Lors d’un atelier de formation des magistrats et des juges sur l’application des lois en matière de lutte contre le commerce illicite du bois le 26 avril 2022 à Libreville, le ministre délégué aux Eaux et forêts, Stéphane Bonda a estimé que le trafic illégal du bois fait perdre au Gabon chaque année d’environ 185 milliards de FCFA ( environ 303 millions USD).
Selon le site d’information lenouveaugabon.com, ce phénomène qui n’est pas nouveau au Gabon perdure en raison de la faiblesse de l’application du cadre légal du secteur forestier. Il faut signaler que Sur les 400 essences de bois connues au Gabon, 60 sont exploitées dont la principale est l’okoumé (80 % des exportations de bois en 2009). Signe fort d’une volonté politique d’industrialisation de la filière forêt-bois, en 2010 est adoptée la mesure d’interdiction de l’exportation des grumes.
C’est pourquoi, Ghislain Moussavou, directeur général des forêts. « Pour appliquer les lois, il faut des gens qui connaissent la loi. Et ensuite, ces gens doivent avoir les moyens. Et au-delà de ces moyens, ces personnes doivent pouvoir se mobiliser sur le terrain en étant capable à la fois de sensibiliser les différentes composantes de la société, qui sont concernées par la problématique, tout en étant capable de stopper les actions sur le terrain et de conduire les procédures judiciaires jusqu’au bout. Donc, il n’y a pas de problème de lois, mais, un problème d’application de la loi », a-t-il expliqué.
En 2019, les Forêts Communautaires faisant l’objet d’une Convention définitive étaient au nombre 51 pour une superficie de 259 883 ha. Tandis que celles en Convention Provisoire étaient au nombre de 41 et couvraient une superficie de 113 454 ha. Toujours pour la même année, c’est 97 concessions forestières dont 12 739 939 ha sous aménagement forestier (UFIGA, 2020)
Notons que Stanislas Koumba, magistrat hors hiérarchie, le cadre légal présente tout de même quelques faiblesses. « On est supposé connaître toute la loi, mais il y a des détails. Il y a aussi certains événements qui arrivent et qui nous font comprendre que même la loi elle-même a des faiblesses. Donc, il nous faut surmonter cela », a-t-il relevé.
Par ailleurs, les productions industrielles au Gabon sont très nettement dominées par les sciages (avec plus de 70% de la production) mais le Gabon se distingue des autres pays de la Sous-Région par une production en contreplaqué / placages relativement importante (le Gabon est dans le top 5 des exportateurs mondiaux de placage de bois tropicaux).
Pour rappel, le nombre d’unités de transformation de bois est passé de 82 usines en 2009 à 162 usines en 2017/2018, soit 80 usines installées pendant ces huit (8) dernières années. Cette tendance s’est poursuivie avec l’installation d’autres unités de transformations, amenant le nombre total à 197 unités en 2020 avec 70 unités implantées dans la zone Economique Spéciale (ZES) de Nkok. Toutefois, (OFAC-Années 2015 à 2017, DGF cité par l’étude de FRMi, août 2018). Notons que ce sont les unités de transformation du bois à capitaux Asiatiques qui ont le plus augmenté au détriment des unités de transformation à capitaux Européens.
Korotoumou Sylla