La banane en crise: les prix ont plongé dès le mois d’avril

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En Europe, les prix de la banane ont dévissé avant même l’arrivée des fruits d’été. Prémices d’une crise de surproduction annoncée depuis longtemps.

D’habitude, les prix de la banane commencent à chuter au mois de mai ou juin quand arrivent en Europe la saison des fraises puis tous les fruits d’été. Mais cette année, les prix ont plongé dès le mois d’avril. Un signe avant-coureur d’une crise annoncée de longue date.

Surproduction masquée par les aléas climatiques

« Depuis pas mal d’années, on attend une catastrophe sur le marché de la banane, rappelle un expert du Cirad. Elle a été contrecarrée par les aléas climatiques qui ont réglé le problème de l’offre, à chaque fois. Cette année peut-être que ce sont les prémices de la vraie crise. Si tout le premier trimestre a été exceptionnel en termes de prix et en termes de volumes consommés en Europe, aux États-Unis et ailleurs, à partir du mois d’avril cela a conduit à une dégringolade phénoménale où l’on est passé de prix historiquement élevés sur le premier trimestre, 18-19 euros le carton, à des prix historiquement bas, des prix en Pologne de 3, 4, 5 euros le carton. »

3 euros le carton de 18,5 kg !

3 euros à l’import le carton de 18,5 kilos ! La Pologne a joué le rôle de « fusible » du marché européen, en absorbant les quantités de bananes que la Russie, qui avait eu les yeux plus gros que le ventre, n’a pas pu absorber.
Structurellement, le marché de la banane est donc entré en surproduction. La consommation a beau avoir augmenté de 12 à 15 % en Russie l’an dernier, de 5 % aux Etats-Unis, l’augmentation de la production et son intensification vont encore plus vite.

Bientôt une demi-tonne exportée de Côte d’Ivoire

A coup d’irrigation et de produits phytosanitaires, les rendements explosent dans les bananeraies d’Équateur, de Colombie et du Guatemala, même le Costa Rica fait toujours mieux. La production est relancée au Panama, au Nicaragua, au Honduras, la Côte d’Ivoire ne devrait pas tarder à exporter un demi-million de tonnes de bananes.

Jusqu’à présent les cyclones et les inondations avaient dissimulé le phénomène, tout comme le manque de pommes et de poires l’an dernier qui ont profité ponctuellement à la banane, mais le train de la surproduction bananière est lancé et il sera difficile et douloureux pour la filière de l’arrêter.

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