C’est peut-être le début de la fin d’une crise politique qui dure depuis quatre mois en Guinée-Bissau. Jeudi 23 avril 2020, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) réunie en visioconférence a annoncé avoir reconnu la victoire de l’ancien opposant Umaro Sissoco Embaló (photo) à l’élection présidentielle du 29 décembre 2019.
La Commission nationale des élections (CNE) de la Guinée-Bissau avait déclaré le candidat Umaro Embaló vainqueur du second tour avec 53,55% des voix contre 46,45% pour Domingos Simões Pereira, candidat du PAIGC. Fin février 2020, le président élu avait prêté serment sans attendre la validation des résultats par la Cour suprême qui a exigé une vérification du décompte des voix après que le PAIGC a intenté une action en justice.
« Face à la persistance de ce blocage et après analyse approfondie de la situation politique du pays, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao ont décidé de reconnaître la victoire de monsieur Umaro Sissoco Embaló », a indiqué la Cédéao pour qui la crise est due aux « incompréhensions entre la Cour suprême et la Commission nationale des élections (CNE) et au sein de la Cour suprême ».
L’institution a également appelé le nouveau chef d’Etat à procéder à la nomination d’un nouveau Premier ministre, d’ici le 22 mai 2020. Quelques mois plus tôt, le président Embaló avait nommé son allié Nuno Gomes Nabiam comme chef du gouvernement, après avoir limogé Aristides Gomes, le Premier ministre alors en poste et issu du PAIGC.
Selon la constitution, le Premier ministre est nommé par le président selon les résultats des législatives et les partis politiques représentés au Parlement qui est actuellement dominé par le parti de Domingos Simões Pereira.
Moutiou Adjibi Nourou