(CROISSANCE AFRIQUE)- L’agence de notation financière Moody’s Investor Service a annoncé le 27 février 2023 avoir abaissé de « stable » à « négative » la perspective sur la note de crédit de Africa Finance Corporation(AFC), une institution spécialisée dans le financement des infrastructures sur le continent africain. l’Agence de notation estime que la note de l’émetteur a été maintenue à « A3 », dernier niveau de la catégorie « qualité moyenne supérieure » ce qui signifie que le niveau de risque de crédit reste bas.
« La décision réviser la perspective sur la note de l’institution se justifie par sa trop forte exposition sur des États « très mal notés » comme le Nigéria (Caa1 stable), le Ghana (Ca stable) et le Gabon (Caa1 stable). Les emprunteurs opérants dans ces 3 pays représentent plus de 50% des engagements de l’AFC sont exposés aux risques pays, notamment les risques politiques et les risques de pénurie de devises. L’AFC détient également d’importants avoirs en titres émis par divers gouvernements de la région, qui, bien que couverts par des provisions, représentent une autre source de pertes potentielles », souligne la note de l’Agence de notation moody’s
Pour l’AFC qui revendique 10 milliards de dollars d’investissements au cours des 15 dernières années en Afrique, la conséquence d’un éventuel déclassement serait est le relèvement des coûts d’emprunts sur les marchés internationaux où elle détient un accès privilégié.
Par ailleurs, le Nigéria dont la note de crédit a récemment été dégradée par Moody’s entraîne dans sa chute l’AFC car l’actionnariat de cette institution provient à 85% de la première économie du continent. « L’AFC reste fortement exposée aux risques de crédit élevés du Nigeria » pointe Moody’s tout en déplorant le fait que des institutions mieux notées comme la BAD (Aaa stable), la BADEA (Aa2 positif) et le Savings funds of Government of Mauritius (Baa3 stable) ne représentent que 4% de l’actionnariat.
Notons que Moody’s s’attend à ce que l’AFC mette en œuvre une stratégie de diversification de son actionnariat et privilégie les investisseurs « de qualité supérieure » à savoir « les banques multilatérales de développement dans la région ou à l’étranger intéressées à canaliser les investissements dans les infrastructures en Afrique ».
Pour rappel, « les perspectives pourraient redevenir stables si les paramètres d’endettement d’AFC s’amélioraient conformément aux plans stratégiques de l’entreprise et aux pairs notés A » soutien l’agence.
Korotoumou Sylla