Par Le Journal Mali-Emergent
Au Mali, le président du Mouvement pour la renaissance du Mali (MOREMA) Me Kassoum Tapo s’est exprimé sur la création de l’organe unique digestion des élections dans notre pays. Me Kassoum Tapo n’est pas allé avec le dos de la cuillère. Puisqu’il a affirmé qu’il s’agit d’ « une décision politique qui a été prise lors du dialogue national inclusif et non par les autorités actuelles de la transition ». C’est pourquoi, pour édifier l’opinion nationale et internationale sur les enjeux de ce sujet important de l’actualité du Mali, le président du (MOREMA), nous a livré ses impressions dans l’optique de sortir le Mali de l’ornière. (Lisez)
Journal Le Mali-Emergent : Que pensez-vous de la création de l’organe unique de gestion des élections ?
Kassoum Tapo : Pour l’organisation des élections présidentielles de 2022, nous avons voulu qu’elle soit gérée par un organe unique. C’est une décision politique qui a été prise lors du dialogue national inclusif et non par les autorités actuelles de la transition. C’est le dialogue national tenu en 2019 qui avait recommandé d’aller vers la mise en place d’un organe unique de gestion des élections. Mais en son temps, qui pouvait imaginer qu’on serait là où nous sommes aujourd’hui ? Ce n’était pas l’objectif du dialogue de préparer la transition. Alors, on peut se poser la question. Est ce qu’on peut créer un organe unique de gestion des élections pour organiser les élections dans le délai imparti ? C’était l’objectif de la rencontre organisée par le ministre de l’administration territoriale tenue au CICB. Les débats ont permis de décider par la quasi-totalité des participants de renforcer la CENI qui a la mission de superviser les opérations de vote et de la doter d’un pouvoir robuste. En gardant les autres structures intervenant dans le processus électoral tel que le ministère de l’administration territoriale, la DGE. Nous avons fait cette recommandation qui sera vraisemblablement adoptée par les autorités de la transition.
Journal Le Mali-Emergent : Quelle est votre position personnelle par rapport à la création de l’organe unique de gestion des élections ?
Kassoum Tapo: Je l’ai dit, d’ailleurs je suis le premier à dénoncer la mise en place de cet organe pour les futures élections car le délai imparti est court. J’avais proposé qu’on renforce la CENI pour pouvoir contrôler le ministère de l’administration c’était ma proposition et cela qui a été adopté lors de l’atelier de réflexion au CICB sur la question unanimité par la classe politique.
Journal Le Mali-Emergent : Est-ce que le MOREMA se porte bien et quel est son agenda politique ?
Kassoum Tapo: Nous avons créé le MOREMA, il y a juste quelques mois mais il se porte bien aujourd’hui. Il y a des jeunes et femmes qui ont adhéré à ce mouvement car sa vision est bonne. Ce mouvement a suscité beaucoup d’engouement chez les maliens. Les jeunes ont vu qu’il y a la nécessité de refonder l’État dans les domaines sécuritaires, politiques et de gouvernance. Il est nécessaire aujourd’hui qu’il y ait un sursaut national. Le MOREMA veut poser des jalons du Mali nouveau. Nous sommes en train de mettre en place des bureaux dans les différentes communes de Bamako et bientôt ce sera à l’intérieur du pays. Nous irons à Mopti où je suis natif, ensuite à Ségou, puis Sikasso et Kayes.
Journal Le Mali-Emergent : Est-ce que le MOREMA aura un candidat à l’élection présidentielle où il soutiendra un candidat ?
Kassoum Tapo: Pour le moment, ce n’est pas non agenda. Cela n’est pas à l’ordre du jour. J’ai fait un droit de réponse à un confrère. Ce mouvement n’a appartient pas une seule personne. Ni moi et ni une autre personne. Pour ma part, je suis un militant de l’Adema, je milite à la section de Mopti. Mon parti c’est l’Adema et je reste Adema.
Journal Le Mali-Emergent : Quelle est la position du MOREMA par rapport à la transition ?
Kassoum Tapo: Je lui ai dit. Cette transition nous a été imposée par la classe politique. La transition n’a pas vocation de gérer un pays. La rue ne peut pas être source de pouvoir. Malheureusement certains politiciens nous ont conduits dans cette situation. Mais aujourd’hui, nous ferons tout ce qu’il faut pour sortir notre pays de cette situation. Il y a un délai qui a été arrêté par les forces vives qui se sont retrouvées pour élaborer la charte, contrairement à ce qu’on entend par ici et par là. Ce n’est pas la communauté internationale qui a fixé le délai à 18 mois. Ce sont les forces vives de la nation qui ont décidé à 18 mois la transition. Elle a pour une mission essentielle l’organisation des élections. Quand un président démocratiquement élu sera au pouvoir, il va s’occuper des réformes. Nous sommes disposés à accompagner la transition. Elle n’a aucune légitimité de refonder l’état, faire des réformes institutionnelles, politiques et administratives. Il faut qu’on retourne vers le peuple afin qu’on ait un président légitime. Celui qui aura le soutien du peuple pourra engager les réformes.
Journal Le Mali-Emergent: Étant un acteur de l’avènement de la démocratie au Mali, quel conseil avez-vous à donner aux autorités de la transition ?
KassoumTapo: Je répète, la transition n’a pas vocation de gérer un pays. Alors, je conseille aux jeunes officiers que je comprends leur intervention. Je n’ai pas dénoncé ce coup d’état comme en 2012 parce que cette fois ci, c’est la classe politique qui l’a voulu et a tout fait pour nous conduire où nous sommes aujourd’hui. Il faut qu’elle assume. Il faut qu’on sorte de cette situation et qu’on ait des autorités légitimes.
Journal Le Mali-Emergent: Quel est votre mot de la fin ?
Kassoum Tapo: Je vous remercie d’avoir effectué le déplacement pour recueillir mes impressions étant le président du MOREMA. Je vous remercie de m’avoir permis de parler de mon mouvement (MOREMA). Je souhaite que mon pays, le Mali retrouve la cohésion qui l’a toujours caractérisée.
Entretien réalisé par Daouda Bakary Koné