Moody’s dégrade à son tour la note souveraine de l’Afrique du Sud, avec des perspectives négatives

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Moody’s a finalement dégradé à son tour la note souveraine de l’Afrique du Sud, la rapprochant davantage de la zone spéculative. « Le principal facteur à l’origine de la dégradation de la note à Ba1 est la détérioration continue de la solidité budgétaire et une croissance structurellement très faible », a expliqué l’agence américaine de notation dans son communiqué.

La principale faiblesse relevée à propos de l’Afrique du Sud est que la détérioration de son environnement économique risque de réduire la capacité de son administration à mobiliser les ressources fiscales et donc honorer le paiement de sa dette publique et aussi à soutenir les entreprises d’Etat, dont Eskom chargé de distribuer l’énergie, et le transporteur aérien South African Airways.

Dans la Loi de finances adoptée fin février 2020, les autorités ont fait mention de la possibilité de réduire la masse des salaires publics de l’ordre de 160 milliards de rands (environ 8,9 milliards $). Mais cet objectif dépend encore des négociations avec les syndicats qui sont très difficiles à manœuvrer en Afrique du Sud. L’obligation de restreindre certaines activités en raison du coronavirus vient en rajouter à ce lot de défis et désormais, le consensus des analystes anticipe une baisse de croissance de l’ordre de 2,5% en 2020.

Des analystes de la société d’investissement Anchor Group craignent désormais que cette dégradation de la note souveraine sud-africaine et de ses obligations internationales ne pousse les investisseurs détenteurs de la dette de ce pays à s’en débarrasser rapidement ; ce qui risque d’accentuer la pression sur le rand (monnaie locale) qui est déjà en grande difficulté.

La Banque centrale du pays a le 20 mars dernier 2020 émis l’hypothèse qu’elle pourrait intervenir sur le marché des capitaux pour apporter de la stabilité sur les taux. Moody’s estime que cela ne résoudra pas grand-chose, tout au plus cela réduira la portée de la baisse de croissance, sans pour autant réparer les défaillances structurelles de l’économie sud-africaine. Une analyse de l’exposition des banques du pays est à suivre.

Idriss Linge 

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