nouvel ordre, une action qui pourrait avoir des conséquences sévères sur un secteur énergétique déjà fragile.Au cœur de cette controverse se trouve la question de la certification des garanties bancaires.
Selon le SYNABEF, les dirigeants d’Ecobank n’ont fait qu’appliquer les règles de leur institution. Cependant, une analyse approfondie peut révéler un manquement significatif : la validation d’une garantie sans connaissance directe du fournisseur indien concerné. Lorsqu’une banque accepte une garantie, elle assume un engagement.
En l’absence de vérifications adéquates, des contestations peuvent surgir, comme l’affirme EDM-SA, qui soutient avoir subi un préjudice de plusieurs milliards de francs CFA et a saisi la justice. Toutefois, Ecobank-Mali a clairement dit que « sa notification ne vaut ni engagement ni responsabilité ». Cette partie fera sa petite mission dans le dossier. C’est une particularité qui va jouer son job dans le dossier. Puisque cette version est soutenue par les dirigeant de la branche de la Banque panafricaine Basée à Bamako.
Un scénario semblable pourrait survenir pour Ecobank, surtout si une garantie est fournie à un fournisseur qui ne respecte pas ses engagements : qui endossera la responsabilité ? Cette affaire ne concerne pas uniquement Ecobank, elle soulève des questions fondamentales concernant les mécanismes de contrôle et de régulation des garanties bancaires au Mali. Si la justice détermine que ces garanties ont été émises en infraction, cela engage la responsabilité des cadres bancaires.
En revanche, si la conformité aux procédures est confirmée, la détention des responsables pourrait établir un précédent inquiétant pour l’ensemble du secteur bancaire. Dans l’attente d’une décision judiciaire, cette affaire met en exergue les conséquences graves que peuvent entraîner des pratiques bancaires imprudentes.
Notons que le secteur bancaire malien est ainsi confronté à une crise qui pourrait redéfinir ses normes sous la pression syndicale, les enjeux économiques et le respect de l’État de droit.
Zangouna KONE