Quelques mois seulement après avoir installé ses quartiers au palais du bord de mer de Libreville, juste à côté du bureau de son père encore convalescent et après que Brice Laccruche Alihanga, directeur de cabinet du chef de l’Etat gabonais a déblayé le chemin pour lui, Noureddine Bongo, premier fils d’Ali Bongo et Sylvia Bongo a décidé de passer à la vitesse supérieure pour succéder à son père. A la manoeuvre, Maixent Accrombessi, ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo dont il est le filleul.
Les événements ce sont accélérés ces derniers jours à Libreville. Noureddine Bongo ne cache plus son intention de prendre le contrôle du Gabon et succéder ainsi à son père. Pour y parvenir, il s’est entouré d’anciens barrons du régime, dont Maixent Accrombessi, Ali Ackbar Onanga, Pacôme Moubelet et de ses deux amis intimes, Mohamed Ali Saliou, récemment nommé directeur de cabinet adjoint d’Ali Bongo et Abdoul Ousseni Ossa, tous deux fils d’Ismaël Ousseni, Imam de Libreville.
Agé de 28 ans seulement, le fils du numéro Un gabonais a clairement annoncé ses couleurs lors du Conseil des ministres du 15 octobre 2019. Il est le seul auteur du remaniement opéré au sein du cabinet du chef de l’Etat gabonais. Un remaniement qui a favorisé le retour aux affaires de Brice Clotaire Oligui Nguema, ancien aide de camp d’Omar Bongo, à la très puissante direction générale des services spéciaux en lieu et place de Frédéric Bongo, demi-frère d’Ali Bongo, nommé attaché militaire à l’ambassade du Gabon en Afrique du Sud, qui s’est toujours ouvertement opposé à l’arrivée de Noureddine à la tête du Gabon
Dans son viseur, plusieurs hauts cadres de la Présidence de la République et de la haute administration gabonaise dont les têtes devraient tomber lors du Conseil des ministres, peu probable, annoncé pour le 05 novembre prochain.
Pour l’instant, il entreprend des consultations au pas de course, sur instructions de Maixent Accrombessi en séjour à Libreville depuis deux semaines. Membres du Gouvernement et directeurs généraux sont à tour de rôle convoqués et auditionnés à son bureau par ses soins.
Bien qu’agacé, Ali Bongo encore fragilisé par son AVC, peine à contenir les ambitions de son fils. Des ambitions qui ne surprennent pas les connaisseurs de la vie politique gabonaise. Beaucoup avaient vite compris que l’agenda très médiatisé de Brice Laccruche Alihanga préparait l’arrivée de Noureddine Bongo. Le risque d’implosion du Gabon est imminent, tant très peu d’informations filtrent sur le moyen par lequel Maixent Accrombessi réussira à imposer son poulain en lieu et place de son père dont le mandat court jusqu’en 2023.
Brigitte Casel
Source : La lettre du Gabon