Mali: les autorités veulent booster les soins de santé primaires 

Date:

(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, les discussions sur la santé primaire, tant au niveau national qu’africain, ont débuté par une table ronde. Cette rencontre s’est tenue le mardi 16 décembre 2025 à l’hôtel Salam.

Cette cérémonie de grande importance a été présidée par la ministre de la Santé et du Développement Social, le colonel-major Assan Badiallo Touré, en présence du représentant résident de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le Dr Patrice Kaboré, ainsi que de nombreux participants. Le thème choisi pour cette année est « Les soins trop chers, on en est malade ». Pendant deux jours, les acteurs du secteur de la santé échangeront sur diverses thématiques liées aux soins de santé primaires.

Le représentant résident de l’OMS a souligné dans son allocution que depuis la déclaration d’Alma-Ata en 1978, en passant par l’initiative de Bamako en 1987, la déclaration d’Abuja de 2001, celle de Ouagadougou de 2008 et enfin celle d’Astana en 2018, les soins de santé primaires ont été consacrés et reconnus comme la stratégie clé et le pilier fondamental de la couverture santé universelle. Selon Patrice Kaboré, le Mali a été à l’avant-garde des soins de santé primaires en Afrique en initiant cette réforme majeure qu’a représentée l’initiative de Bamako.

Ajoutant que les spécialités maliennes ont inspiré de nombreux États de la région, notamment par la décentralisation des services de santé, l’autonomisation des communautés et les mécanismes de financement local. « Permettez-moi de reconnaître et de célébrer les progrès significatifs du Mali en matière de construction communautaire du service public, d’amélioration de la couverture et de l’accès aux soins essentiels, tels que la vaccination, la santé maternelle, la lutte contre les maladies non transmissibles et la prise en compte des déterminants socio-économiques de la santé », a-t-il affirmé. Avant de souligner que le Mali a enregistré une baisse spectaculaire de la mortalité infantile, avec une réduction de 55% entre 1990 et 2025, ainsi qu’une diminution progressive de la mortalité maternelle, avec une réduction d’environ 62% sur la même période.

Dr Patrice Kaboré a profité de l’occasion pour exprimer que, malgré ces acquis et progrès dont nous pouvons légitimement être fiers, compte tenu de la conjoncture internationale et des contraintes nationales ardues, le système de santé malien demeure confronté à des défis majeurs liés à la disponibilité et à l’accessibilité de soins conformes aux normes de qualité. Parmi ces défis, on note notamment une capacité limitée du système à fournir des soins essentiels, car l’indice de couverture sanitaire universelle efficace est de 41 %, ainsi qu’un financement insuffisant pour les soins de santé primaires, avec 38 USD dépensés par habitant et par an, ce qui est bien en deçà du seuil recommandé par l’OMS de 112 USD comme investissement minimal pour atteindre la CSU.

Madame la Ministre de la Santé et du Développement social a, une fois de plus, souligné que, depuis les déclarations d’Alma-Ata en 1978 jusqu’à celle d’Astana en 2018, les acteurs de la santé primaire constituent le socle de tout système de santé équitable, résilient et durable. Ils se sont également engagés à faire des soins de santé primaires un pilier essentiel pour l’atteinte de la couverture sanitaire universelle. Selon elle, le Mali, pionnier en la matière, a su traduire ces engagements en actes concrets grâce à l’opérationnalisation de l’initiative de Bamako en 1987, marquée par la participation communautaire. L’un des actes forts actuellement est la mise en œuvre des soins essentiels au sein des communautés, avec le recrutement de plus de 5 000 agents de santé communautaire pour atteindre les populations éloignées et vulnérables.

« La couverture sanitaire universelle ne constitue pas une utopie, mais bien un choix politique stratégique de haut niveau visant à atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD). C’est une responsabilité collective, » a déclaré Assan Badiallo Touré. Elle a ensuite précisé que cela nécessite une mobilisation multisectorielle incluant la santé, l’éducation, les finances, la décentralisation, l’environnement, la société civile, le secteur privé, ainsi que les partenaires techniques et financiers. « Cela implique que nous collaborions étroitement dans un esprit de responsabilité, de transparence et d’innovation, » a souligné le médecin colonel. La ministre a ajouté que pour réaliser cet idéal, le gouvernement malien a consenti de nombreux efforts dans le domaine des soins de santé primaires et de la couverture sanitaire universelle.

Aliou Badra DOUMBIA 

croissanceafrik
croissanceafrikhttp://croissanceafrique.com
Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Partager:

Populaires

Lire aussi
RELATIFS

Télécoms : Airtel Zambia lance un programme ambitieux d’expansion nationale de son réseau

(CROISSANCE AFRIQUE)-Airtel Zambia a récemment lancé un programme ambitieux...

Kenya: 38,7 milliards de dollars pour la création d’un nouveau Fonds national d’infrastructure

(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Kenya, le gouvernement a officiellement approuvé, le...

Egypte :  lancement de la phase d’essai du terminal à conteneurs n°1 du port de Sokhna attendu

(CROISSANCE AFRIQUE)-En Égypte, le ministère des Transports a annoncé...