(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Niger, le 1er août 2025, la direction générale du trésor et de la comptabilité publique a réussi à obtenir une somme de 21,5 milliards de FCFA sur le marché financier de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA).
Cette opération de levée de fonds sur le marché régional des titres publics ne s’est pas déroulée comme prévu, car elle n’a pas suscité l’engouement espéré de la part des investisseurs de la région, qui semblaient réticents à engager des fonds. Bien que le pays ait initialement fixé un objectif ambitieux de 51 milliards FCFA, le montant total des soumissions, correspondant à l’enveloppe proposée par les différents investisseurs, n’a atteint que 21,48 milliards FCFA, laissant un écart substantiel par rapport aux objectifs initiaux.
Malgré cette situation, le Niger a pris la décision stratégique d’accepter la totalité des offres soumises par les investisseurs, grâce à l’émission de deux Bons assimilables du Trésor (BAT) qui sont d’une maturité respective de 182 et 364 jours. Cette décision a donné lieu à des taux de couverture et d’absorption considérables de 42,12% et 100%, respectivement.
Par ailleurs, le BAT à maturité 182 jours a été attribué à hauteur de 10,71 milliards FCFA, avec un taux marginal fixé à 11%, et a généré un rendement moyen pondéré de 10,31%, ce qui témoigne de la prudence des investisseurs quant à leurs prévisions à court terme.
En revanche, le BAT d’une maturité de 364 jours a permis de lever 10,77 milliards FCFA, avec un taux marginal légèrement inférieur à 10,5%, tout en offrant un rendement moyen pondéré de 11,21%, indiquant une confiance modérée mais mitigée dans la durée plus longue de cet investissement.
Aussi, cette opération de financement reflète les défis et les réalités économiques actuels auxquels le Niger doit faire face. Au cours de cette opération financière, qui a été réalisée avec une grande précision et une stratégie bien pensée, les offres qui ont été retenues lors de l’émission proviennent de sept pays parmi les huit États membres composant l’Union.
Ainsi, il s’agit notamment du Niger, qui a émis des offres d’une valeur totale de 6,9 milliards de FCFA, suivi par le Burkina Faso, dont les propositions ont atteint 3,22 milliards de FCFA. Le Togo a également participé activement, avec des offres totalisant 3,77 milliards de FCFA, tandis que le Bénin a apporté une contribution significative de 2,49 milliards de FCFA. La Côte d’Ivoire s’est démarquée avec 2,03 milliards de FCFA, et le Sénégal a soumis des propositions s’élevant à 1,68 milliard de FCFA. Enfin, le Mali a renforcé la dynamique collective avec des offres équivalentes à 1,34 milliard de FCFA.
Notons que ces contributions notables illustrent l’engagement des pays membres dans cette initiative, démontrant une coopération financière efficace au sein de l’Union.
Daouda Bakary KONÉ
