(CROISSANCE AFRIQUE)-Conformément aux recommandations de la Semaine Commerciale du Mali, SECOMA 2023, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo a animé, jeudi 2 novembre dernier un panel sur le thème : Quel mode de financement pour l’opérationnalisation des filières porteuses ? Pour la circonstance, le chef du département en charge de l’Industrie était accompagné de deux autres panelistes, notamment Oumar Sidibé, Expert Secteur privé rural, projet de financement inclusif des filières agricoles et Moustapha Adrien. Sarr, Directeur Général, Fonds de Garantie pour le secteur privé du Mali (FGSP-SA.
<< Il faut que le Mali accepte de se prendre en charge >>. C’est l’un des combats du Ministre Moussa Alassane, principal paneliste, depuis des décennies pour le développement de l’économie du pays.
Au niveau de son département, le ministre Diallo explique que depuis trois mois, une stratégie a été mise en place pour le développement de l’économie. Cette stratégie, selon l’ex-président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Mali, repose sur un développement endogène. Autrement, la capacité de production au niveau du Mali à produire de gain de consommation, de gain d’équipement et de gain de service.
Dans cette stratégie, le développement des filières porteuses est crucial. C’est à travers ces filières que le Mali pourra, dira-t-il, assurer le développement endogène. Ce qui permettra d’assurer la souveraineté du Mali. Le ministre paneliste a de ce fait rappelé que le président de la transition, colonel Assimi Goita a édité trois principes dont le respect de la souveraineté de l’Eat.
Selon le détenteur du diplôme d’ingénieur et du génie rural, cette souveraineté, c’est aussi économique. Pour assurer cela, le département est dans cette dimension économique de développement de petites, moyennes et grandes entreprises afin d’assurer la transformation de la production nationale et couvrir les besoins de la population.
Cette dynamique de production et de transformation, pour que le Malien puisse nourrir le Malien, il y a un paramètre extrêmement important qui porte sur le financement de ces sujets, notamment les filières porteuses. Le mécanisme de ce financement, les instruments financiers par lesquels les banques classiques, commerciales ne sont pas aujourd’hui adaptées aux filières porteuses pour assurer le financement de ces filières.
<< En parlant de la problématique de financement des filières porteuses, il faut d’abord fixer le cap de ces filières porteuses. Il s’agit ici des domaines, notamment l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’artisanat, le commerce, les mines, l’industrie, l’hôtellerie >>, précise le paneliste.
Dans presque tous les domaines d’activités économiques aujourd’hui, car les innovations sont en permanence, la technologie se développe, les opportunités s’offrent à ces économies. Donc, c’est l’ensemble de ces opportunités qu’il faut essayer d’analyser. Une opportunité, selon lui, ne se mange pas, et ne se vend pas.
Évoquant le taux d’intérêt appliqué aux clients, l’ancien PDG de la BNDA souligne trois paramètres. Il essaie d’analyser deux coûts. Le coût de ressources, notamment à combien coûte l’argent. Le deuxième paramètre que la Banque apprécie, c’est le coût d’intermédiation, notamment les charges liées à la gestion de la Banque, salaire, carburant, fourniture de bureau.
En fonction de ces deux coûts, le ministre souligne trois risques. Le risque d’impayés, le risque d’immobilisation et le risque d’insolvabilité. Ce sont ces risques, selon le chef du département en charge de l’industrie, qui augmentent le taux d’intérêt. << Il y a plus d’impayés, plus d’immobilisation et plus d’insolvabilité dans les banques maliennes que dans les pays de l’UEMOA.
De ce fait, les défis à révéler sont nombreux. L’organisation des autres filières à l’image du coton. L’adaptation des institutions, des outils d’analyse aux réalités des entreprises qui sont sur place. Renforcement de la production et de la consommation dans les filières. La prise des mesure par rapport aux coûts des financements et aussi par rapport à la mise en place d’un système d’équipement de transformation des produits agricoles. La prospection d’autres leviers de financement par l’État, par les banques, par les systèmes financiers, par les projets, par les secteurs privés dans le cadre des partenariats entre autres.
Par Drissa Keita