Lutte contre la malnutrition au sahel : Trois pays bénéficient la somme 14 millions d’euros pour faire face aux effets néfastes du fléau chez les femmes enceintes allaitantes et les enfants de moins de 2 ans

Par croissanceafrique

Lancement à Bamako la campagne de sensibilisation « Bébé Kodi » portant sur l’alimentation des femmes enceintes et allaitantes. Il s’agit de soutenir les projets de la malnutrition dont ont été accompagnés par l’ONG Meriem. Cette campagne de sensibilisation a pour cibles les populations de de Bamako et plus précisément celles des Communes I, V et VI pour une durée d’un an. C’était le 06 septembre 2020.

Cette cérémonie de lancement a enregistré la présence du représentant de la sous-direction nutrition de la Direction générale de la santé et de l’hygiène publique, Dr Ibrahima Cissé ; du représentant de l’ONG Gret au Mali, Nalla Samassa et plusieurs représentants des partenaires du projet. Le projet est financé par l’Agence Française de Développement (AFD) en collaboration avec la Fondation Bill et Melinda Gates à hauteur de 14 millions d’euros.

« Le projet Meriem le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Selon responsable du MIRIEM, il s’agit des solutions commerciales, réplicables à grande échelle, pour prévenir la malnutrition sous toutes ses formes dans les villes sahéliennes chez les femmes enceintes allaitantes et les enfants de moins de 2 ans« . Plus d’infos ici : http://www.meriem-nutrition.org.

Par ailleurs, la campagne de sensibilisation Bébé Kodi n’est qu’une des nombreuses activités de ce projet pour Bamako. 

Selon le représentant de Gret Mali, Nalla Samassa, le problème de la nutrition en général demeure l’un des défis majeurs du gouvernement du Mali et ses partenaires. Et d’ajouter que le Mali est un pays ayant un taux de malnutrition chronique des plus élevés de l’Afrique de l’Ouest.

Toutefois, les données statistiques dévoilées par Nalla Samassa, « 26,2% des enfants de moins de cinq ans au Mali souffrent de malnutrition chronique, entraînant des séquelles irréversibles à l’âge adulte. Parmi les enfants âgés de 6 à 23 mois, seulement 8% ont été nourris suivant le régime alimentaire minimum, le pire étant ceux âgés de 6 à 8 mois qui ne représentent que 4%. Au Mali, 47,2% des femmes adultes âgées de 20 à 49 ans, sont en surpoids et 5,9% en maigreur », rapporte-t-il.

« Le projet MERIEM sort de l’ordinaire et adopte une approche innovante de la prévention de la malnutrition en se focalisant sur l’accompagnement du secteur privé dans la formulation et la commercialisation d’aliments fortifiés destinés à la femme enceinte et aux jeunes enfants dès l’âge de 6 mois à des tarifs accessibles à tous les ménages », a expliqué Nalla Samassa.

Par ailleurs, les causes majeures de ce phénomène sont notamment les pratiques d’hygiène et assainissement inappropriées, le faible accès à une alimentation adéquate pour la majorité des ménages, les pratiques alimentaires inappropriées, l’accès limité à l’eau potable, le faible niveau d’éducation des femmes…

« La campagne de sensibilisation « Bébé Kodi » portée par la sous-direction de la nutrition et soutenue par Gret Mali, répond à une préoccupation majeure de santé publique au Mali qu’est la prévention de la malnutrition », affirme Dr Ibrahima Cissé, représentant de la sous-direction nutrition de la Direction générale de la santé et de l’hygiène publique. Il ajoute par la suite que, l’alimentation des femmes, souvent ignorée au profit de celle des nourrissons et des jeunes enfants, joue un rôle fondamental, non seulement pour leur propre santé, mais aussi pour le développement du fœtus et pour la santé des futurs adultes. Au Mali, les données les plus récentes montrent que près d’une femme sur dix entre 15 et 49 ans souffre de maigreur selon l’indice de masse corporel. Quant à la prévalence du surpoids chez ces femmes, elle atteint presque 25%.

Dans le District de Bamako, ce sont par exemple plus de 40% des femmes en âge d’avoir des enfants qui sont en surpoids. Cette prévalence est plus élevée chez les femmes adultes où elle atteint 51%. La maigreur touche 15% des adolescentes dans la région de Bamako.

Toujours selon les données, les carences en micronutriments chez les femmes sont aussi une préoccupation de santé publique au Mali. Depuis 2001, 63% des femmes en âge d’avoir des enfants sont anémiées et ce chiffre n’a pas diminué. Dans le District de Bamako, ce sont près de la moitié des femmes en âge de procréer (48%) qui sont anémiées.  

IB KONE