Modibo MAO MAKALOU au sujet de la pandémie: « La crise a déjà engendré des pertes qui sont estimées à 2700 milliard dollars »

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Plus rien ne sera comme avant après l’épidémie du Coronavirus. L’ensemble des décideurs du monde sont de cet avis. Selon les estimations de Bloomberg, la crise a déjà engendré des pertes estimées à 2700 milliards $ soit l’équivalent du Produit Intérieur Brut (PIB) de la Grande Bretagne.

« Personne ne sait combien de temps cela va durer » ;  «Nous ne pensons pas avoir la réponse à toutes les questions» ;  «L’ampleur et la persistance des effets» ; du coronavirus demeurent «très incertaines» ; a déclaré Jerome Powell, le Président de la Banque Centrale des États-Unis d’Amérique (Federal Reserve  Bank). En effet, le nouveau virus Coronavirus, Covid-19 est en train d’avoir un impact négatif sur l’économie mondiale et pourrait selon les estimations de Bloomberg engendrer des pertes estimées à 2700 milliards $ soit l’équivalent du Produit Intérieur Brut (PIB) de la Grande Bretagne.

« Nous sommes confrontés à beaucoup d’incertitudes sur ce virus, notamment sur sa durée. Mais on a déjà constaté qu’il se repend rapidement, et que ses effets économiques sont pour un tiers direct, du fait des mises en quarantaine ou de l’arrêt des structures, et pour deux tiers indirects, avec un repli de la consommation et un resserrement des marchés », a indiqué KristalinaGeorgieva, la Directrice Générale du Fonds monétaire international, le 4 mars 2020 au cours d’une conférence de presse conjointe avec le Président de la Banque mondiale, David Malpass à Washington DC, la capitale des États-Unis d’Amérique.

L’urgent est de résoudre la crise actuelle plutôt que de céder à la panique. L’important est de réfléchir sur ce qui viendra ensuite. Car il y aura un après, ou plutôt un encore. Nous sommes dans un monde de plus en plus interconnecté où les menaces et les défis sont transfrontaliers, notamment pour ce qui concerne les catastrophes naturelles, les pandémies et le terrorisme. Après le Covid-19, plus rien ne sera comme avant. Le principal problème créé par le Covid-19 est justement d’avoir perturbé la chaîne d’approvisionnement mondiale et affecté la confiance des marchés boursiers et financiers.

KristalinaGeorgieva a par ailleurs précisé que 50 milliards de dollars étaient « disponibles », dont 10 milliards qui peuvent être prêtés à taux zéro, pour les pays pauvres et en développement. « Ces sommes seront prêtées en fonction de quatre facteurs que sont la solidité du système de santé, la vulnérabilité aux chocs de prix, la dépendance aux exportations de matières premières et enfin la marge de manœuvre budgétaire de l’État », a-t-elle indiqué, précisant que l’Afrique subsaharienne serait « prioritaire » dans le processus

La Banque mondiale avait, quant à elle,  annoncé dès le 3 mars 2020 un plan d’urgence de 12 milliards de dollars pour aider les pays qui en ont besoin à« prendre des mesures efficaces » pour contenir l’épidémie, épargner des vies et atténuer l’impact économique du coronavirus. L’assistance de la Banque mondiale prendra également la forme d’une assistance technique ainsi que de la mise à disposition de biens et de services, notamment d’équipements de laboratoire, a précisé David Malpass, lors de la conférence de presse.

Par ailleurs, les représentants des 14 membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont six pays africains (le Nigeria, l’Angola, l’Algérie, la Libye, le Gabon et la Guinée-Équatoriale) se sont rencontrés les 5 et 6 mars 2020 à Vienne en Autriche pour élaborer une stratégie pour contrer la chute des cours du baril de Brent à Londres. Les cours du pétrole ont fléchi de 21 % depuis le 20 janvier 2020,  le cours du Brent a encore davantage plongé– de 8,3 % sur cette seule journée du 6 mars –à 45,3 dollars en fin d’après-midi, soit son plus bas niveau depuis la fin 2018 en lien avec l’épidémie de Covid-19 qui a débuté en Chine il y a environ deux mois.

De même,  alors que les liaisons entre le continent et l’Asie ont crû de 5 % en 2019 – plus que la moyenne mondiale -, les transporteurs africains craignent un manque à gagner de plus de 400 millions de dollars du seul fait de l’arrêt des dessertes vers la Chine. En effet, selon Raphaël Kuuchi, vice-président Afrique de l’Association internationale du transport aérien (Iata), « les premières estimations indiquent que 400 millions de dollars pourraient être perdus » par les compagnies aériennes du continent, sur la base des données arrêtés « la deuxième semaine de février » et du seul fait des annulations de dessertes vers la Chine. Ces données ont été rendues publiques durant le sommet Aviation Africa, organisé les 4 et 5 mars 2020 à Addis-Abeba.

 L’épidémie du Covid-19 a contraint la quasi-totalité des compagnies aériennes africaines –à l’exception d’Ethiopian Airlines –à arrêter la desserte de l’empire du Milieu. À l’échelle mondiale, l’organisation internationale des transports aériens (IATA) avance une baisse du chiffre d’affaires  du secteur aérien d’environ 63 milliards de dollars, en cas de pandémie limitée principalement à l’Asie avec une reprise pour la saison estivale dans les autres régions, à 113 milliards de dollars, pour un scénario n’épargnant aucune destination selon Jeune Afrique.

Rappelons que les prévisions de croissance pour l’économie chinoise ont été revues à la baisse à cause du Covid -19 ce qui a par ricochet atteint des pans de l’économie mondiale. L’économie chinoise génère un tiers (33%) de la croissance économique mondiale soit 6,6% en 2018,  la Chine est aussi le 1er exportateur mondial avec 2382 milliards $ de biens et services en 2019 et 1er consommateur de pétrole avec 14 millions de barils par jour.

Enfin, la Chine est le 1er partenaire commercial de l’Afrique avec des échanges biens et services pour un montant de 208,7 milliards $ en 2019.

Dr. Modibo MAO MAKALOU, Economiste et ancien Conseiller économique à la Présidence du Mali

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