(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Burkina Faso, la direction générale du trésor et de la comptabilité publique continue de s’appuyer avec succès sur le marché financier régional pour couvrir ses besoins de financement. En effet, le Trésor public burkinabè a levé la somme impressionnante de 54,99 milliards FCFA, ce 17 décembre, sur le marché des titres publics de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), à l’issue d’une émission simultanée de Bons et d’Obligations assimilables du Trésor (BAT/OAT).
Cette opération, très attendue pour sa transparence et son efficacité, a été accueillie avec un grand enthousiasme par les investisseurs, témoignant ainsi de la solidité et de la crédibilité de la signature souveraine du pays dans un environnement financier pourtant exigeant et parfois instable. . Initialement, les autorités financières de Ouagadougou visaient une mobilisation de 50 milliards FCFA, mais l’opération a suscité un engouement si fort qu’elle a généré un carnet d’ordres atteignant un total impressionnant de 74,93 milliards FCFA, ce qui se traduit par un taux de couverture exceptionnel de 149,86%.
Face à cette demande soutenue et à l’intérêt manifeste des investisseurs, le Trésor a pris la décision stratégique de retenir 5 milliards FCFA supplémentaires, portant ainsi le montant total levé à 54,99 milliards FCFA, pour un taux d’absorption remarquable de 73,4%. Cette sursouscription, qui dépasse les attentes initiales, confirme non seulement la confiance des marchés envers les capacités de gestion financières du Burkina Faso, mais elle souligne également l’influence croissante du pays sur la scène financière régionale, attirant ainsi l’attention de divers acteurs économiques prêts à soutenir ses projets de développement.
Par ailleurs, l’opération combinait un BAT de maturité 364 jours et trois OAT de maturités 3, 5 et 7 ans, offrant ainsi une courbe de rendements diversifiée et attractive. Dans le détail, le BAT à un an a permis de lever 12,72 milliards FCFA, avec un rendement moyen pondéré (RMP) de 7,43%, traduisant la rémunération exigée par le marché sur le court terme. Côté obligations, les OAT à 3 et 5 ans ont respectivement mobilisé 5,73 milliards FCFA et 14,62 milliards FCFA, avec des RMP de 6,6% et 6,82%, reflétant un coût de financement maîtrisé sur le moyen terme. La maturité 7 ans s’est révélée la plus prisée par les investisseurs, concentrant 21,92 milliards FCFA, pour un RMP de 7,06%, signe d’une confiance notable sur l’horizon long.
Un autre enseignement majeur qui se dégage clairement de cette émission saisissante est la prédominance marquée des investisseurs nationaux dans le paysage financier actuel. En effet, les offres retenues, toutes en provenance du Burkina Faso, s’élèvent à un montant impressionnant de 50,22 milliards FCFA, ce qui représente un incroyable 91,3% de l’enveloppe totale levée.
Cette participation substantielle des acteurs locaux met en lumière non seulement la profondeur croissante du marché financier local, mais aussi le rôle central et prépondérant des institutions burkinabè dans le financement de l’économie nationale, tout en tirant profit des opportunités offertes par le cadre régional de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), qui favorise l’intégration et coordonne les initiatives économiques entre les pays membres.
En réussissant cette levée de fonds, le Burkina Faso parvient à consolider de manière significative sa stratégie de recours au marché régional, ce qui est essentiel pour financer ses priorités budgétaires ainsi que pour soutenir la continuité de l’action publique qui est cruciale pour le développement socio-économique de la nation.
Notons que la bonne tenue de cette opération, à la fois en termes de volume et de maturités, envoie un signal positif et encourageant de confiance aux divers acteurs du marché, tout en renforçant la crédibilité et la stabilité financière du pays. Cela confirme également la capacité indéniable du Burkina Faso à mobiliser des ressources importantes à des conditions jugées soutenables, ce qui est un atout majeur pour la croissance économique durable.
Daouda Bakary KONÉ

