(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, le gouvernement a décidé d’acquérir la totalité des parts de la Banque Nationale de Développement Agricole (BNDA), portant ainsi le contrôle du capital à 100%. Cette décision marque un tournant significatif dans le secteur bancaire du pays, car elle implique une nationalisation complète de l’institution financière, dans le but de renforcer son rôle dans le développement économique agricole et d’assurer une meilleure gestion de ses ressources pour le bénéfice de la population malienne.
Le mercredi 12 août 2025, un jour qui restera peut-être gravé dans l’histoire financière du Mali, à travers un communiqué détaillé du conseil des ministres, il a été précisé, dans un langage administratif rigoureux et sans ambiguïté, que 100% du capital, selon les modalités tout aussi précises énumérées, de cette banque, revient désormais à l’État du Mali. Il s’agit d’un transfert significatif qui redéfinit l’architecture économique du pays et marque le renforcement incontournable de la souveraineté économique nationale, tout particulièrement dans le secteur agricole, qui est l’une des pierres angulaires essentielles de l’économie malienne. Ce développement pose les bases pour une meilleure résilience et un contrôle accru des ressources internes par le gouvernement, augurant possiblement d’une dynamique nouvelle dans la gestion économique du pays.
Cette banque, qui joue un rôle crucial en tant qu’entité financière pour le développement économique et social de nombreuses régions rurales souvent délaissées, voit actuellement son capital être restructuré dans une démarche de modernisation et de renforcement de ses capacités financières et opérationnelles. Auparavant, il y avait une participation restante significative de 22,67 % qui appartenait à l’Agence française de développement (AFD), un organisme reconnu sur le plan international pour son engagement en faveur du développement durable, sa contribution remarquable au renforcement des infrastructures, et son soutien à l’économie dans divers pays, notamment en Afrique, où elle œuvre depuis des décennies pour améliorer les conditions de vie et promouvoir la croissance.
Ainsi, le rapport du ministre de l’Économie et des Finances a été le catalyseur de cette décision stratégique, amenant le Conseil des Ministres à adopter un projet de décret déterminant les modalités de participation de l’État au capital social de la Banque Nationale de Développement Agricole. Cet acte symbolise non seulement une étape clé dans la gestion économique du pays mais aussi la volonté de l’État malien de renforcer ses capacités à soutenir son secteur agricole, vital pour l’économie nationale.
Par ailleurs, la Banque Nationale de Développement Agricole (BNDA), évoquée dans le communiqué du conseil des ministres, a été fondée conformément à la Loi n°81-08/AN-RM promulguée le 11 février 1981. Cette institution a pour mission de contribuer activement, sous forme d’assistance technique et/ou de soutien financier, à la mise en œuvre de projets variés qui visent à stimuler la croissance économique du pays.
Son rôle est particulièrement crucial dans les domaines du développement rural, où elle soutient l’agriculture et la sylviculture, ainsi que dans le secteur de la pêche, de l’habitat et de l’artisanat rural. De plus, elle joue un rôle central dans la transformation et la commercialisation des produits issus de ces activités, participant ainsi à l’amélioration des conditions de vie des populations locales et à la création de nouvelles opportunités économiques.
Le conseil des ministres a récemment expliqué que « Son capital social, établi à 61,6 milliards de francs CFA, est détenu par l’Etat du Mali à hauteur de 77,33% et l’Agence Française de Développement à hauteur de 22,67% », comme il a été précisé lors de la séance publique. Concernant l’Agence Française de Développement, le conseil des ministres estime que « conformément au droit de sortie conjointe consigné dans le pacte d’actionnaires et dans le cadre de la mise en œuvre de sa stratégie à long terme, qui est essentiellement axée sur son rôle de prêteur et de partenaire technique et financier, a annoncé sa décision de céder les actions qu’elle détient dans le capital de la Banque ». Cette annonce souligne une volonté stratégique de redéfinir ses priorités en matière d’engagement et de collaboration internationale.
Notons que cette décision de l’Agence Française de Développement a obtenu l’assentiment de l’Etat du Mali, qui a décidé d’acquérir lesdites actions avec un enthousiasme palpable, reflétant ainsi sa détermination à renforcer sa souveraineté économique.
Pour rappel, le projet de décret, qui a été adopté après mûre réflexion, détermine les modalités de participation de l’Etat au capital social de la Banque Nationale de Développement Agricole; cette participation passe de 77,33% à 100%, et il précise également les modalités de la libération des actions, permettant à l’Etat malien de prendre le contrôle total de cette institution financière essentielle à son développement économique et social.
Daouda Bakary KONÉ