Depuis la mort du père fondateur du parti Union pour la République et la Démocratie (URD), en l’occurrence Soumaïla Cissé, cette formation politique qui a toujours occupé une place importance sur la scène politique malienne, connait aujourd’hui beaucoup de difficultés dans sa gestion. De nos jours, deux clans se sont opposés dont chacun se réclame légitime. Si Pr Salikou Sanogo se déclare le président par intérim, d’un autre côté, Gouagnon Coulibaly se positionne comme le nouveau président.
Le samedi dernier, plusieurs cadres dans les rangs de l’URD ont été sanctionnés à l’issue d’une réunion tenue par Pr Salikou Sanogo qui se réclame, seule légitime pour parler au nom de cette formation. Ces sanctions visent une trentaine de personnes. Ils sont 11 cadres exclus et 19 autres suspendus. Parmi les personnes exclues, nous pouvons citer Gouagnon Coulibaly, Coulibaly Kadidia Samaké, Amadou Diadjiri Cissé etc. Alors que l’ancien maire de la commune V Demba Fané, le président du mouvement des jeunes Abdrahamane Diarra, l’ancien député de Yelimané Mamadou Awa Gassaba, l’ancien ministre Abdoul Wahab Berthé etc. sont parmi les personnes suspendues.
Cette décision a été mal appréciée par le camp adverse dirigé par Gouagnon Coulibaly. Le mardi 8 février 2022 au palais de la culture de Bamako, celui-ci a animé un point de presse sur la vie du parti. Il a saisi cette occasion pour réagir face à la décision prise par le camp Salikou Sanogo. Comment accepter et admettre que cette minorité dépourvue de qualité s’enferme dans une salle face à elle-même pour décider de mesures d’exclusion et de suspension contre des cadres éminents du parti, qui ont consenti des sacrifices énormes pour l’URD, au mépris des dispositions des articles 72, 73, 74, 75 et 76 du règlement intérieur ? S’interroge Gouagnon Coulibaly. « Nous n’avons jamais parlé d’exclusion. C’est eux qui le disent », affirme-t-il et déclare que Pr Salikou Sanogo reste toujours le 1er vice-président du parti.
Pour rappel, un congrès extraordinaire du parti a été tenu le 16 janvier 2022 à Bamako. A l’issue de ce congrès, Gouagnon Coulibaly est élu comme le nouveau président du parti de feu. Selon les organisateurs, il a été tenu en conformité avec les textes du parti. Précisément l’article 58 des statuts, avec la participation de 98% des sections de l’intérieur, soit 54 sections sur 55, et 61% des sections de l’extérieur, soit 24 sections sur 39. Il a aussi vu la participation de 1 110 délégués, expliquent les organisateurs.
Par contre, à l’hôtel de l’amitié de Bamako, le samedi 22 janvier 2022 lors de la présentation de vœux du parti à la presse, la tenue de ce congrès a été contestée par Pr Sanogo et les siens. Ils affirment que celui-ci n’a pas été organisé selon les règles de l’art qui viole les textes du parti. Selon eux, à l’URD, c’est le BN (Bureau National) qui est habilité à tenir un tel congrès. Cette instance du parti n’a pas été consultée pour l’organisation dudit congrès pendant lequel beaucoup d’irrégularités ont été constatées, soulignent-ils.
Ibréhima Koné