INTERVIEW EXCLUSIF MAHMOUD DICKO
par Aliou Badara DIARRA, L’ENQUÊTEUR
Dix mois après son départ de la tête du Haut conseil islamique du Mali, le leader religieux le plus charismatique et le plus populaire du pays, l’Imam Mahamoud Dicko brise le silence en prenant le taureau par les cornes. Dans cette interview qu’il nous a accordée, Mahmoud Dicko évoque ses relations avec l’ancien Premier ministre Boubèye Maïga, le Premier ministre Boubou Cissé et avec les animateurs de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahamoud Dicko (CMAS). L’ancien président du Haut Conseil Islamique se prononce aussi sur les missions du Haut Représentant du chef de l’Etat pour les régions du Centre, Dioncounda Traoré mais aussi sur ses propres ambitions politiques.
☆Salam Imam Dicko. Comment occupez-vous vos journées après votre départ de la tête du Haut conseil islamique du Mali ?
Mes journées sont malheureusement encore toujours chargées. J’ai souhaité vraiment me libérer et vider aussi ma tête. Etre vraiment tranquille et prendre mes livres et les lire. Mais je n’y arrive pas. J’ai beaucoup de visites. Je reçois beaucoup de gens, de jour comme de nuit. Si je ne suis pas à la mosquée, je suis en train de recevoir des gens. De temps à temps, je vais au siège de la CMAS où je reçois des gens pour un peu dégager mon domicile. Mes journées sont toujours assez chargées.
☆Vos relations avec le Premier Ministre Soumeylou Boubeye Maïga étaient particulièrement tendues. Vous aviez exigé et obtenu sa démission. Entre autres points de discorde entre vous, un projet de manuel scolaire par le truchement duquel le gouvernement aurait tenté d’introduire l’homosexualité à l’école. Depuis, vous que certains voyaient comme l’opposant le plus redoutable du régime, vous êtes muré dans une sorte de mutisme. Pourquoi ?
J’aimerai dire que les relations entre mon frère Soumeylou et moi n’ont jamais été tendues. Soumeylou est un frère avec lequel j’ai eu des relations très cordiales. Nous avons beaucoup d’estime réciproque. Il n’y a jamais eu de problème entre nous. Ma position de Président du Haut Conseil Islamique m’a certainement obligé à avoir une position par rapport à l’introduction d’un manuel scolaire relatif à l’ « Education sexuelle complète » dans notre système éducatif. Sur cela,nous avons eu des réserves. Nous les avons exprimées. Donc, dans la démarche, on ne s’était pas compris le département en charge de l’éducation à l’époque et moi. C’est par ce truchement peut être qu’on a été opposés. Sinon, personnellement entre Soumeylou et moi, il n’y a jamais eu une situation conflictuelle. C’est toujours la cordialité et la convivialité entre nous. Même si demain on se rencontre, c’est la même chose. Nous allons quitter ces choses-là, nous resterons frères. Moi, je ne suis plus Président du Haut Conseil Islamique, lui n’est plus Premier ministre. Ces postes sont conjoncturels (sic) mais nos relations sont humaines et éternelles.