(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, les autorités ont annoncé avoir adopté, lors de leur conseil des ministres tenu ce jour-là, un projet de loi rectificative concernant la loi de Finances de l’année 2025.
Cette démarche, qui marque un tournant important pour l’économie du pays, acte à la fois une hausse notable des prévisions de recettes et de dépenses, tout en marquant une réduction substantielle du déficit budgétaire, celui-ci se voyant allégé de plus de 40 milliards de FCFA.
Cette adoption, réalisée le 6 août 2024 à Bamako, représente un ajustement stratégique dans la gestion économique nationale. Le compte rendu détaillé de la réunion ministérielle indique que les recettes budgétaires, précédemment évaluées à 2 648,9 milliards FCFA, ont été révisées à la hausse pour atteindre 2 739,7 milliards FCFA, ce qui reflète une augmentation conséquente de 90,8 milliards de FCFA, soit une progression de 3,43 % par rapport aux prévisions antérieures.
Cette amélioration des recettes est principalement attribuée à une série de mesures correctives, notamment le renforcement des dispositifs de contrôle des importations avec une plus grande rigueur, des contributions exceptionnelles particulièrement significatives provenant du secteur florissant des télécommunications, ainsi qu’un apport crucial du Fonds de soutien destiné aux projets d’infrastructures et au développement social.
En parallèle, les dépenses budgétaires ont également été ajustées à la hausse, atteignant désormais le montant de 3 279,9 milliards FCFA, contre 3 229,9 milliards initialement prévus par les précédentes estimations, soit une augmentation de 50 milliards représentant un accroissement de 1,55 %.
Aussi, les crédits supplémentaires sont principalement destinés au financement d’infrastructures de base, ainsi qu’à des programmes de développement social et à la sécurisation du territoire, et cela se déroule dans un contexte de menaces persistantes qui ne cessent de peser sur la région. Face à cette situation complexe, le déficit budgétaire prévisionnel recule à 540,2 milliards FCFA, comparé aux 581 milliards envisagés dans la version initiale, soit une diminution notable de 40,8 milliards FCFA.
Cette réduction s’avère significative car, en proportion du PIB, le Fonds Monétaire International (FMI) anticipe un déficit de 3,4% en 2025, après avoir atteint 4,3% en 2024, ce qui indique une amélioration de la soutenabilité budgétaire au sein d’un environnement marqué par des contraintes financières de grande ampleur. Par ailleurs, la Banque africaine de développement (BAD), à travers son rapport semestriel détaillé, souligne que les dépenses liées à la sécurité et aux investissements sociaux continuent d’exercer une forte pression sur les finances publiques.
Notons que cette révision budgétaire traduit la volonté ferme et déterminée des autorités de Bamako de préserver l’équilibre macroéconomique, tout en s’efforçant de répondre aux besoins urgents et toujours croissants du pays, en matière de développement et de sécurité.
Daouda Bakary KONÉ