(CROISSANCE AFRIQUE) : Au Mali, la direction générale des Impôts annonce avoir réussi à mobiliser la somme impressionnante de 300 milliards de FCFA de recettes fiscales, un exploit rendu possible grâce à l’efficacité et à l’innovation apportées par la digitalisation des services fiscaux. Cette information capitale a été donnée par Hamadoun Fall Dianka, le directeur général de cette dynamique régie fiscale, lors d’une interview approfondie menée par le quotidien national l’ESSOR.
Au cours de cet entretien, l’objectif principal du journal était d’explorer en détail les bénéfices tangibles et les défis rencontrés dans le cadre ambitieux de ce projet de digitalisation, et de comprendre en profondeur ce qu’il apporte non seulement aux citoyens maliens, mais aussi aux entreprises locales ainsi qu’à l’administration fiscale elle-même. Le projet vise à simplifier les processus pour les contribuables, améliorer la transparence et l’efficacité, tout en réduisant les risques d’erreur et de fraude dans les déclarations fiscales. L’initiative de digitalisation est non seulement un signe de modernité, mais elle représente aussi un pas important vers l’amélioration des services publics au Mali.
Hamadou Fall Dianka se montre parfaitement clair et précis dans ses explications concernant l’impact de la digitalisation sur le secteur fiscal. Il met en évidence que, « Pour les citoyens et les entreprises, la digitalisation des services fiscaux a profondément simplifié les démarches administratives. Grâce à cette transformation numérique, les déclarations fiscales, le paiement des impôts et même les consultations de dossiers peuvent désormais s’effectuer en ligne, à toute heure du jour et de la nuit, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, sans que le contribuable n’ait besoin de se déplacer physiquement vers un centre des impôts. Ce changement a pour conséquence directe de réduire considérablement les files d’attente souvent interminables et d’accélérer notablement les délais de traitement habituels », ajoute-t-il pour illustrer l’impact positif de ces améliorations numériques.
Au Mali, il est important de noter, selon les explications fournies par le Directeur Général des Impôts (DGI), que les contribuables bénéficient de cette réforme non seulement par le gain de temps, mais aussi par les économies réalisées sur les frais de déplacement et d’impression. De plus, les interfaces numériques ont été soigneusement conçues pour être accessibles à tous, ce qui permet de limiter les erreurs humaines lors de la saisie des informations. Un autre avantage majeur offert par cette modernisation est la transparence améliorée. En effet, chaque contribuable a désormais la possibilité de consulter à tout moment l’historique détaillé de ses paiements et peut également recevoir des notifications automatiques concernant d’éventuelles échéances ou changements législatifs, ce qui renforce la confiance dans le système fiscal.
« Les contribuables tirent également parti d’importantes économies, non seulement sur les frais de déplacement, mais aussi sur les coûts d’impression de documents, ce qui représente un avantage économique non négligeable. Parallèlement, les interfaces numériques, qui sont soigneusement conçues pour être accessibles et user-friendly, jouent un rôle clé en réduisant considérablement les risques d’erreurs humaines lors de la saisie d’informations. Un autre avantage prépondérant réside dans l’amélioration notable de la transparence des opérations fiscales. Désormais, chaque contribuable dispose de la possibilité d’accéder aisément à l’historique détaillé de ses paiements fiscaux et peut être systématiquement informé à travers des notifications automatiques et des reçus électroniques, ce qui contribue à renforcer notablement la confiance des citoyens envers l’administration fiscale. En outre, la sécurité des données personnelles et financières des contribuables est priorisée grâce à l’implémentation de protocoles de sécurité avancés et robustes, garantissant ainsi une protection maximale. Les contribuables ont de surcroît la possibilité de mettre à jour leurs informations personnelles de manière autonome et directe au sein du système d’information de la Direction Générale des Impôts, » a laissé entendre, au micro de l’ESSOR, LE QUOTIDIEN NATIONAL.
Du côté de l’administration fiscale, le Directeur Général des impôts affirme avec confiance que « les gains réalisés sont tout aussi significatifs. Grâce à l’automatisation des processus fiscaux, non seulement les saisies manuelles sont drastiquement réduites, mais le traitement des déclarations et des paiements est considérablement accéléré. Un gain de temps impressionnant, estimé à environ 1.379 jours-homme pour l’année 2024, a déjà été réalisé, illustrant ainsi l’efficacité et l’impact positif de la numérisation dans l’administration fiscale. »
En outre, selon ses propos, la digitalisation offre aux agents la possibilité de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée, telles que le contrôle fiscal, le conseil stratégique, et l’assistance personnalisée aux usagers. « La digitalisation réduit considérablement les coûts associés à l’utilisation du papier tout en améliorant de manière significative l’efficacité de la collecte des recettes fiscales. Grâce à des outils avancés comme le télépaiement, le processus de collecte des recettes fiscales s’accélère, ce qui a permis d’observer une augmentation impressionnante de 34 % des recettes électroniques entre 2023 et 2024, faisant grimper le pourcentage de ces recettes de 2 % en 2022 à 30 % en 2024, soit un total de 300 milliards de FCFA », a précisé Hamadoun Fall Dianka.
En ce qui concerne les taux de déclarations effectuées dans les délais, le Directeur général des Impôts a affirmé que pour l’année 2024, ces taux avaient atteint des niveaux remarquables, avec 99 % pour les grandes entreprises et 95 % pour les moyennes entreprises. Cette amélioration est largement attribuée à l’interconnexion efficace entre différentes structures telles que le Trésor, les Douanes ou la Sécurité sociale, ce qui a considérablement renforcé la détection d’anomalies et a grandement amplifié la lutte contre la fraude », a-t-il déclaré. « Par ailleurs, la centralisation des informations au sein d’une base de données nationale complète des contribuables améliore l’analyse des données fiscales, offrant ainsi de nouvelles perspectives pour l’optimisation des processus administratifs et le développement de nouvelles stratégies fiscales », a-t-il ajouté pour conclure.
Selon Hamadou Fall Dianka, « Comme tout processus de modernisation, la digitalisation à la DGI se heurte à plusieurs défis importants et variés. Le premier, et non des moindres, concerne l’infrastructure technologique: les serveurs et les capacités de stockage ne suffisent pas toujours pour répondre efficacement à la demande croissante de traitement des données, ce qui provoque parfois des ralentissements significatifs et gêne l’efficacité des opérations. En outre, à ces contraintes s’ajoutent des incidents fréquents liés aux coupures électriques, qui perturbent le bon fonctionnement des systèmes, ainsi que le besoin d’une meilleure stratégie de formation continue pour les équipes techniques, cruciale pour maintenir un haut niveau de compétence face aux innovations constantes », a-t-il expliqué avec clarté.
Notons qu’il ajoutera également que « Les coûts d’investissement et de maintenance restent remarquablement élevés, ce qui impose une pression budgétaire considérable sur l’organisation, tandis que sur le plan de la cybersécurité, une vigilance constante est impérative pour se protéger contre les menaces variées telles que les risques de piratage ou l’attaque par des logiciels innovants. Sur le plan juridique, la généralisation des téléservices est actuellement freinée par leur caractère facultatif, ce qui empêche une adoption vaste et rapide. Par ailleurs, l’évolution du cadre légal, notamment en ce qui concerne la reconnaissance légale de la signature électronique ou la valeur probante des documents numérisés, avance nettement moins vite que les innovations technologiques, ce qui crée un décalage préoccupant. En outre, il existe également des obstacles humains et sociaux qui ne doivent pas être négligés », dit-il, soulignant ainsi la complexité de ces défis.
Moussa KONE

